Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

Pretoria se dirige vers la perte de sa dernière note souveraine

Pretoria se dirige vers la perte de sa dernière note souveraine

L’Afrique du Sud, où la crise économique s’aggrave avec l’épidémie du Coronavirus, semble se diriger vers la perte de sa dernière note souveraine, encore maintenue par l’agence internationale de notation Moody’s à un cran du niveau spéculatif, indiquent lundi des analystes de la place financière de Johannesburg. Cette dégradation en perspective s’est précisée suite à la décision, vendredi dernier, de Moody’s de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie sud-africaine en raison de l’impact du Coronavirus. L’agence estime ainsi que le Produit intérieur brut (PIB) du pays devra réaliser une croissance de 0,4% sur toute l’année 2020 contre une prévision initiale de 0,7%.
Moody’s est la dernière des trois grandes agences internationales de notation à maintenir la note sud-africaine à un cran du niveau spéculatif. Les deux autres agences, Fitch et Standard & Poor’s, avaient déjà relégué le pays dans cette catégorie en 2017. La perte de la note Moody’s est porteuse de nombreux périls pour l’Afrique du Sud. Elle devrait notamment provoquer une fuite d’investissements estimés à plus de 15 milliards de dollars, selon la Mellon Corp, un groupe bancaire basé à New York. La décision de revoir à la baisse les prévisions de croissance du pays «représente sans doute un signal négatif pour la notation sud-africaine», indique Christie Viljoen, économiste au cabinet international PwC.
Une délégation de Moody’s est attendue en Afrique du Sud cette semaine pour des consultations avant la révision de la note sud-africaine vers la fin du mois de mars prochain. L’analyste de PwC estime que contrairement aux deux autres agences de notation, Moody’s s’est montrée «un peu trop indulgente» envers l’Afrique du Sud, pays où tous les indices économiques sont en berne. L’analyste a cité la croissance molle, l’instabilité politique et la hausse du chômage qui touche, selon le département gouvernemental de la statistique (Stats-SA), environ 30% de la population active.
Le cadre macro-économique de l’Afrique du Sud ne cesse, en effet, de se dégrader en raison de politiques insoutenables mises en œuvre par le gouvernement dirigé par le Congrès national africain (ANC). Le pays est actuellement plongé dans une récession suite à la contraction de 1,4% de son PIB au quatrième trimestre 2019. Cette récession est la deuxième depuis l’arrivée au pouvoir en 2018 du Président Cyril Ramaphosa, dont le gouvernement est contraint de sabrer 160 milliards de rands (1 dollar US = environ 16,20 rands) du budget des administrations nationales et provinciales et d’autres organismes publics pour sauver des finances publiques en crise. L’initiative a suscité la colère des syndicats qui ont menacé de paralyser le pays par des grèves et des mouvements de protestation.
Par ailleurs, le Coronavirus est venu aggraver la situation du pays, où trois infections ont été confirmées la semaine dernière. Ce développement a provoqué, lundi, une dégringolade de la monnaie sud-africaine, le rand, à son niveau le plus bas face au dollar US depuis plus de quatre ans. Cette dégringolade est de mauvais augure pour le pays, d’autant plus que les analystes prédisent une descente du pays dans le chaos en cas de dégradation de la dernière note souveraine sud-africaine dans la catégorie spéculative peu glorieuse. 

Lisez nos e-Papers