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Prévenir, informer, laisser circuler le virus... mais revenir à la vie !

Il faut laisser courir le Covid-19, maintenir la vigilance extrême, informer et communiquer largement, mais il est temps de privilégier l’économie et revenir à la vie. Après plus de trois mois de confinement, décidé dans le cadre des mesures prises par les autorités compétentes pour enrayer la propagation de la pandémie du coronavirus, La quasi-totalité des Marocains reviennent à la vie presque normale et renouent avec leurs habitudes, pas de la même manière, certes, mais avec une envie de rattraper le temps perdu.

Prévenir, informer, laisser circuler le virus...  mais revenir à la vie !

La majorité des villes marocaines sont passées à la phase post-confinement avec une principale ambition : relancer la machine économique. Mais le grand risque de ce passage à une vie quasi normale est de laisser de côté les consignes de respect des mesures barrières et des règles d’hygiène pour limiter la propagation du virus, qui lui circule toujours, et pour éviter des clusters à l’image de celui de Lalla Mimouna. Pour le Pr Abdelfattah Chakib, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca et spécialiste des maladies infectieuses et tropicales, deux leçons sont à tirer à ce stade : ne jamais faire confiance au virus, renforcer le système de surveillance et l’adapter à chaque type d’activité.
Mais si la sortie du confinement pourrait donner l’impression d’avoir vaincu le Covid-19, le Pr Chakib nous rappelle que non ! Nous ne sommes pas encore arrivés à l’après-Covid, il va falloir donc maintenir la vigilance et ne jamais faire confiance au virus. «Il faut se méfier l’un de l’autre. C’est le message qu’on doit passer aujourd’hui et c’est le même qu’on avait adopté il y a une dizaine d’année pour le Sida», alerte l’invité de Rachid Hallaouy. D’où l’importance de respecter la distanciation physique, d’utiliser le masque et de se laver fréquemment les mains, les trois règles d’or à ce stade de la pandémie.
Le spécialiste rappelle par ailleurs que nous sommes en permanence dans l’apprentissage, ce qui impose une agilité et une adaptation rapide. Chaque événement épidémiologique qui survient a donc son importance et devrait donner lieu à une réflexion rapide sur les leçons à en tirer de manière à rectifier ce qui devrait l’être, combler les lacunes et éviter de revenir en arrière en termes de gestion de la pandémie. Et d’ajouter qu’«au-delà de la conjoncture actuelle, ces leçons et renseignement vont nous servir pour le futur, notamment pour gérer la reprise en septembre des écoliers et des étudiants.»
L’heure est surtout à la sensibilisation et à la communication pour maintenir le niveau vigilance. «Avec la reprise des activités, il faut une communication adaptée et ciblée destinée à chaque type d’activité. Il y a un grand effort de communication à faire à ce stade-là», prévient le Pr Abdelfattah Chakib.  C’est un travail à entamer donc au plus vite pour aller vers une communication détaillée, car chaque structure est spécifique en termes de méthodes de travail, de type d’activité et donc de risques de contamination. 


Réouverture des plages : La sensibilisation des estivants s’impose

 

Après de longs mois de confinement, on peut enfin retrouver le bonheur d’aller à la plage, surtout en cette période estivale. Un moment de plaisir tant attendu par les citoyens marocains qui sont, toutefois, appelés à respecter les mesures barrières et les règles de distanciation physique. Afin de veiller au respect de ces mesures, l’organisation nationale de sauvetage en mer organise une campagne de sensibilisation au niveau des plages, notamment celle de Salé. Organisée en partenariat avec les autorités locales, cette campagne vise à sensibiliser les estivants aux risques de propagation du virus en cas de non-respect des règles de sécurité sanitaire.
«Nous sommes fiers aujourd’hui de mener cette campagne de sensibilisation. Nous sommes également contents car nous constatons que les jeunes estivants de la plage de Salé sont conscients du danger et de la gravité du Covid-19 et sont très réceptifs aux conseils de nos équipes. Grâce aux efforts de tout le monde, nous espérons que cette saison estivale va se dérouler dans les meilleures conditions sans enregistrer de nouveau cas de personnes atteintes de coronavirus dans les plages», a indiqué Asmâa El Janati, directrice  de l’organisation.
Il est à noter que depuis la levée du confinement, les plages marocaines connaissent une grande affluence. Afin de limiter les risques de transmission du coronavirus, on constate une forte mobilisation et beaucoup de vigilance des services sécuritaires et des autorités locales, prenant au niveau de chaque région des décisions adaptées à sa population, telles que la limitation des horaires d’accès à la plage et l’interdiction de location de parasols et transats. 


Les cafés et restaurants accueillent de nouveau leurs clients

Après plus de trois mois de confinement, les habitués ont finalement pu reprendre possession des terrasses des cafés et restaurants, pour le plus grand bonheur des professionnels qui avaient été contraints de fermer boutique pour des raisons de sécurité sanitaire. Le retour au travail des cafetiers et des restaurateurs intervient dans le cadre des mesures de relance des activités économiques au niveau national, prises à partir du 24 juin à minuit pour la gestion de la deuxième phase du plan d’allègement du confinement sanitaire. Il a ainsi été décidé de permettre aux cafés et restaurants de fournir leurs services sur place, sans dépasser 50% de leur capacité d’accueil. Ces établissements sont également tenus de mettre en place les mesures de prévention sanitaire nécessaires pour garantir la sécurité des clients et celle de leur personnel.
Jaouad El Fatmi, propriétaire d’un café à Salé, s’est dit heureux de retrouver son activité et de servir ses clients dans le respect des instructions des autorités en termes de mesures d’hygiène. En effet, dans les différents cafés et restaurants que nous avons visités, les employés s’assurent en permanence de la propreté des lieux et des outils de travail et veillent à une aération adéquate des lieux de travail, en se limitant à 50% de la capacité d’accueil. Ils mettent à disposition des clients les gels hydroalcooliques, des tapis désinfectants et des masques de protection. «Nous sommes très heureux de reprendre le travail et nous faisons tout pour respecter les mesures barrière afin de garantir la sécurité des clients et du personnel», déclare Younes, responsable d’une chaîne de cafés. 


Les hammams peinent à retrouver leurs usagers

Les bains traditionnels ou «hammams» ont également été autorisés à rouvrir, mais dans le respect strict des mesures de sécurité sanitaire. Cependant, les clients n’étaient pas au rendez-vous ! Très probablement par prudence, les Marocains, pourtant très attachés à ce rituel de bien-être et de relaxation, ont préféré s’abstenir, laissant les propriétaires des hammams dans la déception. Ces derniers se sont pourtant tous mobilisés pour appliquer les règles et mesures de prévention, malgré le coût que ça génère, alors que les caisses sont vides depuis près de quatre mois de fermeture. Seuls quelques usagers ont franchi le pas profitant de salles de bain vides et propres. Affectés par un arrêt brusque de l’activité et une crise financière sans précédent, les propriétaires, comme les ouvriers, espèrent un retour à la normale dans les plus brefs délais. En attendant, ils veillent à la propreté et à l’hygiène dans leurs établissements pour rassurer les clients et les inciter à revenir aux hammams. 

Dossier réalisé par Hajjar El Haiti & Souad Badri
Photos et vidéos réalisées par Aissa Saouri, Hicham Seddik, Hassan Sradni & Mouhssine Kartouch

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