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Rapport de S.M. le Roi sur l’Observatoire africain des migrations

Rapport de S.M. le Roi sur l’Observatoire  africain des migrations

Le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a présenté, lundi devant le 33e Sommet ordinaire de L’Union africaine (UA) le Rapport de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur le suivi de la mise en place de l’Observatoire africain des migrations au Maroc. Le Chef du gouvernement a affirmé à cette occasion que S.M. le Roi Mohammed VI l’a honoré de transmettre les salutations du Souverain à Ses frères les Chefs d’État et de gouvernement africains.
Sa Majesté le Roi, en tant que Leader de l’UA sur les questions migratoires, a élaboré Son deuxième rapport sur la mise en place de l’Observatoire africain des migrations, basé à Rabat, qui met en avant la migration comme facteur important de développement, a dit M. El Othmani, relevant que le rapport s’articule autour des axes fondamentaux suivants : un diagnostic de la question de la migration en Afrique, la mise en valeur du rôle clé de l’Observatoire africain des migrations dans le cadre de la bonne gouvernance de la migration en Afrique et l’impératif de placer l’Afrique au cœur de la mise en œuvre du Pacte de Marrakech sur les migrations.

Le changement climatique, un moteur de migration forcée en Afrique
Le changement climatique constitue un «moteur de migration forcée en Afrique», souligne le rapport de S.M. le Roi Mohammed VI sur le suivi de la mise en place de l’Observatoire africain des migrations au Maroc, présenté par le Chef du gouvernement. «Les inondations, la sécheresse et les autres effets du changement climatique chassent des millions d’Africaines et d’Africains de chez eux», explique le rapport. La migration en Afrique pâtit d’une «fausse perception» et elle est en effet souvent associée uniquement à la pauvreté, alors que d’autres facteurs sont à l’origine du phénomène, comme le changement climatique, déplore le document, indiquant que l’Afrique est le continent le plus touché par le phénomène nouveau des «migrants climatiques».
Sur les 140 millions de migrants potentiels du fait du changement climatique, plus de la moitié – soit quelque 86 millions de personnes – pourraient appartenir à l’Afrique subsaharienne, d’ici à 2050, fait savoir la même source. La migration est un facteur de développement puisque les migrants ont envoyé 529 milliards de dollars dans leurs pays d’origine en 2018, des transferts de fonds qui représentent très souvent des sommes supérieures à l’aide publique au développement et aux investissements directs étrangers, précise le rapport. Cependant, l’Afrique est le continent qui reçoit le moins d’envois de fonds avec un montant de 46 milliards de dollars, contre 143 milliards en Asie de l’Est et Pacifique, 131 en Asie du Sud, 88 en Amérique latine et 59 en Europe et Asie orientale, fait savoir la même source. L’Afrique a les coûts les plus élevés au monde en matière d’envois de fonds, alors que l’objectif mondial est de 3% (cible 7 de l’ODD7), relève le rapport, précisant que le continent a des coûts «très onéreux» qui s’élèvent à plus de 9%, sans connaître de tendance à la baisse. Le transfert des fonds, qui représente un «potentiel inexploité», peut constituer un véritable levier pour le développement endogène du continent, d’après le document qui juge que la digitalisation des transferts de fonds doit s’accompagner d’une «traçabilité accrue» et d’une «utilisation productive et durable» de l’épargne par les diasporas, afin de créer de la richesse sur le long terme.
La contribution des migrants au développement «ne se fait pas à sens unique» et «ne se résume pas seulement aux transferts de fonds vers les pays d’origine ; elle contribue également au développement au sein des pays d’accueil, et ce d’autant plus qu’un grand nombre de migrants internationaux se trouvent dans les pays en développement», précise la même source. Pour autant, les stéréotypes autour des migrants africains demeurent un «lieu commun universel», regrette le Souverain, notant que les approches sécuritaires, les instrumentalisations politiciennes et les calculs électoraux participent à la déformation du phénomène migratoire. La migration internationale n’est pas africaine, l’Afrique est davantage une terre d’immigration que d’émigration et la migration africaine est intra-régionale, affirme le rapport à ce sujet.

Un outil de plaidoyer et d’aide à la prise de décision
Grâce à l’Observatoire africain des migrations que le Maroc abritera, l’Afrique disposera d’un «outil de plaidoyer et d’aide à la prise de décision», souligne le rapport. Les données migratoires solides et fiables constituent des «outils indispensables à l’élaboration de politiques pertinentes, efficaces et adaptées à la réalité» et permettront «à nos pays d’identifier les destinations de nos ressortissants, de nos jeunes, de nos femmes et de nos enfants, de connaître leurs itinéraires, de prendre la mesure des dangers et des risques qu’ils courent et aussi des facteurs qui les ont poussés à quitter leurs foyers», indique le rapport, notant qu’il s’agira, «dès lors, d’anticiper et d’agir en conséquence, non pas pour nuire aux migrants, mais bien plutôt pour leur offrir des conditions de vie meilleures, leur permettant de contribuer au développement du continent».
L’Observatoire africain des migrations est une institution de l’UA articulée autour d’une «triple fonction de compréhension, d’anticipation et d’action» dont les activités, de nature technique et opérationnelle, permettront de générer une «meilleure connaissance du phénomène migratoire, de créer un narratif africain sur la migration, de renseigner et de favoriser l’harmonisation de politiques migratoires efficientes», fait valoir le document.
Par ailleurs, ce mécanisme régional de collecte, d’analyse, de gestion et d’échange de données dote l’Afrique d’un levier de développement, selon le rapport qui précise que les données sont d’autant plus utiles qu’elles permettent non seulement de connaître le degré d’influence des migrants sur les différents secteurs-clés pour le développement, mais aussi d’évaluer les politiques publiques des pays africains dans ces secteurs économiques et de renforcer l’impact des migrations sur le développement, aussi bien pour les pays d’origine que d’accueil.
«L’Afrique gagnera également un instrument en faveur de la coordination puisque l’Observatoire implique une double coordination : au niveau national entre les différents départements et au niveau continental entre les différentes Communautés économiques régionales», explique le Souverain, estimant qu’une base de données, actualisées, exhaustives et comparables à l’échelle régionale et internationale est, en effet, tributaire d’une harmonisation en termes de méthodologie de collecte et de définition des concepts.
«Le rôle prépondérant du Maroc dans la conception, le développement et la mise en œuvre de l’Observatoire est consubstantiel à Notre engagement en faveur d’une nouvelle gouvernance de la migration», affirme Sa Majesté, notant que le Maroc «n’a ménagé aucun effort pour réaliser chacune des étapes visant la concrétisation de Notre proposition» de mise en place de l’Observatoire africain des migrations.
«Le Maroc a été à la hauteur de ses engagements», en mettant à la disposition de l’UA des locaux modernes et équipés, conformes aux normes et standards internationaux, qui abritent ce nouveau mécanisme africain et lui offrent toutes les conditions nécessaires au démarrage effectif de ses activités, Se félicite le Souverain. Dès lors, à travers ce rapport, le Maroc, qui joint la parole à l’action, se réjouit d’annoncer, le lancement prochain de l’Observatoire africain des migrations, à la suite des travaux de ce Sommet.

Le Maroc suggère d’abriter le 1er Forum régional africain pour la mise en œuvre du Pacte de Marrakech
Le Maroc suggère d’accueillir, le 10 décembre 2020 à Marrakech, le premier Forum régional africain pour la mise en œuvre du Pacte de Marrakech, qui servira de réunion préparatoire africaine au Forum d’examen des migrations internationales de 2022. Le Maroc suggère d’accueillir ce premier Forum régional africain «afin de commémorer le deuxième anniversaire du Pacte de Marrakech et de le faire coïncider avec la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme», souligne le rapport de S.M. le Roi Mohammed VI sur le suivi de la mise en place de l’Observatoire africain des migrations au Maroc. «Pour effectuer un bilan de sa mise en œuvre africaine, Nous sommes convaincus qu’il n’est pas de lieu plus symbolique que celui même où il fut adopté», explique le rapport.
S.M. le Roi, en tant que Leader de l’Afrique sur la question de la migration, exprime, dans ce rapport, la disposition du Maroc «à partager son expérience nationale en matière de gestion migratoire – reconnue par les Nations unies comme modèle pouvant inspirer d’autres pays – avec les pays frères africains qui le souhaitent». La stratégie nationale d’immigration et d’asile, «à la fois globale, humaniste et responsable, est en effet en parfaite adéquation avec les dispositions et objectifs du Pacte de Marrakech», Se réjouit le Souverain.
De même, les opérations de régularisation dont ont bénéficié les migrants en situation irrégulière au Maroc s’inscrivent dans les efforts du Pacte visant à favoriser les voies régulières de migration, souligne le rapport, ajoutant que l’accès des migrants à l’éducation, au travail et à la santé contribue non seulement à leur intégration, mais également à la création de conditions favorables qui leur permettent de contribuer à l’enrichissement et au développement des lieux où ils s’installent.
Aussi, les mesures prises par le Maroc pour éradiquer le trafic de migrants ainsi que l’adoption d’un cadre juridique en matière de lutte contre la traite des personnes ont pour dessein la réduction des situations de fragilité et de risques auxquels les migrants sont confrontés ainsi que la protection et le respect de leurs droits, fait savoir le document. La politique migratoire du Maroc constitue une dimension fondamentale de la politique africaine du Royaume, en ce qu’elle vise, entre autres, à lutter contre les causes profondes de la migration, d’après S.M. le Roi qui estime qu’à travers l’intégration du binôme migration-développement dans ses politiques publiques, «le Maroc contribue, en effet, à favoriser l’émergence, le développement et la prospérité du continent africain, dans son intégralité».
En coordination et en coopération avec ses voisins et ses partenaires, le Maroc met en œuvre sa politique migratoire afin de garantir que la migration à destination et en provenance du Maroc «se fasse de manière sûre, ordonnée et régulière», relève le rapport. Par ailleurs, en instaurant l’Observatoire africain des migrations, l’Afrique met en œuvre le Pacte de Marrakech sur les migrations. L’Afrique s’érige ainsi un acteur central de la mise en œuvre du Pacte mondial. En mesurant l’importance d’une gouvernance migratoire mutuellement bénéfique à la fois pour les pays d’origine, de transit et d’accueil, «notre continent se hisse à la hauteur de ses engagements». À travers la tenue, au Maroc, d’un Forum régional africain sur la mise en œuvre du Pacte, «notre continent assume ses responsabilités, maintenant, par là même le momentum nécessaire autour d’une gestion multilatérale de la question migratoire, mutuellement bénéfique aux populations de l’Afrique, et en particulier à sa jeunesse», conclut le rapport. 

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