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Les sculptures de Paolo Di Capua ou l’harmonie entre la nature et l’Homme

L’Institut culturel italien de Rabat offre à voir, jusqu’au 31 mars, l’exposition de sculpture «Natura umana» (la nature humaine) de Paolo Di Capua. Son vernissage, le 9 janvier, a drainé un large public de jeunes et de passionnés venus admirer les œuvres de cet artiste de notoriété internationale.

Les sculptures de Paolo Di Capua  ou l’harmonie entre la nature et l’Homme

Amoureux du Maroc où il est venu deux fois en touriste, Paolo Di Capua a décidé d’y exposer et montrer ses œuvres au large public marocain. Son expérience artistique est vraiment singulière et très attachante. Car il a choisi de consacrer ses recherches au bois et à l’arbre, plus spécialement, d’où vient ce bois.
Son travail, pendant plusieurs années, s’est axé sur la recherche d’une harmonie entre la nature et l’Homme. Il a cherché le respect de cette nature et tout ce qui l’entoure. Le processus de son travail s’articule autour de l’arbre. «Les premières parties que je réalise constituent les paradigmes entre l’être humain et la nature. Car de l’arbre vient le bois avec lequel je travaille. C’est, pour moi, l’élément d’équilibre et de référence. C’est aussi le premier élément constructif architectural. C’est la base de construction de l’Homme, car avec l’arbre, l’Homme a fait la première colonne. C’est la première idée qu’il a eue pour bâtir quelque chose, commençant par l’architecture sacrée». Trois couleurs l’intéressent dans son travail, celle du bois, le blanc et le noir. Puisque, selon lui, avec moins on peut dire plus et exprimer tout ce qu’on veut. Mais ce qui attire Paolo Di Capua, c’est la croissance des arbres, et ce en personnifiant bien ces changements sur ses œuvres. Tout en entamant ses travaux avec des esquisses, dont certaines tentatives durent des mois et d’autres peuvent se terminer très vite. C’est le fruit de recherches qu’il a faites entre 2001-2003.
Selon le directeur de l’Institut italien de Rabat, Lucio Izzo, «ce titre de “Nature humaine” a en soi de multiples hyper-déterminations : morphologiques et mimétiques, naturalistes et psychologiques, matérielles et philosophiques. Et si, d’une part, chacune d’elles nous introduit dans un parcours spécifique où on peut les approfondir une par une ou toutes ensemble, d’abord réunies puis irradiées dans toutes les directions, exactement comme le tronc, les racines et les branches de la “plante” qui se détache au centre de l’exposition, elles nous restituent le caractère unitaire et le pluralisme du concept de culture». Et d’ajouter que «c’est un concept des plus vivants et cruciaux pour une institution préposée à promouvoir l’échange et le dialogue entre des traditions différentes». Avec ses neuf sculptures, l’artiste estime avoir donné lieu à une réflexion plus profonde sur sa démarche plastique montrant la tenace exploration des formes de la vision. «Pour Paolo Di Capua, variation et mutation sont la nécessaire représentation évolutive d’une image en mouvement, donc vivante, et du fait de sa nature intrinsèque instable ; la sculpture de Paolo Di Capua parle de vision : elle se concentre sur l’aspect évolutif que la vision même de la forme inscrit en soi. Elle conçoit l’expérience réelle avec la matière, en la faisant vibrer à travers la lumière, la livrant ainsi au regard», indique Mario de Candia, concepteur de l’exposition. 


Questions à l’artiste sculpteur Paolo Di Capua 

«J’essaye de retrouver cette harmonie entre la nature et l’être humain»​

Quel est le principe de votre travail sur le bois ?
Ma démarche, pendant plusieurs années, était de chercher une harmonie entre la nature et l’Homme. Sachant que le bois vient de la nature, il a eu une place importante dans mon travail. Ainsi, j’ai cherché le respect de cette nature et tout ce qui est naturel.

Pourquoi avez-vous nommé votre exposition «Nature humaine» ?
Nous vivons dans une époque où nous perdons le contact avec cette nature et son respect. Donc, en travaillant avec le bois, j’essaye de retrouver cette harmonie entre la nature et l’être humain. D’où le titre de cette exposition, c’est-à-dire faire en sorte d’avoir un contact avec des éléments qui sont l’équilibre, l’harmonie et le respect.

Quelle a été votre relation avec le Maroc avec cette exposition ?
J’ai été au Maroc à deux reprises, avant cette exposition. Je suis venu, la première fois, chez un ami à Asilah et je suis tombé sous le charme du nord du Maroc. La deuxième fois, j’ai fait un peu le tour du Maroc à travers les principales villes comme Rabat, Casablanca, Tétouan, Tanger, et d’autres que j’ai beaucoup aimées. J’ai alors souhaité avoir une exposition au Maroc. J’ai été très content de recevoir une invitation de M. Lucio, le directeur de l’Institut culturel italien, qui admire lui aussi mon travail.

Biographie
Natif de Rome, Paolo Di Capua est diplômé de l’Académie des beaux-arts de Rome où il a été élève du sculpteur Lorenzo Guerrini. Dès le début des années 1980, il présente des expositions personnelles et collectives en Italie, Espagne, Allemagne, Corée du Sud, États-Unis, Chine et Suisse. En 1992, il obtient en Espagne le Doctorat de recherche en arts visuels à la Faculté des beaux-arts de l’Université La Laguna (Iles Canaries). En octobre 2007, il a réalisé une œuvre permanente pour une grande paroi (18x7) de la Faculté d’ingénierie de l’Université Han Yang de Séoul, Erica Campus, comme il a participé à de prestigieux événements plastiques dans le monde.

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