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Le relâchement dans le port du masque inquiète les scientifiques

L’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) attire l’attention sur «les dangers, à l’heure du déconfinement, d’un relâchement dans l’utilisation des masques, compréhensible psychologiquement, mais dangereux».

Le relâchement dans le port du masque inquiète  les scientifiques
Ph.Saouri

Après le déconfinement, les Marocains profitent pleinement de la liberté de sortir. Les magasins ne désemplissent pas, les rues grouillent d’enfants... l’activité a repris son cours normal. Néanmoins, on constate un non-respect des règles d’hygiène et de distanciation physique dans les lieux publics notamment le relâchement dans le port de masque chez les citoyens. Ce moyen de protection important contre la propagation du Covid-19 est souvent oublié ou négligé, le temps d’une petite course chez l’épicier ou au marché du coin. «Je n’ai pas toujours le réflexe de mettre un masque. C’est aussi difficile de le mettre à chaque fois qu’on veut sortir pour aller à l’épicerie, la boulangerie ou tout autre commerce du coin», affirme Mohammed, un Casablancais quadragénaire qui attend son tour à la boulangerie de son quartier avec deux enfants aussi sans masque. Pour un grand nombre de citoyens, le masque est une lourde obligation qu’on peut négliger dès qu’on peut. «Je n’aime pas m’étouffer avec le masque. J’en ai toujours un dans ma poche. Je ne le mets que s’il est exigé», nous confie une jeune habitante de Aïn Sebaâ à Casablanca. Un tour dans un centre commercial de ce quartier nous confirme que ce comportement est adopté par beaucoup de gens. Au sein des magasins qui exigent gel hydroalcoolique et prise de température à l’entrée, on croise des clients sans masque. 

La règle de distanciation n’est pas respectée. Une grande partie de ceux qui portent le masque l’enlèvent à la sortie. Dans les rues de la capitale économique, les enfants jouent sans protection. Pourtant, le ministère de la Santé marocain, appelle au respect strict des mesures préventives recommandées par les autorités sanitaires. Le port correct du masque figure en premier parmi ces règles à côté de l’hygiène, le respect de la distanciation physique et l’évitement des rassemblements. 

Le masque primordial ! 

Pour les experts, la nécessité de porter le masque de protection n’est plus à contester. L’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques, par la voix de sa présidente, Dr Moussayer Khadija, spécialiste en médecine interne, a attiré l’attention sur «les dangers, à l’heure du déconfinement, d’un relâchement dans l’utilisation des masques, compréhensible psychologiquement mais dangereux». L’AMMAIS se base sur «une étude, publiée par l’Académie des sciences américaine, alertant contre les dangers de l’abandon progressif du masque dans l’espace public». 

«Les scientifiques des Universités du Texas et de Californie à San Diego, auteurs de l’étude américaine, ont analysé la tendance et les mesures d’atténuation (port du masque, distanciation…) à Wuhan, en Chine, en Italie et à New York, du 23 janvier au 9 mai 2020. Ils ont pu ainsi montrer que les impacts de ces mesures d’atténuation sont mesurables dans l’évolution de la pandémie», indique un communiqué de l’AMMAIS. L’analyse des scientifiques américains révèle que la différence avec et sans couvre-visage obligatoire représente le déterminant principal de l’épidémie dans les trois épicentres. À elle seule, selon eux, cette mesure de protection a considérablement réduit le nombre d’infections, soit plus de 78.000 en Italie du 6 avril au 9 mai et plus de 66.000 à New York du 17 avril au 9 mai. 

Toujours, selon ces chercheurs, les autres mesures d’atténuation, telles que la distanciation physique mise en œuvre, ne suffisent pas à elles seules à protéger le public : «Nous concluons que le port de masques en public correspond au moyen le plus efficace de prévenir la transmission interhumaine, et cette pratique peu coûteuse, en conjonction avec l’éloignement social simultané, la quarantaine et la recherche des contacts, représente l’opportunité de combat la plus probable pour arrêter la pandémie». Selon l’AMMAIS, ces travaux confirment l’efficacité du port du masque, réaffirmant sa nécessité dans les mois qui suivent le déconfinement et dans l’attente de vaccins, traitements contre l’infection. «Ces recherches mettent bien en évidence que le masque est non seulement utile pour empêcher les gouttelettes de toux infectées d’atteindre des personnes non infectées, mais aussi pour éviter de respirer ces minuscules particules aérosolisées qui peuvent également contaminer», souligne l’association. Et de rappeler qu’une seule la toux peut produire jusqu’à 3.000 gouttelettes, les éléments les plus dangereux qui risquent de s’étaler sur les vêtements et sur les surfaces qui les entourent. n

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