La recette de Glovo Maroc pour rester à flot

Le Matin : Depuis que Glovo s’est associé à Marjane le 6 avril pour la livraison à domicile, quel volume de commandes avez-vous atteint ? 

Karim Debbar : Depuis le début du confinement, Glovo s’est engagé à maintenir ses services dans le respect des consignes de sécurité et des gestes barrières. Pour continuer à faciliter la vie de nos concitoyens en cette période, nous nous sommes associés avec le leader de la grande distribution Marjane afin que nos clients aient la possibilité de courses plus rapides et plus pratiques, tout en restant chez eux et en ne prenant aucun risque. Ce service offre depuis notre plateforme un large éventail de choix parmi une gamme de 1.000 références, principalement des produits de consommation courante et de première nécessité : eau, lait, fruits et légumes, papier hygiénique, pâtes ou encore désinfectants. Effectif depuis le 6 avril, notre partenariat avec Marjane a permis à l’enseigne d’augmenter ses commandes de 155%. 

Combien de clients ont sollicité ce service ?

Le service couvre les villes de Casablanca, Mohammedia, Rabat, Tanger, Marrakech, Agadir et Fès. Il compte à ce jour plusieurs milliers d’utilisateurs.

Quelles sont les villes les plus demandeuses ?

Casablanca et Rabat représentent environ 60% des commandes totales, ce qui est logique compte tenu du grand nombre de personnes qui résident dans les deux villes.

Est-ce que Glovo compte maintenir et développer ce service après le confinement ?

Le développement des livraisons des produits de supermarché constitue l’un de nos principaux objectifs pour 2020. Avec le Covid-19, nous souhaitons accélérer la croissance de ce service en lui apportant toujours plus de commodité et de sécurité.

Glovo Maroc a connu une importante croissance en 2019 et début 2020. De combien a évolué le nombre de coursiers-livreurs, de commerces partenaires et de clients durant les premiers mois de l’année en cours ?

Le nombre de partenaires avec lesquels nous collaborons a augmenté de 40% durant le premier trimestre 2020. Notre flotte a suivi avec une progression de 12%. Quant à nos utilisateurs actifs chaque mois, leur nombre a lui aussi connu une nette augmentation de 14% sur la période. 

Comment s’est comporté le paiement en ligne ?

Quatre commandes sur dix sont actuellement payées en ligne. Pour ce mode de règlement, nous avons mis en place un système de livraison «sans contact» qui permet à nos clients de se faire déposer leurs commandes à l’endroit de leur choix, évitant ainsi tout risque d’interaction physique. 

Comment la crise du coronavirus a-t-elle impacté l’activité de Glovo ?

Notre taux de livraison a globalement baissé depuis le début du confinement. Notre flotte est restée stable. D’une manière générale, Glovo s’est rapidement adapté à la crise sanitaire. Dès le début du confinement, nous avons équipé nos glovers de masques, de gants et de solutions hydroalcooliques. Pour limiter les risques de propagation du Covid-19, nous avons aussi pris des dispositions très strictes, notamment en limitant les contacts entre nos coursiers au sein de nos Glover Centers : trois personnes seulement peuvent entrer en même temps à l’intérieur de nos centres. En plus de la livraison «sans contact», nous proposons également un mode de livraison «sans signature» qui libère nos clients de l’obligation de devoir signer lorsqu’ils reçoivent leurs commandes. 

Quels sont vos projets pour l’après-crise ?

Nous allons non seulement continuer à simplifier la vie des Marocains en leur offrant le meilleur du digital, mais aussi continuer à impacter socialement le Maroc. Je pense ici à l’important volet des activités génératrices de revenus. Depuis son installation dans le Royaume à l’été 2018, Glovo joue en effet un rôle d’accélérateur d’opportunités économiques. L’application propose ainsi de nouvelles sources de revenus à plus de 1.500 livreurs actifs, principalement des jeunes qui représentent plus de 65% des chômeurs en milieu urbain. Tous les livreurs de Glovo qui travaillent à temps plein, soit 40% de nos effectifs, gagnent un revenu mensuel supérieur au salaire minimum légal.