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Le secteur bancaire toujours résilient malgré la montée attendue du risque de crédit

Les banques marocaines ont toujours la capacité de respecter les exigences réglementaires en dépit d’une montée attendue du risque de crédit. Le macro-stress test mené par Bank Al-Maghrib a montré que le secteur est résilient. La dégradation de l’activité économique dans ces tempes de crise sanitaire induirait une baisse des revenus des ménages et une rupture du cycle d’exploitation des entreprises. Conséquence : une montée des créances en souffrance de ces agents auprès des banques. Le taux de défaut moyen devrait ainsi passer de 7,6% en 2019 à 9,9% en 2020 puis à 10,8% en 2021.

Le secteur bancaire toujours résilient malgré la montée attendue  du risque de crédit
La hausse du risque de crédit et la diminution de la rentabilité des banques devraient impacter négativement le niveau des fonds propres prudentiels.
Le secteur bancaire marocain est toujours en capacité de respecter les exigences réglementaires, en dépit de la montée attendue du risque de crédit. C’est en substance le résultat du macro-stress test effectué par Bank Al-Maghrib (BAM) pour jauger la résilience du secteur bancaire en ces temps de crise sanitaire. Les banques subiraient, toutefois, les répercussions négatives de la crise sanitaire, en enregistrant une montée des sinistralités, une réduction des résultats et une baisse de leurs ratios de fonds propres. Une précision importante : l’exercice de macro stress-test ne prend pas en compte les éventuelles mesures qui seraient prises à l’avenir pour mitiger l’impact de la crise sur la solvabilité des banques qu’il s’agisse de mesures portant sur le renforcement des fonds propres ou sur l’optimisation des risques. Un autre macro-stress test du secteur bancaire est prévu d’ici la fin de l’année, en tenant compte de l’évolution de la situation. Selon l’analyse de l’Institut d’émission, la dégradation de l’activité économique induirait une baisse des revenus des ménages et une rupture du cycle d’exploitation des entreprises. Conséquence : les créances en souffrance de ces agents auprès des banques devraient augmenter, suscitant des provisions additionnelles. En effet, les résultats du stress-test macro mené par BAM révèlent une hausse importante des créances en souffrance des principales banques en 2020 et en 2021. Le taux de défaut moyen devrait passer de 7,6% en 2019 à 9,9% en 2020 puis à 10,8% en 2021. Parallèlement, les marges d’intérêts baisseraient en lien avec la réduction des produits d’intérêt, elle-même, induite principalement par la décélération de la demande 

du crédit. Au total, détaille BAM, la hausse du risque de crédit et la diminution de la rentabilité des banques devraient impacter négativement le niveau des fonds propres prudentiels. Ainsi, le choc pandémique devrait se solder par une baisse du ratio de fonds propres de base moyen des principales banques, de près de 110 points de base, passant de 10,3% à 9,2% entre 2019 et 2021. De même, le ratio de fonds propres de catégorie 1 perdrait 120 points de base, revenant de 11 à 9,8% tandis que le ratio moyen de fonds propres global devrait cumuler une diminution de près de 150 points de base, revenant en moyenne pour les principales banques, de 15,1% en 2019, à 13,9% en 2020 puis à 13,6% en 2021.

 

Une montée des impayés es PME-TPE

Durant la période de confinement sanitaire et des restrictions de déplacement qui en découlent, les banques ont enregistré une baisse de la production des crédits immobiliers et à la consommation en lien avec la baisse de la demande. À terme, les établissements bancaires pourraient aussi voir la qualité de leurs actifs se détériorer en lien avec l’augmentation attendue de la sinistralité (ménages et entreprises). Selon les données de la Banque centrale, la montée des impayés concernerait essentiellement les crédits aux PME-TPE, les expositions sur les secteurs d’activité les plus touchés par la pandémie (hôtellerie et restauration, commerce, transports, promotion immobilière et BTP, etc.) et également certains ménages qui ont subi une rupture d’activité. Dans le même sillage, poursuit BAM, le tarissement des flux de trésorerie des entreprises impactées par la crise alors qu’une partie non négligeable de leurs coûts fixes demeure à leur charge, y compris le remboursement de dette, contribuerait à la hausse de leur taux de défaut. Dans ces conditions, les provisions pour créances en souffrance devraient augmenter et le coût de risque serait revu à la hausse sur base sociale et sur base consolidée. Parallèlement, le risque de concentration sur les grands débiteurs (tourisme, transport, promotion immobilière et BTP) auxquels sont exposées les banques, continue de faire l’objet d’un suivi très rapproché dans le contexte de crise actuelle. Pour rappel, sur le plan prudentiel, les banques ont été autorisées, en cas de nécessité, à utiliser au cours du 2e trimestre de cette année, les coussins de liquidité en deçà du ratio LCR (Liquidity Coverage Ratio) minimum fixé à 100%. Pour autant, elles sont restées résilientes face au risque de liquidité, leur ratio LCR s’étant établi à 132% en mars dernier, 125% en avril puis 148% en mai. Soit un niveau confortable par rapport au seuil de 100%. 

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