La cybersécurité coûtera 6.000 milliards de dollars à l’économie mondiale en 2021. Un chiffre avancé par le CEO de CrowdSec et NBS System, Philippe Humeau, lors de son intervention au webinaire Digital Act by Inwi tenu mardi. L’événement, axé autour de la cybersécurité des utilisateurs à l’heure du télétravail, a permis de dresser un état des lieux de la situation actuelle et de rappeler les best-practices pour une meilleure protection numérique.
Pour l’expert en sécurité informatique, le vrai risque avec le télétravail, c’est que les réseaux à domicile ne sont pas toujours sécurisés comme au bureau. Ce qui fait des utilisateurs des cibles faciles pour les hackers. Il ne s’agit donc pas de «bring your own device» mais «bring home to work» (ramener son propre matériel mais plutôt ramener sa maison au travail, ndlr), lance Philippe Humeau. Selon lui, le télétravail, en l’absence d’outils dispensés par l’entreprise avec des sécurités adaptées à chaque profil, selon l’importance stratégique de son poste, peut entraîner une perte de contrôle du périmètre.
Un constat partagé par Sophia Khaldane. La Senior ICT Business development manager chez Inwi précise que «le terrain de jeu des hackers est multiplié par 4». En effet, selon elle, le nombre d’attaques par phishing, (ou hameçonnage en français, ndlr), technique utilisée pour soutirer des renseignements personnels afin de les exploiter via emails ou sms, etc., a quasi doublé ces deux derniers mois au Maroc.
Ainsi, pour faire face aux risques liés au télétravail, quelques mesures sont à prendre. Il s’agit d’abord de définir et mettre en œuvre une politique d’équipement des télétravailleurs. Mais aussi revoir les architectures, particulièrement les accès à distance aux services de l’entreprises et données sensibles. Ceci s’accompagne par un renforcement de la politique de gestion des mots de passe et d’un contrôle et une mise à jour permanente des solutions de sécurité. En situation de travail à distance, un monitoring (supervision de l’activité SI) est nécessaire. Les sociétés doivent se préparer à faire face à une cyberattaque, d’autant plus que le nombre «d’entreprises attaquées passera à 39 par seconde en 2021, contre 11 cette année», prévient Philippe Humeau.