Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

La préoccupante montée de la dette africaine

Le niveau d’endettement public des pays africains est alarmant, atteignant 820 milliards de dollars en 2019, rien que dans la région subsaharienne. Dans cette zone du continent, la dette publique a doublé entre 2008 et 2019 et s’est également accompagnée d’une forte augmentation de l’endettement des acteurs privés, alerte le groupe français Crédit Agricole.

La préoccupante montée de la dette africaine
La dette publique des pays africains devra continuer à être surveillée étroitement, estiment les économistes de la banque française.

820 milliards de dollars. C’est le montant des dettes publiques qu’affiche l’Afrique subsaharienne à fin 2019. La majorité des pays de la région ont vu leur dette publique doubler, voire tripler, dépassant désormais pour beaucoup d’entre eux, «le seuil d’alerte» de 50% du PIB. Si cette hausse est, très souvent, issue de plans de développement et d’investissements publics volontaristes, elle reste préoccupante à plus d’un titre. Elle s’est accompagnée notamment d’une forte augmentation de l’endettement des acteurs privés, entre autres, certaines entreprises de production des matières premières. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée par le groupe français Crédit Agricole.
En moyenne, sur l’ensemble des quarante-deux pays de la région, la dette publique a doublé au cours des douze dernières années (2008-2019), pour atteindre 48% du PIB. «Si cette moyenne peut sembler relativement contenue par rapport à de nombreux pays émergents, elle est surtout due au poids du Nigeria, la plus grosse économie de la zone, dans la moyenne régionale. Sa dette publique, qui a plus que doublé, reste toutefois contenue à 19% du PIB et ceci fait baisser la moyenne», souligne Olivier Le Cabellec, économiste au groupe Crédit Agricole. En effet, hors Nigeria, la dette publique de la région s’établit à 60% du PIB. Dans les vingt premières économies de la région, les évolutions sont assez préoccupantes, selon les experts du groupe bancaire. En tête, l’Angola, 3e plus grosse économie de la zone, qui détient, le record avec une dette multipliée par quatre et demi pour atteindre 92% du PIB. L’Afrique du Sud, deuxième économie de la région, a vu sa dette plus que doubler à 59% du PIB, soit le niveau d’endettement du Kenya, quatrième puissance régionale. Les dettes du Sénégal et du Gabon ont triplé à 60 et 57% du PIB, respectivement. «Ces évolutions ont, bien sûr, contraint les niveaux de rating qui, dans l’ensemble, se sont plutôt détériorés au cours des dix dernières années. Ainsi onze pays ont vu leur note financière baisser, notamment les grands producteurs, tels que Nigeria, Afrique du Sud, Angola et RDC Congo», est-il indiqué. Et à part dans certains pays qui ont amorcé leur désendettement de façon volontariste, les économistes de la banque française n’anticipent pas de baisse des dettes publiques dans les années à venir. «La dette publique des pays africains devra donc continuer à être surveillée étroitement, notamment en cas de hausse des taux sur les marchés internationaux ou en cas de défiance généralisée envers les pays émergents, deux évolutions qui pourraient renchérir les coûts d’emprunt et mettre en difficulté les États déjà affectés par le surendettement», estiment les experts de la direction des Études économiques du groupe français. 

Lisez nos e-Papers