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Les startups marocaines à la traîne dans les levées de fonds

Huitième édition réussie pour InwiDays. L’événement a drainé 300 participants venus débattre du développement des Fintech en Afrique et de l’écosystème des startups. La réglementation gagnerait à être améliorée au Maroc pour offrir un écosystème plus favorable à ces structures.

Les startups marocaines à la traîne dans les levées de fonds
Les intervenants lors du premier panel de la 8e édition des InwiDays, le 6 février à Casablanca, ont été unanimes : pas d’essor pour les startups au Maroc si elles ne figurent pas parmi les priorités du gouvernement. Ph. SAOURI

Les startups marocaines ont levé 7 millions de dollars en 2019, soit 100 fois moins qu’au Nigeria. Si l’écosystème favorable au développement des startups, particulièrement les Fintechs, est toujours à la traine au Maroc, c’est principalement en raison d’une réglementation qui ne suit pas. Les intervenants lors du premier panel de la 8e édition des InwiDays, le 6 février à Casablanca, ont été unanimes : pas d’essor pour les startups au Maroc si elles ne figurent pas parmi les priorités du gouvernement. «Il existe un grand paradoxe au Maroc. D’un côté, nous disposons de groupes bancaires panafricains, d’une économie résiliente, mais d’un autre côté, nous sommes placés en bas de l’échelle lorsqu’il s’agit d’entrepreneuriat et de Fintechs. Le gouvernement ne doit plus se contenter de contrôler et réguler mais également de mettre à la disposition des startups un environnement favorable à leur développement». C’est ce qu’a déclaré Kenza Lahlou, Managing Partner de Outlierz Ventures, fonds d’investissement panafricain spécialisé dans les startups, devant un parterre de 300 participants à cet événement qui célèbre et promeut l’entrepreneuriat.
En 2019, plus de 2,02 milliards de dollars ont été levés par les startups africaines, contre 1,16 milliard en 2018, selon le dernier rapport du cabinet Partech Ventures. Quatre pays accaparent 85% des fonds levés, à savoir le Nigeria (747 millions de dollars), le Kenya (564 millions), l’Égypte (211 millions) et l’Afrique du Sud (205 millions). En Afrique du Nord, le Maroc (7 millions de dollars) est devancé par la Tunisie 
(8 millions). Pour Harry Tomi Davies, e-entrepreneur nigérian et président de l’African business angels Network (ABAN), la réglementation marocaine est réputée «restrictive et draconienne» quand il s’agit de starutps et de Fintechs. A contrario, la nigériane est «beaucoup plus flexible et avant-gardiste», selon lui.
Pour le consultant IT Nasser Kettani, «la régulation ne doit pas stopper l’innovation mais la promouvoir. Malheureusement, certains politiciens et gouvernements vivent dans des mondes parallèles. Je pense, par ailleurs, que les grandes compagnies ont un rôle à jouer dans ce sens, en faisant de la pression et du lobbying auprès des gouvernants pour changer les réglementations. Il y a urgence, a-t-il déclaré, car la corrélation entre les inégalités et l’absence d’inclusion financière, notamment à travers les Fintechs, est aujourd’hui avérée». 


3 startups africaines primées

Placés sous le thème de l’inclusion financière, InwiDays a primé cette année 3 startups africaines. Le Prix du jury a été attribué à Built du Ghana, le Prix coup de cœur Inwi à Yolse/Green Hope du Burkina Faso et le Prix du public est revenu à la startup marocaine Dibaka. Built est une plateforme web de gestion comptable destinée aux PME qui permet de créer automatiquement des profils crédit auprès des institutions de microfinance. Yolse est une solution d’accompagnement et de formation aux agriculteurs pour améliorer leurs credit-scoring sans garanties, alors que Dibaka se présente comme un chat bot intelligent qui reprend les fonctionnalités du wallet directement à travers WhatsApp.

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