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Le réseau «Wimen» appelle à œuvrer pour la construction d’une société inclusive et mixte

Démontrer l’importance d’investir pour une société équilibrée et suffisamment mixte, tel était l’objectif du webinaire organisé dernièrement par le Réseau international pour le développement du leadership des femmes dirigeantes, WIMEN.

Le réseau «Wimen» appelle à œuvrer pour la construction  d’une société inclusive et mixte
Le Réseau international pour le développement du leadership des femmes dirigeantes Wimen (Women International Management & Executive Network) a organisé récemment une conférence par webinaire sur le thème «Le leadership inclusif pour construire le Maroc de demain». Cette rencontre, organisée en partenariat  avec la Commission spéciale en charge du nouveau modèle de développement marocain (CSMD), a été marquée par la participation de nombreux intervenants importants, notamment des femmes dirigeantes qui ont apporté leur regard sur la construction d’une société inclusive et suffisamment mixte.

Dans  un communiqué, Wimen indique avoir fait part, lors de  ce webinaire, de ses propositions d’initiatives phares, à même de stimuler profondément la trajectoire économique au Maroc et d’impacter durablement la croissance. «La crise sanitaire a plus que jamais démontré l’importance d’une société équilibrée, suffisamment mixte. La femme a constitué un maillon fort en période de confinement. Fortement sollicitée, notamment dans les secteurs du commerce, de l’alimentaire et de la santé, la femme a fait preuve d’une grande résilience  en gérant notamment plusieurs contraintes professionnelles et familiales découlant de la crise du Covid-19. Cela a toujours challengé Wimen pour apporter sa contribution au développement du leadership féminin à plus grande échelle, dans le cadre d’une construction sociale plus approfondie, plus mixte pour le Maroc et la société que nous voulons», souligne-t-on dans le communiqué. Et d’ajouter : «Trois axes stratégiques ont été identifiés par Wimen pour porter le développement du Maroc. Il s’agit de développer la gouvernance partagée dans les institutions politiques, les organisations publiques et privées, d’accroître l’employabilité et l’entrepreneuriat  avec la promotion de l’inclusion dans le monde rural et urbain et de repenser le système éducatif».

Durant le webinaire, Younes Anibar, avocat au barreau de Casablanca, agréé près de la Cour de cassation, a dressé le tableau actuel du dispositif réglementaire. «Les dispositifs actuels ont répondu à un besoin pressant de rattrapage du passé. Néanmoins, au jour d’aujourd’hui,  ils ne sont pas en mesure d’accompagner la trajectoire économique, car ils ne favorisent pas l’inclusion de la femme et son autonomisation. Ainsi, il est crucial de construire un nouvel esprit législatif pour enclencher le processus d’adaptation des lois, soit la mise en place d’un cadre qui détermine si les lois en question peuvent être applicables ou pas», a-t-il souligné, ajoutant qu’il est temps de renforcer les réflexes de formation et d’éducation par la formation des juges et des professionnels pour accompagner les femmes dans le renforcement leur inclusion dans la société.

Même son de cloche pour Youssef Fassi Fihri, membre de Wimen, avocat à la Cour, agréé près de la Cour de cassation, associé chez Fyba Lawyer,  qui a affirmé que le développement durable passe par l’éducation sur le principe des libertés. Il a également invité les pouvoirs publics à traiter définitivement la revendication légitime de l’égalité des parents après le divorce concernant la tutelle et la garde  des enfants.

 

Les recommandations

À l’issue des échanges entre les différents intervenants et en présence d’une cinquantaine de participants, sept recommandations essentielles, à soumettre à la CSMD, ont été retenues pour atteindre les objectifs stratégiques préconisés par le réseau Wimen. Les intervenants  ont tout d’abord appelé à œuvrer pour le renforcement  de l’accès des femmes aux responsabilités en repensant le modèle d’organisation du travail et le modèle de leadership par l’intégration des nouvelles technologies et en déconstruisant les stéréotypes chez les femmes et les hommes.

Les participants au webinaire ont aussi recommandé  d’accroître la représentation des femmes dans les instances de décision, à travers la révision de l’arsenal législatif, la promotion de la gouvernance partagée et la parité au sein des organisations patronales et les fédérations des métiers, la mise en œuvre du label égalité et le développement d’un collectif «le réseau de réseaux» qui regroupe plusieurs réseaux féminins et professionnels au niveau public et privé.

La troisième recommandation a porté sur la définition des quotas dans les organisations publiques et privées pour une mixité responsable. Ainsi, les participants ont proposé de former les acteurs en charge des politiques publiques et de la législation sur l’égalité professionnelle et la gouvernance partagée tout en soutenant la société civile qui milite pour la mixité et en incitant les entreprises à produire des bilans sociaux, à évaluer la mixité et à communiquer sur la parité.

En outre, les intervenants ont recommandé d’instaurer  l’égalité salariale et l’équité professionnelle en mettant les compétences au cœur des processus RH et en formant les DRH et les acteurs de recrutement à l’égalité professionnelle, ainsi que les femmes à la négociation salariale. Ils ont également appelé à mettre fin au travail en silo, en matière de développement des compétences et de promotion de l’employabilité des jeunes et à créer une plateforme où acteurs comme programmes et employeurs  s’inscriront dans une même synergie pour agir efficacement sur les freins à l’insertion professionnelle des jeunes.

Les participants au webinaire de Wimen ont, par ailleurs, insisté sur l’importance de vulgariser une culture entrepreneuriale à l’école et à l’université en proposant des enseignements en phase avec le monde économique. «Il faut favoriser les disciplines appliquées au détriment des disciplines académiques et promouvoir une culture de genre dans le développement de l’entrepreneuriat au Maroc. Il faut aussi renforcer la coopération entre  tous les acteurs de l’entrepreneuriat, à savoir les universités, les incubateurs, les structures d’accompagnement, les institutions de financement  et les programmes d’accélération. Une plateforme digitale commune serait d’un grand apport pour les jeunes porteurs de projet et les entrepreneurs», ont-ils affirmé.

Enfin ils ont appelé à repenser l’éducation au Maroc en développant les «soft skills» à l’école, en éduquant à l’égalité et à la mixité dès le plus jeune âge, en investissant les métiers scientifiques, industriels et les nouvelles technologies auprès des jeunes filles à l’université et en formant et sensibilisant les enseignants à l’égalité des chances et la mixité.

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