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Plus sanglants que jamais, les cartels ne cessent de pulvériser les records d’homicides

Avec 35.588 homicides en 2019, le Mexique a franchi un nouveau cap dans la violence liée au narcotrafic, s’érigeant parmi les pays latino-américains les plus violents au monde.

Plus sanglants que jamais, les cartels ne cessent de pulvériser les records d’homicides

Selon les données du Secrétariat exécutif du Système national de sécurité publique (SESNSP), le Mexique a enregistré en 2019 un nouveau record de violences avec 34.582 victimes d’homicides et 1.006 de féminicides. Cela équivaut à une moyenne d’environ 95 homicides par jour. Entre 2015 et 2019, le nombre de victimes d’homicide et de féminicide a pratiquement doublé, selon des chiffres officiels. Au total, plus de 1,8 million de délits ont été commis dans le pays aztèque en 2019, dont la majorité liée au narcotrafic et au crime organisé. Pour le directeur de recherche à l’IRIS et spécialiste de l’Amérique latine, Christophe Ventura, ce fut la pire année en matière de criminalité et d’homicides pour au moins ces vingt dernières années. Cette violence prospère tandis que l’impunité est quasi générale.

Au Mexique, 90% de ces meurtres ne font même pas l’objet d’enquêtes et donc ils ne seront jamais élucidés ni condamnés, a-t-il relevé, notant qu’il faut aussi leur ajouter tous les délits liés au crime organisé : prises d’otages, séquestrations, féminicides, viols, traite humaine.... Les trois États les plus touchés sont Guerrero (Sud) avec 1.924 meurtres, suivi de l’État de Mexico, près de la capitale, avec 1.684 meurtres et la Basse-Californie (Nord-Ouest) avec 1.733 homicides. En 2019, le nombre de personnes tuées était de 28,3 pour 100.000 habitants, soit 1,8% de plus qu’en 2018. Par rapport à 2018, le nombre de personnes tuées a augmenté dans 17 États du pays en 2019. Les États les plus touchés sont Sonora, où les crimes ont augmenté de 57% l’année dernière, suivi d’Hidalgo où ils ont augmenté de 49%, Aguascalientes avec une augmentation de 32%, Morelos avec 31%, et Tlaxcala avec une hausse de 30%. Selon l’ONG Semaforo Delictivo, les trois dernières années se profilent comme les pires pour la sécurité publique de l’histoire récente du Mexique, avec un bilan de 98.499 homicides. Ces chiffres reflètent, selon elle, l’inertie des autorités malgré «l’échec» de leur stratégie contre la délinquance et le crime organisé. Cependant, si le taux de criminalité au Mexique est élevé, les voyageurs ne sont que très rarement la cible de délits violents. Ils peuvent néanmoins être des victimes collatérales du contexte sécuritaire dégradé dans certains États, d’où la nécessité de planifier son déplacement avec des mesures de sécurité adéquates, selon Iremos, un cabinet spécialisé sur les sujets de sûreté, mobilité internationale et gestion de crises. Ce pays de 126 millions d’habitants, à la violence endémique, a vu le problème s’aggraver à partir de 2006, lorsque la lutte contre le trafic de drogue s’est militarisée. 

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