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Le Matin : La pandémie a mis à rude épreuve le secteur de l’enseignement au Maroc. Comment avez-vous géré cette phase durant l’année académique écoulée ?
Hugues Levecq : La fermeture soudaine des écoles en mars dernier nous a poussés à adopter un système d’enseignement à distance afin d’assurer la continuité des cours. Les professeurs ont utilisé des outils tels que Google Classroom, Moodle et Zoom pour continuer à donner leurs cours en respectant le nombre d’heures initialement prévu. La réussite de cette année académique s’est appuyée sur la mobilisation des professeurs ainsi que l’engagement des étudiants.
Nous avons aussi maintenu la session d’été destinée aux étudiants de la Grande École (Master in Management). Ils ont suivi ce cursus «numérique» depuis chez eux. Nous avons digitalisé tous les points forts du parcours avec un trek digital pour remplacer celui auquel ils participaient en venant au Maroc, un Tour Virtuel de l’Afrique pour aller à la rencontre des acteurs économiques, associatifs et culturels de 5 pays africains (Côte d’Ivoire, Sénégal, Kenya, Éthiopie et Rwanda), et un site web interactif pour garder un contact quotidien avec eux.
Par ailleurs, dans le cadre de l’initiative Remoteach, l’ESSEC Afrique en partenariat avec Happy Smala, dans le cadre du programme #hackcovid de l’APEBI, a formé un peu plus de 400 enseignants marocains (primaire, collège et lycée) aux outils d’enseignement à distance (Google classroom et Microsoft teams) impactant plus de 12.000 élèves.
La présence de l’ESSEC au Maroc est assez récente. Quel bilan faites-vous de cette période à ce stade ?
L’ESSEC a inauguré son campus africain en 2017, qui depuis est en constante évolution. Nous sommes passés de 14 étudiants en formation post-bac lors de la première année à près de 200 étudiants en 2019-2020. Nous avons également développé la formation exécutive des cadres et dirigeants des entreprises marocaines à travers des programmes sur-mesure conçus spécialement pour répondre à leurs besoins et à leurs attentes. Et début 2020, nous avons créé In-Lab Africa, notre centre d’innovation et d’entrepreneuriat qui favorise et accompagne la création en général, économique, sociale ou pédagogique. C’est donc un bilan très positif porteur de perspectives encourageantes.
Quelles sont, aujourd’hui, vos priorités ?
L’ESSEC Business School a pour ambition d’être une école monde, à racines françaises et à l’impact global. Le campus ESSEC Afrique se doit donc de contribuer à cette stratégie en rayonnant sur l’Afrique, le continent de demain et avoir un impact local pour participer à son développement. Notre présence au Maroc nous permet à la fois de diversifier notre base de recrutement en nous rapprochant davantage des étudiants de l’Afrique subsaharienne, mais aussi d’enrichir notre proposition de valeur globale. Nous proposons ainsi une expérience académique et culturelle unique à nos étudiants et participants du monde entier.
Notre priorité donc est d’accroître notre visibilité au Maroc et en Afrique en tant que première business school internationale. Ceci contribuera à renforcer notre attractivité auprès de nos étudiants et de nos partenaires internationaux, eux aussi forts intéressés par l’Afrique, ses enjeux et ses opportunités.
Parlez-nous de l’offre de formation de l’ESSEC Afrique...
Le campus ESSEC Afrique accueille, chaque année, des centaines d’étudiants, dans nos différentes formations d’excellence : ESSEC Global BBA, Grande école, et formation exécutive. Ces formations déclinent tout ou une partie de leurs parcours sur le campus ESSEC Afrique. Les étudiants et managers bénéficient d’une ouverture culturelle et professionnelle vers les problématiques économiques et sociales du Maghreb et du continent africain avec des professeurs venus du Maroc, de France, et de l’international.
Comment votre business school compte-t-elle s’organiser pour la nouvelle rentrée ?
La rentrée sur le campus ESSEC Afrique est prévue à partir de ce lundi 14 septembre 2020. Nous avons échelonné les dates de rentrée des différentes promotions pour assurer un bon déroulement de l’accueil des étudiants qui seront en présentiel et pour garantir une bonne prise en main des outils informatiques pour ceux qui seront en distanciel.
Suivant les directives du ministère de l’Enseignement supérieur, nous avons donné le choix aux étudiants entre un modèle présentiel ou distanciel. La grande majorité a opté pour le modèle présentiel. Nous gardons toutefois une possibilité pour les étudiants qui le souhaitent de changer à tout moment et selon l’évolution de la situation épidémiologique au Maroc.
En ce qui concerne nos étudiants étrangers en mobilité, nous avons choisi de démarrer le semestre à distance à cause de la fermeture de l’espace aérien international, en gardant la possibilité d’un passage en présentiel si les frontières s’ouvrent.
Y a-t-il des nouveautés pour cette rentrée ou des projets à court et moyen termes ?
Fidèle à sa tradition d’innovation qui l’anime depuis sa création en 1907, l’ESSEC Business School enrichit son programme Global BBA à partir de la rentrée 2020 en proposant un nouveau parcours dédié à l’innovation et au management digital à ses étudiants, sur son campus de Rabat. Ce parcours permet aux étudiants de valider à la fois une licence marocaine de gestion des entreprises reconnue par le ministère marocain de l’enseignement supérieur et le Global BBA, diplôme de master 1 français visé et accrédité par le ministère français de l’enseignement supérieur.
Nous lançons également à partir du mois de février 2021 une série de modules certifiants répondant aux besoins de formation des managers marocains et africains. Nous comptons démarrer la commercialisation de ces modules dans quelques semaines. Finalement, nous travaillons sur le lancement de mastères pour la rentrée 2021 sur le campus ESSEC Afrique.
