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La sortie de crise se fera inévitablement avec les jeunes

La crise sanitaire qui frappe le monde provoque de nombreux chocs à différents niveaux, mais qui sont liés les uns aux autres. Parmi les impacts de cette crise, les analystes placent celui de l’emploi des jeunes en tête du peloton vu tout ce que cela va engendrer, en termes de développement économique et de conséquences sociales. Pour en discuter, le Policy Center for the New South (PCNS), en coordination avec le FMI, a organisé, le jeudi 4 juin, un webinaire sur le thème «Les défis de l’emploi en Afrique du Nord en temps de Covid-19».

La sortie de crise se fera inévitablement avec les jeunes

Les jeunes sont les plus exposés aux effets de la crise sanitaire actuelle. C’est un constat que partagent beaucoup d’analystes dans le monde. Que ce soit sur le plan social ou économique, les jeunes devront faire d’abord avec une incertitude qui rend la gestion de la relance plus difficile, et de surcroit composer avec la hausse du taux de chômage et un quasi-blocage dans le marché du travail. Mais face à cette situation, disant-le, chaotique, les jeunes ont besoin de réponses «efficaces» et «proactives» pour un meilleur accès notamment à l’éducation et à l’emploi. 
Intervenant en ouverture de cette rencontre, Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI), a rappelé la complexité de cette crise sanitaire et ses répercussions socio-économiques sur cette frange de la société notamment dans la région de l’Afrique du Nord. Même son de cloche chez Karim El Aynaoui, président du PCNS, qui a mis en exergue les enjeux inhérents à cette crise «avec comme toile de fond une grande incertitude qui met les jeunes du monde entier, et notamment issus de la région dans une situation complexe et inquiétante». Autre élément de complexité évoqué par le président du PCNS, et non des moindres, est l’inadéquation entre le système de formation et les chamboulements que connaîtra le monde. Sur le plan éducatif, ces jeunes sont préparés à un modèle économique qui est tout à fait différent de celui qui se dessine actuellement et donc se retrouvent dans une situation «pas tout à fait rassurante», alerte-t-il. 
Face à cette situation complexe, l’innovation, la solidarité et l’intelligence collective semblent être des pistes prometteuses pour aller vers une sortie de crise avec le maximum de sécurité. C’est dans ce même sens que le responsable du FMI a axé sa réflexion sur les issues de sortie de crise. «Nous sommes dans une phase de grande incertitude, la première chose à faire est d’apprivoiser la situation actuelle et de savoir la gérer. Les sociétés ont démontré un certain niveau de maturité, de civisme et de solidarité qu’il va falloir maintenir», souligne M. Azour qui évoque également l’importance de planifier les actions à entreprendre en s’ouvrant sur d’autres intervenants que les appareils de l’État. Tout en rappelant le partenariat bilatéral «important» qui lie le FMI avec les pays du Maghreb, le responsable a plaidé pour des réformes à même d’améliorer l’attractivité des économies ainsi que pour une intégration entre les pays de la région, et entre celle-ci et les deux continents africain et européen. 
Les principes de partage, de consultation et de solidarité sont également pour M. El Aynaoui les principaux axes à prévaloir en ce moment de crise et aussi pour développer les stratégies pour en sortir. Pour cela, le président du PCNS s’est dit pour la promotion du dialogue avec les jeunes et leur mise à contribution dans la prise de décisions.

En guise de solution, M. El Aynaoui a insisté sur la nécessité de faire adapter le modèle de régulation de l’éducation de sorte à lui ouvrir des voies vers la formation continue, outre le traitement des questions des inégalités en termes d’accès à ce type de formation. Il a également jeté la lumière sur l’importance du data et des outils de pilotage dans la gestion notamment du secteur informel, ainsi que leur capacité à apporter de «bonnes réponses» aux problématiques de l’emploi. 
Intervenant également à cette rencontre, Nour Kaabi, directrice exécutive de «Jamaity», plateforme de la société civile tunisienne, a estimé qu’elle pourrait être «porteuse d’espoir», mais à condition qu’elle soit accompagnée d’un système économique «juste» et «équitable» avec une éducation de qualité, un respect des droits économiques et sociaux et où les jeunes sont érigés en co-décideurs dans l’action publique et politique. 

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