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«Le Programme intégré d’appui et de financement de l’entrepreneuriat a été lancé pour faciliter l’accès au financement des jeunes porteurs de projets et des très petites entreprises»

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Le Matin : Le Fonds Hassan II pour le développement économique et social accompagne les grands chantiers de développement du Royaume. Quelle est votre appréciation de la dynamique de développement dans notre pays au cours de ces dernières années ?

Dounia Taarji : Le Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, s’est engagé depuis le début des années 2000 dans des politiques publiques sectorielles ambitieuses. Celles-ci ont permis de moderniser l’agriculture par l’implémentation du Plan Maroc Vert et de redynamiser l’industrie à travers le Plan d’accélération industrielle. À cela s’ajoute un investissement massif en infrastructures autoroutières, portuaires, énergétiques, qui ont transformé le paysage marocain, tandis que l’ambition touristique du Maroc n’a pas pu se concrétiser pleinement. Le Fonds Hassan II a été partie prenante dans cet effort massif de l’État pour le développement économique et social de notre pays. En tant qu’instrument de l’État, il participe activement au financement des différentes politiques d’appui déployées par les pouvoirs publics. Force est de constater que malgré l’importance de l’investissement – notamment public – réalisé, la création d’emplois reste faible et la croissance insuffisante pour permettre de faire face aux nombreux défis sociaux de notre pays. Aussi, le Maroc devrait à présent réorienter son effort vers l’amélioration de la formation des ressources humaines, un investissement accru dans la R&D et la digitalisation de son économie, et dans la mise en place d’un environnement facilitant l’acte d’entreprendre et permettant la libération des énergies. Je pense en particulier à la levée des contraintes affectant le développement des PME et l’intégration économique des femmes, notamment en milieu rural. Ce sont là les défis que nous devrons relever pour rendre la croissance marocaine plus résiliente et plus inclusive.

 

Le Programme intégré d’appui et de financement des entreprises est une nouvelle consécration de la Vision Royale pour la promotion de l’entrepreneuriat. Quelles sont les actions que le Fonds a mises en œuvre pour accompagner ce projet ?

Le Programme intégré d’appui et de financement de l’entrepreneuriat a été lancé pour faciliter l’accès au financement des jeunes porteurs de projets et des très petites entreprises. C’est dans ce cadre que plusieurs conventions ont été signées en janvier 2020 et qui portent sur le financement de l’entrepreneuriat, l’inclusion financière des populations rurales ainsi que sur le renforcement des actions d’accompagnement au niveau des régions du Royaume.

Le Fonds Hassan II a, pour sa part, apporté au programme une enveloppe supplémentaire de 2 milliards de DH. Ce montant s’ajoute à la somme de 6 milliards de DH mobilisée, à parts égales, par l’État et le secteur bancaire au profit du «Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat». 

Notons également que la ligne de financement du Fonds est réservée exclusivement au soutien des projets d’entrepreneuriat dans le monde rural représentant le quart des financements du programme. Cette ligne sera apportée sous forme d’avances remboursables à taux zéro pour cent à toutes les banques qui souhaitent refinancer l’entrepreneuriat dans le monde rural en vue de permettre à ces dernières d’accorder des financements à un taux historiquement bas, plafonné à 1,75% HT/an.

 

Le montant apporté par le Fonds vient en appui aux banques afin de plafonner le taux d’intérêt des crédits accordés aux projets d’entrepreneuriat, notamment dans le monde rural. Quels sont les objectifs que vous ciblez à travers ce projet et quelle démarche pour le suivi de ses actions ?

Tout d’abord, je voudrais rappeler que la population cible de cette ligne de financement désigné «Intelak Al Moustatmir Al Qarawi» est très diverse. Elle concerne les projets de TPE non agricoles, les nouveaux agriculteurs ou jeunes porteurs de projets diplômés, les projets de melkisation des terres soulalyates et les agriculteurs existants optant pour des cultures à forte valeur ajoutée.

Depuis le lancement du programme, plusieurs conventions de partenariat ont été signées avec les banques et d’autres sont en cours pour les faire bénéficier de la ligne de financement, sachant que parallèlement, l’octroi des crédits en faveur de la population cible est en cours.

Ainsi, grâce à son offre de financement complète (prêts destinés à l’investissement et l’exploitation, garantie et avances ou prêts d’honneur sans intérêts), le programme permettra de stimuler durablement la création d’entreprises et d’avoir un impact réel sur le monde rural. À terme, le programme contribuera à l’émergence d’une classe moyenne rurale pour laquelle les Hautes Instructions Royales ont été données pour en réunir les conditions favorables.

Pour veiller à l’atteinte des objectifs fixés, le Fonds Hassan II assure de manière périodique le suivi des principaux indicateurs de la mise en œuvre du programme qui lui sont communiqués par les partenaires concernés. Ces indicateurs sont notamment le nombre de projets ou d’entreprises accompagnés et/ou financés, le nombre d’emplois créés, la répartition régionale et sectorielle ainsi que par genre.

  

La Sollicitude Royale envers les jeunes a été au cœur du projet de développement de notre pays, à travers de nombreuses initiatives destinées à soutenir leurs ambitions. Quelle convergence des différents chantiers pour leur offrir des opportunités d’insertion professionnelle et économique ?

Parmi les mécanismes et programmes d’appui public à l’emploi des jeunes, il convient de citer le développement de la formation professionnelle, pour lequel une feuille de route a été présentée au Souverain le 4 avril 2019. Cette dernière s’articule autour de 5 grands axes dont celui relatif à la création d’une nouvelle génération de centres de formation «Cités des métiers et des compétences» au financement desquelles le Fonds Hassan II contribue pour 2 milliards de DH.

Ces centres se veulent multisectoriels et multifonctionnels, et ils dispenseront une formation privilégiant l’approche par compétence, les langues étrangères et les soft skills. Ces Cités qui seront implantées au sein d’écosystèmes dans chacune des régions du Royaume, seront réalisées et gérées selon un concept novateur impliquant tous les acteurs, notamment la Région et les Professionnels.

À ce titre, 5 Cités sont actuellement en cours de travaux, à savoir celles d’Agadir, Nador, Béni-Mellal, Tanger et Laâyoune, le reste des projets de Cités étant en cours d’étude. L’ouverture progressive des Cités serait de nature à assurer notamment, une offre pédagogique diversifiée et adaptée aux besoins du marché du travail ainsi qu’une meilleure employabilité des jeunes. L’objectif est de leur ouvrir de réelles opportunités de reconversion tout en favorisant leur épanouissement personnel et professionnel. 

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