Au secours des sans-abri en cette période de confinement

Les autorités provinciales à Kénitra, en étroite coordination avec les services et acteurs concernés, mènent une lutte implacable, et sur plusieurs fronts, pour venir à bout de la pandémie du Covid-19. La capitale du Gharb, qui compte près d’un demi-million d’habitants, n’a enregistré, grâce à Dieu, aucun cas positif depuis le 4 mai dernier.
Cette situation épidémiologique, qui a mis du baume au cœur à la population de Kénitra, n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat de la mobilisation exemplaire des autorités locales, des services de la sûreté nationale, des forces auxiliaires, des équipes soignantes, des acteurs de la société civile et de l’ensemble des départements concernés.
En plus des opérations de contrôle concernant le respect des mesures de confinement et des campagnes de sensibilisation des populations, les autorités locales ont pris à bras-le-corps la question des sans-abris. Compte tenu du caractère urgent de cette œuvre aux dimensions humaines et sanitaires, deux centres sociaux ont été aménagés pour accueillir des personnes que la vie n’a pas gâtées. Des espaces, non fonctionnels, qui ont été réquisitionnés par les autorités locales compte tenu du manque de centres spécialisés. Au début de l’opération, les deux structures qui se situent au secteur «Al Oulfa4» au quartier Saknia, ont abrité près de 350 pensionnaires. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 70 sans-abris, après que les autres ont été remis à leurs familles.
Afin qu’ils soient hébergés dans les meilleures conditions, une commission a été créée à cet effet, composée d’un représentant de l’autorité locale, de représentants de la Sûreté nationale et des Forces auxiliaires, d’éléments du Croissant rouge, ainsi que de représentants la délégation provinciale de l’Entraide nationale. Dès leur arrivée aux deux centres, les sans-abris ont bénéficié de soins médicaux et d’un passage chez le coiffeur. Des salles de bain avec eau chaude ont été, par ailleurs, mises à leur disposition. L’élan de solidarité des bienfaiteurs leur a permis de recevoir des repas chauds et variés, des vêtements, des couvertures, voire des médicaments. Un jeune sans-abri, d’une trentaine d’années, souligne avec amertume qu’il n’a connu que la rue comme seul refuge. «Sa nourriture, ajoute-t-il, était composée essentiellement de restes alimentaires des poubelles du centre-ville». Ce jeune homme qui n’est pas né sous la bonne étoile a tenu à rendre hommage aux autorités locales et autres acteurs concernés qui lui ont permis de découvrir, le temps d’un confinement, le confort d’un lit chaud et les délices de plats diversifiés.
À noter que la décision de l’hébergement et de la prise en charge temporaire des sans-abris dans ces centres d’accueil a été largement saluée. Plusieurs témoignages n’ont pas manqué de rappeler que le Covid-19 et la période du ramadan constituaient une menace certaine pour la vie de ces personnes, femmes et hommes, qui n’aspirent qu’à vivre dans la dignité.