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Le rôle du kinésithérapeute dans la rééducation des patients Covid-19

Mobilisé pour accompagner les malades de la Covid-19, le kinésithérapeute peut jouer un rôle important dans la rééducation des patients qui souffrent de limitations physiques dans leur fonctionnement quotidien.

Le rôle du kinésithérapeute dans la rééducation des patients Covid-19

Les recommandations prévoient que le patient hospitalisé doit être pris en charge par son kiné dès qu’il dépasse la phase critique et dans les 2 semaines suivant sa sortie de l’hôpital. Étant donné que, durant les six premières semaines suivant la sortie de l’hôpital, les patients n’ont pas encore passé de test physique ou fonctionnel, le kinésithérapeute doit évaluer autrement l’état physique du patient.
La déclaration de position prévoit l’utilisation de tous les domaines du modèle de Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé de l’OMS (CIF). Les critères d’évaluation clinique utilisés sont les suivants : 
• L’échelle fonctionnelle spécifique au patient (Patient Specific Functioning Scale – PSFS).
• La saturation en oxygène et la fréquence cardiaque avant, pendant et après une activité physique.
• L’échelle de Borg pour l’essoufflement et la fatigue avant, pendant et après une activité physique.

Patients post-Covid-19 pour qui la kinésithérapie est indiquée
Les patients pour lesquels la kinésithérapie est indiquée souffrent d’une diminution de leur capacité fonctionnelle et/ou de leur niveau d’activité physique. Afin d’augmenter progressivement leur activité dans la vie quotidienne et leur fonctionnement physique, le kinésithérapeute leur fournira un encadrement et des instructions pour des exercices spécifiques et assurera un suivi des progrès accomplis. Afin de réduire au maximum le risque de désaturation et de surcharges dangereuses : 
La saturation en oxygène du patient doit être mesurée avant, pendant et après l’effort ou les activités physiques (la limite inférieure doit être de 95% au repos et de 90% pendant l’effort).
Les patients doivent uniquement effectuer des exercices physiques à domicile selon les paramètres d’entraînement prescrits concernant la fréquence, l’intensité, le temps/la durée et le type d’exercice.
Pour les patients qui présenteraient une faiblesse acquise en soins intensifs, il est recommandé de les envoyer (en passant par leur médecin traitant) dans un centre de rééducation, car le risque de surcharge est élevé. Il faudra alors passer des examens complémentaires pour évaluer la fonction pulmonaire et cardiaque, ainsi qu’un test physique. 
Les résultats du test permettent de déterminer le fonctionnement physique du patient à ce moment précis. Ces informations aideront le kinésithérapeute à prescrire des exercices plus spécifiques et à mieux guider les patients en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs. Le traitement peut avoir pour objectif de continuer d’améliorer les activités du quotidien, d’augmenter le niveau d’activité physique et/ou la capacité d’effort, comme par exemple la force musculaire et la tolérance à l’effort.
Pour évaluer les objectifs actuels du traitement et en définir de nouveaux ou les ajuster, les critères d’évaluation clinique suivants sont recommandés :
• L’échelle fonctionnelle spécifique au patient.
• La force de préhension (à l’aide d’un dynamomètre à main si possible). 
• La mesure de la saturation en oxygène (SpO2) et de la fréquence cardiaque avant, pendant et après l’effort. 
• Un podomètre/accéléromètre, pour évaluer les niveaux d’activité physique. 
• Le test de marche de 6 minutes (6MWT), pour évaluer la capacité d’effort.
Après avoir établi son bilan, le kinésithérapeute donnera au patient quelques conseils pour faciliter les gestes au quotidien, pour se lever plus facilement du lit, le patient devra procéder par étapes : en se positionnant tout d’abord sur le côté, puis en sortant les pieds du lit tout en poussant sur ses bras pour faire contrepoids, pour finir en position assise. 
Pour faciliter la toilette et l’habillage, il est conseillé de garder la position assise, car plus économique au niveau du souffle que la position debout. 
Même position pour atteindre plus facilement les pieds, en croisant les jambes puis en posant un pied sur la cuisse de l’autre jambe. Cela permettra de pouvoir toucher son pied, le laver ou enfiler une chaussette sans avoir besoin de se pencher en avant. Par ailleurs, des exercices de rééducation peuvent être proposés, sur prescription médicale. Ils seront d’intensité et de durée adaptées à l’état du patient et se feront avec ou sans oxygène. 

Rim Zerouali Ouariti, kinésithérapeute et ostéopathe

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