Sensibilisation de la société civile à son rôle dans le processus de développement

L’Association des amis du Sebou pour la protection de l’environnement, des ressources naturelles et du patrimoine culturel de Kénitra a organisé, samedi dernier, en partenariat avec l’Association Al Farah pour les œuvres sociales, artistiques et culturelles, une journée de sensibilisation sur le thème «Le rôle de la société civile dans le processus de développement». 
Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part des experts en développement social, des représentants des Associations concernées et des médias, l’accent a été mis sur la responsabilité commune du gouvernement, des organismes publics, des instances partisanes et de la société civile pour la création d’un environnement favorable à un développement réel, conformément à l’esprit de la Constitution de 2011. 
Dans une déclaration au journal «Le Matin», Saïd Grich, président de l’Association des amis du Sebou, a souligné que l’organisation de cette journée a pour objectif «d’inviter les composantes de la société civile de Kénitra et des zones limitrophes à repenser et à opérer des changements profonds concernant son mode de fonctionnement, afin d’être à la hauteur de ce moment historique que traverse notre pays. Et ce, afin qu’elle contribue à relever, de manière efficiente, les défis du futur», a-t-il indiqué. 
De son côté, Hajib Bahfid, président de l’Association Al Farah, a rappelé que la tenue de cette rencontre a pour objectif primordial de sensibiliser la société civile quant au rôle central qu’elle peut jouer dans le domaine du développement multisectoriel. D’autant plus que les Associations sont des partenaires des pouvoirs publics et constituent, à cet égard, une force de proposition. «Nous constatons que plusieurs Associations ignorent les rôles et les responsabilités dont elles sont investies, ce qui influe négativement sur leur rendement», a-t-il fait savoir.
De son côté, Elhoussine Moufti, universitaire et militant des droits de l’Homme, a abordé la question de la société civile sous l’angle de la mondialisation. Selon lui, c’est une nouvelle société civile globale et indépendante des gouvernements élus, souvent en difficulté face au caractère global des problèmes et aux forces du marché. 
Pour sa part, Abderrahim Bourdane, expert en ingénierie sociale, a lancé un appel insistant aux Associations pour qu’elles maîtrisent les concepts concernant la notion de développement durable, qui doit être comprise conformément à la citation «Penser global, agir local», une formule employée par René Dubos, lors du premier sommet sur l’environnement en 1972. Il a, en outre, reproché à la société civile sa culture revendicative et de plainte, alors qu’elle est appelée à produire des propositions et à se libérer de la mentalité d’assisté.
Rabii Chiheb, chercheur en développement local a, quant à lui, indiqué que l’ère de l’État providence est révolu et que les politiques sectorielles sont élaborées dans le cadre d’une approche participative et intégrative. Il a mis en exergue les rôles dévolus aux collectivités territoriales et à la société civile dans le domaine du développement. Il a, d’autre part, révélé que la société civile nationale a pris un essor considérable depuis l’avènement de l’Initiative nationale pour le développement humain. «Un grand chantier qui a ouvert de nouvelles perspectives de travail pour les composantes de la 
société civile». 
À noter que cette rencontre d’information et de sensibilisation a été l’occasion pour les organisateurs de rendre hommage au Dr Taoufik Lahlou et à Mohammed Tabyaoui, deux figures emblématiques de la société civile, pour leur professionnalisme et les efforts qu’ils n’ont eu de cesse de mener dans domaine social et solidaire.