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Le renforcement des capacités et infrastructures étatiques, rempart contre la recrudescence de la violence des groupes extrémistes

Le renforcement des capacités et infrastructures étatiques, rempart contre la recrudescence de la violence des groupes extrémistes

Le renforcement des capacités et infrastructures étatiques constitue un rempart contre la recrudescence de la violence des groupes extrémistes, ont estimé des experts jeudi à l’occasion de la Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique dans le contexte de crise de Covid-19 (APSACO Talks), organisée à distance à l’initiative du Policy Center for the New South (PCNS).
Intervenant le temps d’un panel consacré à «La privatisation de la violence en Afrique : Groupes armées non étatiques et sécurité privée», la chercheuse au Legon Centre for International Affairs and Diplomacy (LECIAD), Afua Boatemaa Yakohene, a relevé que les États doivent mettre en place des infrastructures appropriées pour pouvoir répondre à leurs besoins et barrer ainsi la route aux groupes extrémistes qui utilisent la violence pour résoudre les problèmes causés par la pauvreté. Il s’agit également de donner accès à une éducation appropriée à même de créer une pensée critique et des habiletés professionnelles, pour aider les populations locales à se prémunir contre ces groupes, a-t-elle souligné. Il existe de plus en plus de collaboration entre les entités terroristes, comme l’attestent les attaques d’Ouagadougou et de Côte d’Ivoire, a fait observer Mme Yakohene, notant que cette collaboration contribue à l’aggravation de la radicalisation de certaines communautés, empêchant ainsi la police de neutraliser ces criminels. La chercheuse a, en outre, indiqué qu’au niveau étatique, la majorité des pays africains se dotent d’unités ou de départements dédiés à la lutte contre le fléau terroriste, qui contribue à travers la collecte et le partage de renseignements aux efforts visant à venir à bout de ces groupes.
Dans ce sens, Rida Lyammouri, Senior Fellow au Policy Center for the New South, a relevé que cette recrudescence de la violence dans cette région du monde s’explique notamment par la montée en puissance de deux groupes terroristes présents dans le Mali, le Niger et le Burkina Faso, avec une concentration «importante» au niveau des frontières, ajoutant que la création de «groupes de défense» n’améliore pas les choses. Il a par ailleurs estimé que le terrorisme existera et évoluera toujours, il s’agit donc de créer un environnement où la violence en général et le terrorisme en particulier ne peuvent exister, à travers notamment le renforcement des capacités des institutions locales pour suivre, collecter et analyser les informations.
Pour sa part, Duncan E. Omondi Gumba, chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité (ISS), a indiqué que l’étude des cas de prévalence élevés des acteurs criminels non étatiques, comme en Afrique du Sud et en Somalie, a montré que ces groupes disposent d’une excellente organisation, avec un réseau très élargi, notamment dans les grandes villes, en plus d’être dotés d’armes de pointe. Ces groupes exacerbent le dysfonctionnement étatique et la «faillite» de l’État, a-t-il dit, ajoutant qu’ils exploitent l’instabilité pour se positionner et asseoir leur domination sur le pays. Les États pourraient tenter d’atténuer l’influence de ces groupes via l’enseignement, la gouvernance et le renforcement du cadre légal et institutionnel, a-t-il préconisé.
De son côté, El Mostafa Rezrazi, Senior Fellow, PCNS, s’est attardé sur le lien entre Covid-19 et groupes extrémistes, relevant que de nombreux experts estiment que la pandémie n’a pas eu d’impact réel et n’a pas changé grand-chose au mode opératoire de ces groupes, alors que d’autres relèvent que ces groupes ont tiré profit de cette situation sanitaire considérée comme «un cadeau du ciel» pour se réorganiser. Cette période a été marquée par un grand nombre d’attaques, s’élevant à près de 170 par mois, mais aussi par une hausse des conflits entre les groupes extrémistes eux-mêmes, notamment entre Al Qaïda et l’«État islamique», qui ont pris des proportions importantes, avec le déploiement de combattants dans des régions où cela peut impacter le processus des élections politiques. 

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