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Le sombre tableau des footballeurs africains 

Le tableau dressé par le syndicat mondial des footballeurs (FIFPRO) mercredi 28 octobre lors d’une visioconférence concernant les footballeurs africains au temps du coronavirus Covid-19 est sombre. Le syndicat parle des salaires impayés depuis le mois de mars, des contrats rompus de manière unilatérale, de l’absence de contrat de travail entre les joueurs et les clubs… Cette situation catastrophique est due, selon le syndicat, aux problèmes de gouvernance. Selon les estimations de la FIFPPRO, il y aurait entre 3.000 et 5.000 joueurs africains en situation précaire.

Le sombre tableau des footballeurs africains 

La crise et les difficultés économiques des footballeurs africains étaient déjà présentes en Afrique depuis des lustres et la crise de la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’amplifier le problème qui, dans certaines fédérations, affecte un grand nombre de joueurs. Ils seraient entre 3.000 et 5.000 footballeurs en situation précaire en Afrique. Un chiffre approximatif puisqu’il n’existe pas de décompte exhaustif. La FIFPRO, qui s’est exprimée mercredi  28 octobre sur ce sujet en visioconférence, a dressé un tableau sombre de la situation des footballeurs africains.
Son secrétaire général adjoint, Stephane Burchkalter, dépeint une situation intenable pour des footballeurs dans un certains nombre de pays où la FIFPRO a été amené à faire du social en distribuant des denrées alimentaires aux joueurs, mais aussi  à apporter une assistance légale et juridique aux footballeurs face aux clubs qui refusent d’honorer leurs engagement envers les joueurs. «On a été amené à gérer des situations assez graves et particulières parce qu’il fallait mettre en place une assistance individuelle des footballeurs avec nos associations. Nous avons un grand problème pour faire respecter les contrats et pour que le joueur puisse être entendu par le club dans un cadre de négociations. La baisse ou l’interruption du salaire a été une vraie problématique avec l’engagement d’un certains nombres de procédures. Il y a cette assistance légale et juridique et il y a eu une aide financière pour répondre à certaines situations tragiques des joueurs dans certaines contrées pour leur permettre de vivre décemment. Les associations de la FIFPRO ont eu à offrir des biens de première nécessité parce que des joueurs dans certains pays n’étaient pas dans la capacité de se nourrir», a-t-il souligné.

Problème de gouvernance
Jonas Baer-Hoffmann, secrétaire général de la FIFPRO, a pointé du doigt la gouvernance du football en Afrique.  C’est ce qui explique, dit-il, pourquoi la FIIFPRO s’attelle, dans 12 pays où elle est présente, à mettre en place les bonnes structures pour professionnaliser les fédérations et les compétitions dans ces pays-là. «On cherche à mettre en place des structures qui, certes, ne ressembleront pas à celles de l’Europe, mais qui vont permettre aux joueurs des première et deuxième division d’évoluer dans un cadre serein et relativement sain». Et de poursuivre : «Nous avons une situation dans laquelle la gouvernance du football africain pose des problèmes sérieux pour les joueurs. Nous avons des joueurs qui n’ont pas été payés, les conditions socio-économiques de plusieurs joueurs africains menacent tout simplement leur carrière. Nous travaillons d’arrache-pied avec nos membres pour apporter les choses nécessaires aux joueurs, comme avoir à manger et à boire. Le problème dans beaucoup de pays, et non pas seulement en Afrique,  réside dans le fait que beaucoup de décisions des clubs pour baisser les salaires ou mettre fin aux contrats étaient unilatérales. Ces pratiques sont un grand problème pour notre syndicat et pour les joueurs». 

Les directives de la FIFA ne sont pas suivies d’effets
Pour l’ancien international camerounais, Geremi Njitap, président de la FIFPRO Afrique, si les footballeurs africains sont dans cette situation critique, c’est parce que les directives de la FIFA et de la CAF ne sont pas respectées : «Nous avons constaté en Afrique un manque de collaboration entre les parties prenantes et un manque d’engagement. Quand vous avez les directives de la FIFA et de la CAF,  notamment les subventions mises en place à leur destination, nous avons constaté que les fédérations n’exécutent pas ces directives-là. Nous, les représentants de joueurs, lorsque nous les abordons, il n’y a pas de collaboration. Les joueurs étaient déjà en difficulté avant la pandémie. Aujourd’hui, ils le sont encore plus encore. C’est pour cela que nous appelons ces instances à prendre conscience et à trouver des solutions. Dans l’écosystème du football, c’est le joueur qui est le maillon essentiel. Au Cameroun, nous avons chaque jour des joueurs qui viennent pour nous dire qu’ils n’ont pas de quoi manger ou de quoi payer le loyer… et dans ce cas, il est difficile pour eux de pratiquer leur métier». Au vu du tableau dressé, la FIFPRO a encore du chemin à parcourir pour arriver à imposer des contrats standards dans l’ensemble des 52 associations membres de la CAF. 

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