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Salma Chraïbi : «Nous serons tous différents après ce confinement, mais tâchons d’être meilleurs»

Artiste très active, Salma Meryem Chraïbi est architecte, peintre, chorégraphe… entre autres. Mais en faisant le point sur sa vie durant cette période de confinement, elle a trouvé que beaucoup de choses ont changé dans son quotidien. Même son travail pictural s’est limité au dessin. À cœur ouvert, Salma nous livre ses impressions et son vécu.

Salma Chraïbi : «Nous serons tous différents après ce confinement, mais tâchons d’être meilleurs»

Le Matin : Comment vivez-vous cette période de confinement sanitaire, où toute activité artistique et culturelle est suspendue ?
Salma Chraïbi
: Je vis dans l’attente. J’ai lu tous les articles et les sondages, écouté toutes les émissions... Mes jours se ressemblent. Je rêve d’appuyer sur un bouton magique et de me retrouver plusieurs mois en arrière. Je rêve de serrer mes parents et amis dans les bras. Je ne suis pas sortie de ma maison depuis le 14 mars à midi. Toutes mes courses arrivent par livreur. Au départ, je pensais que ça durerait deux semaines pas plus, mais ça dure maintenant depuis plus de 11 semaines.

Donc, c’est tout votre quotidien qui est chamboulé. Même sur le plan artistique ?
Franchement, je ne sais pas peindre en confinement, moi je peins la joie de vivre, la danse, les strass, les paillettes... Tout ceci s’est arrêté d’un coup, comme dans un film. Je n’ai même pas vu ni senti l’arrivée de ce confinement, je rêvais dans ma bulle euphorique quand tout d’un coup tout s’est figé. Je ne suis plus allée à mon atelier de peinture et d’architecture. Toutefois,  j’ai continué à apprendre la langue russe en ligne avec mon professeur. Le temps est devenu excessivement long, ponctué de repas et de prières en famille, chose qui n’était pas aussi fréquente auparavant.

Ainsi, vous n’avez plus d’inspiration picturale ?
Mon inspiration picturale s’est mise en veille, comme si elle avait subi un sort. Juste avant le confinement, je venais de présenter une belle exposition à la galerie Marsam, accompagnant le recueil de poésie «La vallée de mon âme» d’Ahmed Toufiq. Je préparais avant le confinement un spectacle de danse orientale avec mes élèves enfants et adultes. J’avais réservé la salle Bahnini pour le 20 juin, commandé des costumes de danse aux quatre coins de la planète et invité Nadine Pro, une championne de danse orientale de Russie, Khissal Bouzidi, une brillante professeur franco-marocaine, et Marina Guerra de Russie pour prendre part à ce show. Le confinement est tombé au milieu de notre élan. Mais pas question de renoncer ! Nous avons poursuivi nos répétitions sur la plateforme zoom en ligne avec pour objectif d’être prêtes pour le spectacle. Il fallait que ma petite troupe reste motivée et surtout qu’elle garde le moral. La danse nous a beaucoup aidées et soudées en ce moment de crise.

Qu’est-ce que vous avez fait de bon au cours de cette période de confinement pour remplir votre temps ?
Je me suis inscrite pour une excellente certification de danse orientale en ligne menée par quatre des meilleurs professeurs au monde. Les cours de la Belly Dance Academy ont beaucoup changé mon quotidien. J’espère finir cette formation avec la fin du confinement. J’y ai revu plusieurs styles de danse que je ne maîtrisais pas, notamment le Khalliji, l’Iraki, le Noubi... Et j’ai révisé aussi ceux que je connaissais déjà. Cela sera sûrement très bon pour mes propres cours. 

Qu’elle a été votre sensation de vivre le mois du Ramadan en confinement, loin de la famille et des amis ?
Ramadan loin des parents et des amis est terrible. Cela m’a montré combien ils étaient chers à mon cœur.

Quel  message  adressez-vous aux Marocains pour pouvoir aller vers un déconfinement progressif ?
Restez chez vous le plus possible si vous n’êtes pas obligés de sortir. Respectez les distanciations, portez vos masques correctement, lavez-vous les mains régulièrement. Prenez soin de vous et de vos petites familles. Continuez à rêver et avoir des projets...

Croyez-vous qu’il y aura des changements dans les habitudes des Marocains après cette pandémie ? Y a-t-il des leçons positives à en tirer ?
Nous serons tous différents après ce confinement. Le monde sera différent. Tâchons alors d’être meilleurs. Même si nous avons tous perdu beaucoup de choses ; tâchons de préserver notre joie de vivre, nos rêves et projets, notre santé, car c’est ça l’essentiel. 

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