Le Matin : Vous êtes le premier ambassadeur de la République de Cuba au Maroc, nommé il y a juste deux mois, comment vivez-vous cette mission dans notre pays ?
Quelles sont à votre avis les opportunités de développement des relations entre Cuba et le Maroc ?
Merci pour cette question. Nous sommes en train d’identifier ensemble, les gouvernements marocain et cubain, les secteurs que nous pouvons développer. Il y a beaucoup de secteurs où il y a un intérêt commun. Par exemple, à Cuba nous avons une bonne expertise dans le domaine médical, que ce soit sur la compétence des médecins, de la pharmacologie ou les biotechnologies médicales, qui peuvent bénéficier au Maroc en matière de santé primaire et préventive.Peut-on imaginer une coopération dans ce domaine, sous forme de détachement de médecins cubains qui seraient affectés au Maroc pour exercer au sein du ministère de la Santé dans des régions reculées par exemple ?
Cuba est prête à envoyer des médecins, si le Maroc le demande, et également à partager son expérience dans le domaine de la santé primaire.Il y a aussi peut-être une coopération possible dans le domaine du tourisme. Existe-t-il des opportunités de développement du tourisme entre les deux pays ?
Comme je l’ai dit auparavant, je viens de prendre mes fonctions au Maroc. Ma démarche consiste à travailler selon un programme défini. Le tourisme est le secteur le plus important à Cuba. C’est le cas aussi au Maroc. Si nous arrivons à mettre ensemble les opérateurs touristiques des deux pays, ce sera un pas très positif, car je suis sûr qu’ils feront des choses ensemble. C’est bien que les deux gouvernements travaillent sur ces sujets, mais c’est mieux que les principaux concernés travaillent ensemble. À Cuba par exemple, il y a plusieurs opérateurs étrangers qui investissent dans notre pays. Le Maroc peut tirer profit de ce secteur. Il y a la possibilité d’y construire des hôtels, des parcours de golf, des installations touristiques, mais pas que ça, il y a également la prise en gestion d’unités hôtelières existantes.La règlementation cubaine permet-elle les investissements étrangers dans ce domaine ?
Oui, depuis cette année, puisque nous venons de modifier notre Constitution et la nouvelle Constitution a opéré plusieurs changements afin de s’adapter aux exigences des investisseurs étrangers, qui sont désormais considérés comme un pilier de la stratégie touristique nationale.Est-il facile pour un Marocain d’obtenir un visa touristique pour visiter Cuba ?
Dès que notre ambassade sera ouverte, ce sera très aisé de l’obtenir. Je précise que le visa touristique pour Cuba peut être obtenu dans n’importe quelle ambassade cubaine dans le monde.Quand votre ambassade sera-t-elle ouverte au Maroc ?
Nous sommes en pleine prospection pour avoir des locaux. Je pense que notre ambassade sera ouverte dans un à deux mois maximum.En préparant cet entretien, vous m’avez informé, Monsieur l’Ambassadeur, que vous étiez frappé par la ressemblance entre les deux sociétés marocaine et cubaine. En quoi le sont-elles ?
Sachant que mon séjour au Maroc n’a pas dépassé deux mois, c’est une impression que j’ai eue, mais la première impression est toujours la bonne. Dès mon arrivée, j’ai été invité par de nouveaux amis marocains et j’ai constaté qu’il y avait des valeurs que nous partagions, notamment l’importance de la famille dans la société. Je pense qu’au Maroc, c’est la même chose qu’à Cuba. Nous sommes des personnes ouvertes, on est sincères et nous sommes hospitaliers et traitons l’autre avec chaleur.Propos recueillis par Abou Reda