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Safaa Erruas immortalise son confinement à travers «Mi mundo»

Dans l’exposition collective organisée par la galerie d’art L’Atelier 21, du 14 juillet au 15 août, sous l’intitulé «L’art pour l’espoir», l’artiste Safaa Erruas présente sa nouvelle création «Mi mundo», sous forme de papier percé et épingles sur papier coton.

Safaa Erruas immortalise son confinement à travers «Mi mundo»

L’artiste Safaa est connue par une démarche à travers laquelle elle s’emploie à rassembler divers matériaux à la fois, coton, gaze, perles, porcelaine, mais aussi aiguilles, lames de rasoir, épingles, épines… pour donner naissance à des travaux où on retient une présence appuyée du blanc. Mais au cours de cette période de confinement sanitaire, une œuvre un peu différente naît dans son esprit, «Mi mundo», car réalisée en papier percé et épingles sur papier coton. À travers cette œuvre, elle retranscrit les changements qui se sont opérés dans notre quotidien. «Happée par le vide, l’artiste a cherché avant tout dans cette œuvre à s’emparer du silence du néant. Le blanc, comme seule couleur, pour seule lumière». Son travail très délicat mène le passionné à y consacrer plus de temps pour en déceler les secrets et les petits détails. Une vraie méditation qui vaut la peine d’être engagée, car Safaa met dans son œuvre toute son âme et tous ses sentiments. C’est le cas de cette dernière création. «C’est une œuvre dans laquelle j’ai cherché l’essentiel du moment présent, les formes et les volumes sobrement percés, les géographies épinglées, la disproportion des globes et le vide qui prend aussi de l’espace». Dans ses précédents travaux, on décèle un univers à part où l’artiste mise sur la fragmentation et la transparence, privilégiant le verre qui vient se mêler, dans un somptueux et douloureux corps à corps, à l’étal harcelé du papier blanc.
Dans cette œuvre, «elle a tracé dans un océan de blanc, qui caractérise si bien son travail, les frontières des continents à l’aide de fines épingles grises. Statique et figé, comme le matériau qu’elle utilise, ce monde, seul élément figuratif de l’œuvre, est une parfaite métaphore du confinement qui a immobilisé la moitié de l’humanité». Elle présente, ainsi, une œuvre «volontairement fracturée, qui offre au spectateur une double représentation du monde. Celle d’un monde déchiré, crevassé, dont la fragilité est évoquée par les fractures et reliefs qui viennent rompre la plénitude de cet espace blanc. Et celle d’un monde extraordinairement lié, uni par la même expérience humaine, les mêmes incertitudes». Réalisée dans cette période exceptionnelle, l’œuvre de Safaa se place entre fragilité et force, entre mouvement et statisme, car elle ne peut pas échapper au contexte dans lequel elle a été créée. Sachant que dans l’incertitude et la peur se cache la renaissance. 


Parcours

Native de Tétouan, Safâa Erruas décroche, en 1998, son diplôme à l’École des beaux-arts de Tétouan et entame sa carrière professionnelle à travers une série d’expositions au Maroc et à l’étranger (Europe, Asie et États-Unis). Très vite, elle a pu être remarquée par les experts de cet art et a assisté à de nombreuses prestations de haut niveau où une nette évolution dans sa démarche plastique a été retenue à plusieurs reprises. De ses multiples expositions, nous pouvons évoquer sa collaboration au projet de livre de «Correspondencias» avec l’artiste espagnole Mariona Vilaseca, puis l’installation à quatre mains «Matarain» à l’Institut Cervantès de Rabat. Sans oublier sa participation, en 2009, à la Biennale d’Alexandrie où son œuvre installation intitulée «The Moon inside of me» obtient le prix de la Biennale. Ses œuvres font partie de collections prestigieuses dont le Palais Royal, la Société Générale (Maroc), la Caisse de Dépôt et de Gestion (Maroc), la Fondation ONA (Maroc), la Fondation Jean-Paul Blachère (France), le Centre d’art contemporain de Lagos (Nigeria)…

 

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