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«Nous sommes convaincus que nos entreprises ont aujourd’hui toute leur place dans le nouvel échiquier du commerce mondial et sauront, sans aucun doute, tirer leur épingle du jeu»

L’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), créée en 2017 et issue d’une fusion de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements, de Maroc Export et de l’Office des Foires et Expositions Commerciales, se veut aujourd’hui un outil efficace de promotion des stratégies sectorielles et de l’offre Maroc. L’agence joue désormais un rôle stratégique, opérant au quotidien un renforcement et une montée en gamme du dispositif de promotion des investissements et des exportations. Elle a pour mission de mettre en œuvre la stratégie de l’État dans le développement des investissements nationaux et étrangers, en guidant, en accompagnant les investisseurs et en élaborant une banque de données relative aux projets d’investissement. Dans cet entretien accordé au «Matin», Hicham Boudraa, DG par intérim de l’AMDIE, assure que les entreprises marocaines ont aujourd’hui leur mot à dire dans le nouvel échiquier du commerce mondial. Pour lui, le pari de la relance économique ne pourra être relevé que dans un esprit de «Team Maroc», dans laquelle chacun joue un rôle crucial pour assurer une reprise des activités économiques et hisser l’étendard du produit, de l’expertise et du savoir-faire marocain à l’international pour un nouveau cap «Now».

Le Matin : Le made in Morocco a connu un tournant majeur ces derniers temps. Quelles opportunités en termes d’investissement et de développement de l’export ? 
Hicham Boudraa : L’impact de la crise sanitaire actuelle sur la plupart des secteurs productifs est une réalité incontestable. Cette situation quasi inédite a amené plusieurs de nos entreprises à faire preuve d’une capacité d’adaptation indispensable, ceci, afin d’amortir les éventuels chocs économiques. À l’AMDIE, nous travaillons, main dans la main, avec un grand nombre d’opérateurs nationaux, afin d’identifier de nouvelles opportunités et assurer ensemble une relance effective des produits nationaux à l’export. Nous sommes convaincus que nos entreprises ont aujourd’hui toute leur place dans le nouvel échiquier du commerce mondial et sauront, sans aucun doute, tirer leur épingle du jeu. Ensemble, nous accélérons notre transition vers un «Made in Morocco» reconnu et apprécié à l’échelle mondiale. Nous avons également mis l’accent sur le développement des investissements, créateurs de forte valeur ajoutée. Ainsi, le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique a mis en ligne une première banque comportant une centaine de projets d’investissement dans 9 secteurs industriels, à savoir l’agroalimentaire, les industries électriques et électroniques, la mobilité et les transports, le textile, le cuir, les industries chimiques et parachimiques, les matériaux de construction, la plasturgie et les industries mécaniques et métallurgiques. Le ministère soutient, dans cette démarche, les porteurs de projets via des mesures incitatives et des mécanismes d’accompagnement. L’objectif étant de les impliquer dans l’effort de l’industrialisation du pays. C’est ainsi qu’un total de 17 conventions d’investissement d’un montant global de 857 millions de dirhams ont été signées.

D’après votre expérience, quels leviers à actionner pour une bonne relance économique ? 
La vision éclairée de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, et ses Hautes Instructions au gouvernement nous permettent aujourd’hui d’assurer une relance économique, que l’ensemble des acteurs publics et privés placent en tête des priorités à court et à moyen terme. Notre pays se positionne à nouveau sur les marchés internationaux, à travers une politique de redynamisation des exportations et de développement des investissements. Ces leviers constituent, tous deux, une locomotive essentielle pour renouer avec la croissance. Plusieurs choix stratégiques s’imposent à nous aujourd’hui afin d’assurer une relance efficace et adaptée à la crise actuelle. La réflexion a d’ailleurs été menée pour la mise en œuvre d’une feuille de route claire qui constituerait un tremplin vers de grandes mutations. Cette vision stratégique nous permettra d’assurer une meilleure présence sur de nouveaux marchés cibles à l’export, grâce à une montée en compétitivité de nos opérateurs nationaux, grandes entreprises et PME.
Par ailleurs, le nouveau plan de relance industrielle défini pour la période 2021-2023, lancé par le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique a clairement identifié un potentiel de substitution de 34 milliards de dirhams d’importations par des produits 100% locaux.

Pensez-vous qu’une montée en puissance du Made in Morocco permettra un allègement du déficit commercial ?  

Le nouveau plan de relance industrielle défini pour la période 2021-2023, lancé par le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique a clairement identifié un potentiel de substitution de 34 milliards de dirhams d’importations par des produits 100% locaux. Cet objectif est porté essentiellement par 8 filières, en l’occurrence le textile (10,6 milliards de DH), les transports (5,1 milliards de DH), les industries mécaniques et métallurgiques (5 milliards de DH), la plasturgie (3,3 milliards de DH), l’électrique-électronique (2,1 milliards de DH), l’agroalimentaire (2 milliards de DH), la parachimie (2 milliards de DH) et le cuir (1,1 milliard de DH). En parallèle, le nouveau plan vise la concrétisation d’un potentiel additionnel à l’export à hauteur de 17 milliards de Dirhams. Il s’agit là d’un impact brut total de 51 milliards de dirhams (34 substitutions + 17 exports) sur la balance commerciale du Maroc, accompagné par la création de 50.000 à 100.000 emplois additionnels dans les secteurs industriels.

Vos recommandations pour réussir le pari de la relance ? 

Relancer l’économie est une des priorités les plus absolues pour notre pays aujourd’hui, à l’instar de nombreux pays qui subissent l’impact de cette crise sanitaire sans précédent. De nombreuses interrogations sur la mise en œuvre effective du plan de relance, notamment en matière de financement et de pérennité, restent légitimes. La mise en place du Fond Mohammed VI pour l’investissement, y apporte une réponse appropriée avec comme mot d’ordre : innover pour mieux se développer. Jamais l’innovation n’a été aussi impérative, et ce, dans tous les secteurs, sans aucune exception. Elle est devenue nécessaire à implémenter dans les entreprises marocaines, et cela concerne non seulement les volets : prix et qualité des produits, mais englobe également tous les aspects relatifs à l’organisation, le management des projets, la gestion RH, l’équipement, le Marketing et aussi la communication. La bonne nouvelle, est que la plupart des opérateurs économiques ont pris pleinement conscience de cette nécessité et ils sont aujourd’hui nombreux à s’inscrire dans une dynamique motivée par l’obligation de la résilience. Les équipes de l’AMDIE sont mobilisées aujourd’hui à leur côté, en mettant à leur disposition tous les moyens et toute notre expertise pour les aider à franchir un nouveau cap. Le pari de la relance économique ne pourra être relevé que dans un esprit de «team Maroc», dans laquelle chacun joue un rôle crucial pour non seulement assurer une reprise des activités économiques post-crise mais également pour hisser l’étendard du produit, de l’expertise et du savoir-faire marocain à l’international pour un nouveau cap «Now».

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