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La stabilité de l’Afrique à l’épreuve du terrorisme et des menaces globalisées

Le «Marrakech Security Forum» (MSF), qui se confirme comme un espace incontournable de débat sur la question de la sécurité en Afrique, a démarré vendredi les travaux de sa 11e édition dans la ville ocre. Événement panafricain, la rencontre connaît également la participation de personnalités venant du monde arabe, occidental et asiatique et concentre ses débats sur un thème pertinent et d’actualité, «Préserver la stabilité de l’Afrique face aux terrorismes et aux menaces globalisées».

La stabilité de l’Afrique à l’épreuve du terrorisme  et des menaces globalisées

Cet événement est organisé annuellement par le Centre marocain des études stratégiques (CMES), en partenariat avec la Fédération africaine des études stratégiques. L’édition de cette année a pu réunir quelque 300 participants de haut niveau, dont des responsables civils et militaires, des dirigeants d’organisations internationales, des responsables de sécurité et des experts africains, américains, européens et asiatiques, dans le but d’analyser, de débattre et d’échanger les expériences.
Lors de la première séance de ce Forum de deux jours de débats à travers sept sous-thématiques, le président du CMES, Mohamed Benhamou, a expliqué l’importance des thématiques proposées aux discussions dans le cadre de cette édition du MSF. Aborder ce sujet s’impose, selon lui, en raison des menaces auxquelles fait face le continent. La compréhension de ces phénomènes est importante dans un monde ouvert et pour avoir une perception globale et une compréhension commune, estime-t-il. «Cette année, nous cherchons à apporter des réponses en ayant une vue perspective et prospective. C’est une problématique qui concerne l’Afrique et le reste du monde. C’est une phase marquée par des incertitudes et par l’accélération des conflits et la multiplicité des acteurs étatiques et non étatiques de plus en plus nombreux et diversifiés qui en sont la cause», a-t-il déclaré. Il a ainsi souligné, dans ce contexte, les sujets abordés par le Forum. Il a ainsi parlé de l’intérêt à porter aux perspectives stratégiques africaines à l’aune des équilibres fragiles, évoquant aussi le sujet des guerres de quatrième génération (ou guerres hybrides). «Les guerres de quatrième génération s’installent dans un contexte de défense et posent ainsi les difficultés à cerner des concepts de nature dynamique. Il est nécessaire, dans ce cadre, de mettre des paramètres pour des concepts comme la sécurité et la défense, la guerre, l’ennemi, l’espace, la souveraineté», a-t-il noté.
D’autres sujets à examiner lors de ce Forum, a-t-il ajouté, portent sur le Sud comme théâtre des guerres de quatrième génération et le renseignement à l’ère de la mondialisation et des menaces globalisées, la cyberguerre à travers les nouvelles menaces et les nouvelles géopolitiques. Un autre sujet qu’il a annoncé concerne le modèle marocain de diplomatie de défense et de sécurité. Par ailleurs, souligne Mohamed Benhamou, le Marrakech Security Forum revient sur des sujets abordés dans les précédentes éditions. C’est le cas du Sahel face au péril du jihadisme, ainsi que la dimension genre en tant qu’élément de prévention et de lutte contre les communautarismes, qui sont un facteur de la radicalisation violente. Par ailleurs, la nouveauté lors de cette édition est l’intégration dans son menu de la discussion d’un sujet qui est généralement laissé de côté dans de tels espaces de discussion. «Il s’agit de la radicalisation due au communautarisme et l’extrémisme violent de l’extrême droite en Occident, des actes terroristes contre des migrants, ce qui place cette menace comme une véritable menace à venir», a-t-il déclaré.
Intervenant également lors de la séance inaugurale, la ministre d’État pour les Affaires de l’information du Bahreïn, Samira Ben Rajab, a souligné avec insistance les effets de la propagande et la manipulation de l’information, notamment par les multinationales qui détiennent de plus en plus de données informatiques. «La guerre de l’information est utilisée dans la propagande et pour influencer les relations entre les pays», a-t-elle déclaré en avertissant du danger de la maîtrise de ces informations qui peuvent devenir des instruments de «dictature».
De leur côté, l’ancien ministre de la Défense, le Béninois Issifou N’Dourou Kogui et le général sénégalais Mohamadou Wade ont parlé des perspectives stratégiques africaines à l’aune des équilibres fragiles dans le continent. L’ancien ministre a beaucoup insisté sur les inégalités dont souffre le continent et qui sont, selon lui, à l’origine des crises et des fragilités africaines. Le général a rappelé que le continent a fait l’objet, à travers son histoire, de nombreuses agressions. Mais, estime-t-il, il faut arrêter de pleurer et agir pour le développement de l’Afrique. «Ceci ne peut se faire que si elle est intégrée», affirme-t-il.
Pour sa part, le directeur général de l’Institut national des études politiques et stratégiques du Nigeria a mis en avant les potentialités dont jouit le continent, potentialités qui ne sont malheureusement pas exploitées en raison des zones d’instabilité. «Il y a des perspectives qu’il faut exploiter pour surmonter les défis sécuritaires. On a besoin de réformes dans la santé, l’environnement, la gouvernance… pour booster la croissance et le développement. Ce qui permettra au continent d’être stratégique dans les années à venir», a-t-il déclaré. 

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