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Propositions de lecture

La période de confinement est idéale pour réfléchir, se ressourcer et prendre du temps pour soi. Quoi de mieux que la lecture pour nous accompagner dans cette phase ? Des propositions de lecture de livres édités par La Croisée des Chemins.

Propositions de lecture

«Échos de la mémoire sur les montagnes du Rif»  de Fatiha Saïdi

L’ouvrage dresse le portrait de 9 femmes du Rif, originaires, pour la plupart, de la région d’Al Hoceïma. Dans des témoignages profonds, elles se livrent, avec un luxe de détails sur une série de thématiques, des rituels des cérémonies au quotidien familial et conjugal, faisant ainsi découvrir de larges pans de leur vie.
L’image des femmes rurales imprimée dans nos représentations mentales est celle de femmes soumises, recluses, mariées de force à un conjoint à qui elles donneront des enfants et qu’elles se contenteront de servir. Or leurs réalités sont plus complexes, plus nuancées et plus subtiles. Leur récit donnera à voir des femmes actives, parfois révoltées et rebelles, menant la gestion de la famille de main de maîtresse en tentant de sortir des rôles subalternes dans lesquels on tentait de les enfermer.
Au-delà du récit, Fatiha Saïdi a questionné leur histoire pour décoder la nôtre. Elle a recueilli, avec respect et empathie, les bribes de la mémoire qui lui revenaient, comme en écho, des montagnes rifaines. En les compilant dans l’ouvrage «Échos de la mémoire sur les montagnes du Rif», elle a répondu à l’exigence de l’écho d’être portée toujours plus haut, toujours plus loin. Psychopédagogue de formation, Fatiha Saïdi a occupé durant de nombreuses années des fonctions dans les domaines du social, de la communication et de la politique. Sénatrice honoraire, elle a été députée, membre du Conseil de l’Europe et adjointe au maire d’une commune bruxelloise. Investie depuis des décennies dans les dossiers liés à l’égalité, aux droits humains et au devoir de mémoire, elle se consacre depuis quelques années à l’écriture.

«Migration féminine à Casablanca, entre autonomie et précarité» de Laïla Bouasria

Cet ouvrage de Laïla Bouasria traite de la mobilité où la femme migrante «part seule» en prenant en charge et en assumant par elle-même son projet migratoire visant à satisfaire des objectifs individuels. Son objectif est d’en décrire les processus, les motivations, les différentes stratégies et ressources mobilisées par les actrices durant leurs itinéraires migratoires. Le processus migratoire est un miroir grossissant des changements qui se passent à une échelle plus globale. À travers lui se reflètent les rapports sociaux de génération, de classe et de sexe à l’œuvre ainsi que les reconfigurations professionnelles possibles dans le cadre d’un travail précaire sans qualification.
Les trajectoires migratoires des «mouhajirates» nous invitent également à déceler les différents niveaux de tensions dans l’expression de l’autonomie telle qu’elle est décrite et vécue par les migrantes. Comment donc se construit cette autonomie au fil des parcours ? Comment devient-elle une des conditions de la vie en ville ?

«Oussama mon amour» de Youssouf Amine Elalamy

Dans ce roman, Youssef Amine Elalamy nous présente un apprenti kamikaze qui s’exerce à mourir avant de rejoindre les anges là-haut, une jeune prostituée follement amoureuse d’un certain Oussama, le rescapé d’un attentat qui se croit au spectacle, un boucher qui ne comprend pas pourquoi on l’accuse du meurtre d’un veau. L’écrivain nous raconte, dans un mélange de réalisme, de lyrisme et de fantaisie, l’absurde tragédie de notre temps. «J’ai débuté ma carrière de kamikaze en m’exerçant sur une pastèque. La pastèque n’a pas de tête, pas d’abdomen, ni de bras; elle n’a pas même un cœur qui bat à l’intérieur. On peut la tenir vivante contre soi et la croire morte. La pastèque n’a pas de jambes et ne peut pas revenir sur ses pas. La pastèque n’a rien, seulement un visage enfoui à l’intérieur et qui cache bien son jeu... Jusqu’à ce jour, je n’ai encore jamais tué personne. C’est toujours comme ça, avec un peu de patience, tout finit par arriver.»Écrivain et artiste marocain, Youssouf Amine Elalamy est l’auteur de plusieurs romans : «Un Marocain à New York», «Les clandestins» (Prix Grand Atlas et Prix Le Plaisir de Lire), «Paris mon bled», «Miniatures», «Amour nomade», «Drôle de printemps», «Même pas mort», «C’est beau, la guerre». Auteur francophone, il publie en 2005 «Tqarqib Ennab», un livre en Darija (arabe marocain) et obtient en 1999, le Prix du meilleur récit de voyage décerné par le British Council International pour ses écrits en anglais.

«Casablanca : Chicha, Esther, Colette et les autres» de Valérie Morales Attias

Casablanca… C’est l’histoire de plusieurs vies qui se croisent. Chicha, Esther, Abe Slaoui et une petite fille qui a disparu dans un camp de migrants casablancais en sont les protagonistes. Colette, une journaliste parisienne se joint à la police marocaine pour enquêter. Intrigue policière, rencontres et rivalités féminines, mais aussi douceur, histoire d’amour passionnelle, le rythme ici est pulsionnel comme Casablanca qui renverse tout sur son passage : sa sensualité, son passé, sa saleté, son arborescence, son esthétisme. Ambition, vanité, jalousie… Le scénario raconte également les préoccupations contemporaines, la peur, l’abandon, l’amour spolié, le lâcher-prise, les fourberies, les passions, et une certaine misère. On est ailleurs. Comme au cinéma.

 

 

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