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Le Président Xi appelle les autorités locales à prendre des mesures «plus rigoureuses» pour combattre l’épidémie de coronavirus

La Chine déplore désormais près de 2.000 cas de contamination, dont 56 mortels, selon des chiffres communiqués dimanche. Le bilan de la veille s’élevait à 1.300 cas et 41 décès.

Le Président Xi appelle les autorités locales  à prendre des mesures «plus rigoureuses»  pour combattre l’épidémie de coronavirus

Les restrictions de circulation s’étendent en Chine dans l’espoir d’enrayer l’épidémie de pneumonie virale, alors que la France et les États-Unis préparent l’évacuation de leurs ressortissants de la zone en quarantaine. La situation est «grave», a reconnu samedi soir le Président Xi Jinping, avertissant que l’épidémie apparue en décembre à Wuhan, dans le centre du pays, «s’accélère». La circulation automobile «non essentielle» est interdite depuis minuit dans le centre de la métropole, devenu étrangement silencieux, comme l’a constaté une équipe de l’AFP.
Wuhan et sa région sont placées de facto en quarantaine depuis jeudi afin de prévenir une nouvelle propagation de la maladie. Au total, 56 millions de personnes sont coupées du monde. Le Président Xi a appelé les autorités locales à prendre des mesures «plus rigoureuses» pour combattre l’épidémie et à placer tous les malades en «quarantaine centralisée».
Dans la cité transformée en ville fantôme, des haut-parleurs diffusent un message appelant les habitants à se rendre à l’hôpital sans délai s’ils ne se sentent pas bien. «Wuhan n’a pas peur de faire face à l’adversité. N’écoutez pas les rumeurs, ne propagez pas les rumeurs», ordonne le message, alors que certains doutent des bilans fournis par les autorités.
La Chine déplore désormais près de 2.000 cas de contamination, dont 56 mortels, selon des chiffres communiqués dimanche. Le bilan de la veille s’élevait à 1.300 cas et 41 décès. Un premier décès a été annoncé dans la métropole géante de Shanghai, celui d’un homme de 88 ans. L’épidémie a atteint l’Europe et l’Australie, malgré le renforcement des mesures prises pour tenter d’enrayer sa propagation. Un cas présumé a été signalé au Canada.
Les États-Unis ont annoncé organiser le départ de leur personnel diplomatique et de citoyens américains bloqués à Wuhan, espérant faire partir mardi un vol pour San Francisco. D’autres pays sont en communication avec Pékin pour évacuer leurs ressortissants, notamment la France, qui a évoqué l’affrètement d’un autocar. Le groupe automobile français PSA, présent à Wuhan, a précisé que ses salariés expatriés pourraient être emmenés à Changsha, à plus de 300 km au sud.
Malgré l’ambiance anxiogène, la région de Wuhan, qui déplore à elle seule 53 des 56 décès, certains habitants gardent leur flegme. «Je ne vois pas le besoin d’évacuer», déclare à l’AFP Erica Davis, une enseignante britannique qui vit à Wuhan depuis deux ans. «Restons à la maison et attendons que ça passe». Les hôpitaux étant débordés, la construction d’un deuxième site devant accueillir plus de mille lits a commencé à Wuhan. Elle doit être achevée... sous quinzaine, selon les médias publics.
En attendant, le pays semble se hérisser petit à petit de barrières intérieures. Plusieurs grandes villes du nord du pays – Pékin, Tianjin, Xian – ont annoncé la suspension des lignes d’autocars longue distance qui les relient au reste du pays. Dans l’est, la province du Shandong (100 millions d’habitants) a fait de même. Ces mesures risquent de singulièrement compliquer les trajets de la population, en plein chassé-croisé du Nouvel An chinois, qui se traduit par une succession de sept jours fériés.
Cas d’école, la cité de Shantou (sud) a finalement renoncé à bloquer l’accès des véhicules et des personnes, une décision qu’elle avait prise dans l’espoir de se maintenir à l’abri du virus. La ville de 5,6 millions d’habitants, pourtant distante de plus d’un millier de kilomètres de Wuhan, avait été la première du pays à annoncer une telle mesure. 


Le virus «pas aussi puissant» que le Sras mais plus contagieux

Le nouveau coronavirus, qui a contaminé en Chine près de 2.000 personnes et tué plus de 50 patients, «n’est pas aussi puissant» que le virus du Sras, à l’origine d’une épidémie meurtrière en 2002-2003, mais se révèle plus contagieux, ont indiqué dimanche de hauts responsables sanitaires chinois. Apparue à Wuhan (centre) en décembre, la maladie appartient comme le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) à la famille des coronavirus, se transmettant entre humains et se traduisant notamment par de graves troubles respiratoires. Le Sras avait provoqué 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong). «Pour autant, à ce que nous voyons à présent, cette maladie n’est (...) pas aussi puissante que le Sras», a déclaré Gao Fu, responsable du Centre chinois de contrôle et prévention des maladies, lors d’une conférence de presse à Pékin. Néanmoins, il apparaît que «la capacité de propagation du virus s’est renforcée», a nuancé à ses côtés Ma Xiaowei, patron de la Commission nationale de la Santé. Le nouveau virus a une période d’incubation pouvant aller jusqu’à deux semaines et «la contagion est possible durant la période d’incubation», a observé M. Ma, notant que «cela aussi est très différent du Sras». La crise est survenue en plein chassé-croisé du Nouvel An chinois, période de sept jours fériés marquée habituellement par des transhumances massives à travers le pays. Or ces congés sont «la meilleure fenêtre» d’opportunité pour endiguer la propagation du virus, ont observé les hauts responsables. Si les restrictions de transports sont mises en œuvre avec succès, elles pourraient «permettre de gagner du temps» pour se préparer à la prochaine étape de prévention et de contrôle de l’épidémie, a souligné Li Bin, ministre adjoint de la NHC.

 

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