Sur quelle planète vit la CAF ?

Alors que l’Organisation mondiale de la santé vient de qualifier le Covid-19 de pandémie, la CAF a choisi de maintenir l’ensemble de ses rendez-vous footballistiques, y compris le CHAN et les éliminatoires de la CAN 2021. Dans un communiqué qui prête à sourire, publié mercredi sur son site Internet, l’instance du football africain justifie sa décision par le fait qu’«aucun pays africain jusqu’à ce jour n’a été déclaré à haut risque». À suivre le raisonnement de la CAF, il ne faut agir qu’une fois la situation déclarée à haut risque. S’il faut attendre le haut risque, la situation serait déjà hors de contrôle. La sagesse devrait inciter à prendre des mesures pour éviter que le virus se propage et non attendre sa propagation pour agir. De quelle expertise sanitaire dispose la CAF ? Aucune. Pourtant, elle nous apprend, dans son communiqué, qu’une visite d’inspection de sa commission médicale est prévue les 14 et 15 mars 2020 au Cameroun.  Que vaut cette commission ? A-t-elle les moyens nécessaires pour évaluer la situation sur place ? Admettons même que le Cameroun soit épargné (deux cas enregistrés jusqu’à présent), le risque de voir le virus se répandre dans ce pays reste grand puisqu’il va accueillir les délégations des équipes participantes. L’autre décision qui atteste que la CAF vit décidément sur une autre planète est qu’elle maintienne également les éliminatoires de la CAN 2021, sachant que la majorité des équipes africaines sont composées de joueurs évoluant en Europe, une zone lourdement touchée par le virus. La CAF a raté l’occasion de faire preuve de responsabilité et de sagesse, sous prétexte qu’aucun pays africain n’a été déclaré à haut risque jusqu’à présent. Le Covid-19 n’arriverait-il qu’aux autres ?