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Situé sur la hauteur de l’avenue la Playa et la pente du boulevard Anoual, le théâtre Cervantes trône au cœur de la ville du détroit et raconte une histoire faite d’art et de culture. Ses murs, qui résistent encore au temps, racontent les détails de son histoire, alors que son architecture donne l’impression aux visiteurs d’être devant un monument artistique ou une œuvre d’art qui rappelle l’authenticité des théâtres européens. Cet édifice culturel, propriété marocaine depuis février 2020, date à laquelle le gouvernement espagnol a approuvé un accord pour le don irrévocable du grand théâtre Cervantes de Tanger au Maroc, portera à tout jamais l’histoire de la profondeur des relations entre les deux Royaumes.
L’édification du Théâtre…
Il a été édifié en 1913 et devient alors le plus grand théâtre dans le nord du continent. Il a été érigé par un couple de migrants, Manuel Pena et Esperanza Orellana, venus de Cadix et qui se sont installé à Tanger, destination des artistes et des aventuriers. Ce couple de pêcheur y avait rejoint le riche oncle de Mme Orellana, Antonio Núñez Reina, dont ils vont hériter les propriétés. Une idée germe alors dans la tête de M. Peña qui a lancé la construction du théâtre pour faire plaisir à sa femme passionnée de théâtre et mettre la culture espagnole au cœur de la ville internationale de Tanger. Un budget de 650.000 pesetas a été alloué à la construction du théâtre dont certains matériaux ont été amenés d’Espagne.
Théâtre Cervantes... de l4 opéra à un ring de boxe
Le nom du célèbre romancier espagnol «Miguel de Cervantes» a été choisi comme nom pour le théâtre. Un choix qui allait donner de la notoriété à l’édifice. En plus des fresques du dôme recouvert de ciel bleu, réalisées par le peintre espagnol Federico Ribera Bossetto, et les sculptures extérieures, conçues par l4artiste espagnol, Candido Mata Kanamaki. L’édifice comptait dix mille ampoules, inspirées de l4idée du Théâtre Royal de Madrid. Le théâtre fut officiellement inauguré le 11 décembre 1913, avec une capacité de 1.400 places, lançant ainsi diverses représentations théâtrales, musicales et opéras.
Younes Sheikh Ali, un historiographe passionné par la collecte de la mémoire de Tanger, révèle, dans une déclaration au journal «Assahra Al Maghribia», que l’édifice a été construit selon les règles des théâtres classiques en raison de l’inspiration de son constructeur qui avait visité beaucoup de théâtres internationaux. Et d’ajouter qu’il a connu ses heures de gloire pendant la période d4administration internationale de1923 à 1956, accueillant des opéras célèbres, du chant, du théâtre, des spectacles, des projections de films, pour devenir même un ring de boxe. Il fut fermé en 1962.
Entre 1972 et 1992, le théâtre sera loué pour un dirham symbolique à la commune de Tanger, sans être ouvert. Son état a commencé à se détériorer en l’absence de toute restauration ou entretien. Quelques années plus tard, et grâce à l4intérêt croissant pour la mémoire culturelle, des acteurs de la société civile se sont mobilisés pour appeler à sauvegarder ce patrimoine.
Une nouvelle vie s’offre au théâtre Cervantes
En février 2020, le gouvernement espagnol, réuni en Conseil des ministres, a approuvé un accord pour le don irrévocable du grand théâtre Cervantes de Tanger au Maroc. La cession de cet édifice au Maroc intervient suite à une offre du gouvernement marocain de restaurer et gérer le théâtre, en contrepartie, celui-ci en devient le propriétaire et s4engage à préserver le cachet espagnol dans la programmation culturelle de cette institution, relève la même source. Cette cession a été matérialisée par un protocole qui, par sa forme et son contenu, constitue un accord international. Le grand théâtre Cervantes de Tanger constitue l’un des édifices culturels les plus importants de la ville du Détroit. Il s’agit aussi d’un bâtiment d’une grande valeur architecturale et culturelle qui a besoin d’être réhabilité.
