L’industrie de la construction emploie plus d’un million de personnes et concentre près de 30% des engagements bancaires. Sérieusement fragilisée par les répercussions de la pandémie du Covid-19, cette industrie a besoin d’une intervention rapide du gouvernement pour assurer sa relance. C’est ce que préconise l’Alliance des économistes istiqlaliens qui appelle le gouvernement à adopter des mesures d’urgence pour sauvegarder le secteur de l’immobilier. Les propositions des spécialistes du parti de la balance passent notamment par la relance de la demande, de l’activité de l’industrie de la construction ainsi qu’un dispositif spécifique au logement social.
C’est ainsi que l’Alliance propose des mesures urgentes en faveur des acquéreurs pour assurer la relance de la demande. L’une de ces mesures phares est «l’incitation des promoteurs immobiliers et des opérateurs du secteur à concéder volontairement des baisses sur les prix de vente des logements d’au moins 10% et notamment sur le logement social et le logement pour la classe moyenne, et ce jusqu’à fin 2021». L’État est également appelé à lancer des mesures incitatives transitoires durant la même période. Il s’agit notamment d’une réduction de 50% des taxes d’enregistrement et de conservation foncière pour les primo-accédants ainsi qu’une exonération de la TVA sur les intérêts bancaires des crédits logements destinés aux acquéreurs de logements sociaux.
Les banques seront également sollicitées à contribuer à ces mesures d’urgence préconisées par les économistes istiqlaliens en s’engageant à promouvoir le financement des acquéreurs. Dans ce sens, l’AEI appelle à l’application pour les primo-accédants d’un taux préférentiel (-50 points de base par rapport aux taux appliqués à la clientèle) sans frais de dossier. Elle appelle également à l’adoption de plus de «souplesse et célérité dans le traitement des dossiers de financement des acquéreurs».
S’agissant de la relance de l’industrie de la construction, l’AEI veut une reprise rapide de l’activité. Elle appelle dans ce sens le gouvernement à assurer la sécurité sanitaire au sein des chantiers de construction tout en fluidifiant toutes les procédures administratives à même de relancer la production. Dans la même optique, l’Alliance incite le gouvernement à améliorer la trésorerie des entreprises de construction et de promotion immobilière tout en allégeant leur endettement. Le gouvernement devrait également «renforcer la commande publique dans le secteur par l’État en mettant en avant la préférence nationale tout en consacrant une part non négligeable de cette commande publique aux TPE», estiment les économistes de l’Istiqlal qui insistent sur la facilitation, durant cette période de crise, de la mission des notaires.
S’agissant du logement économique et social, l’Alliance appelle à une prolongation de 12 mois des conventions de réalisation de 500 unités de logement social qui arrivent à expiration en 2020. Mieux encore, elle demande au gouvernement de donner la possibilité aux promoteurs immobiliers, notamment les petits, ayant signé la convention pour le logement social et qui n’ont pas encore obtenu les autorisations nécessaires, la possibilité de pouvoir renoncer à cette convention. Les économistes istiqlaliens, qui rappellent que cette crise n’a fait qu’accentuer la morosité d’un secteur en crise depuis plusieurs années, ont également exhorté le gouvernement à prolonger de six mois le délai règlementaire initial de dépôt de l’autorisation de construire à respecter après la signature de la convention de logements sociaux.