Menu
Search
Mercredi 08 Mai 2024
S'abonner
close
Mercredi 08 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next Régions

Tourisme dans le désert : Les professionnels lancent un appel de détresse

Tourisme dans le désert : Les professionnels lancent un appel de détresse
Les circuits désertiques de Merzouga et des dunes de l’Erg Chebbi ont été frappés de plein fouet par les effets néfastes de la pandémie.

S’il est un secteur dont les professionnels s’interrogent avec beaucoup d’inquiétude sur l’avenir et qui a besoin d’un soutien conséquent de l’État, c’est bel et bien celui du tourisme en général et particulièrement celui du tourisme dans le désert, notamment dans la zone de Merzouga et toute la région du Tafilalet. Le Covid-19 étant une équation à plusieurs inconnues, les opérateurs touristiques locaux et la société civile sur place craignent le pire et crient haut et fort que la vie est devenue très difficile en ces temps de pandémie pour les populations locales.
En effet, à l’instar de toutes les destinations touristiques au Maroc, les circuits désertiques de Merzouga et des dunes de l’Erg Chebbi, des références en matière de tourisme dans le sable (psammotourisme) qui offrent un cadre idéal pour une rencontre avec le désert et le Sahara, ont été frappés de plein fouet par les effets néfastes de la pandémie, qui a fermé hôtels et restaurants, cloué au sol les avions, mis des agences de voyages à l’arrêt, paralysé les transporteurs et bien d’autres prestataires de service comme les bazaristes et les guides, mis au chômage sans autres formes de procès.
Selon Youssef Ouadjane, acteur associatif, la région du Tafilalet et de Merzouga compte plus de 100 établissements touristiques autorisés, dont 62 classés qui sont fermés depuis 6 mois, environ 130 bivouacs mis à l’arrêt, plus de 250 chameliers disposant d’environ 1.300 dromadaires et plus de 130 véhicules de transports touristiques, dont des quads et des buggys gérés par 16 agences qui ont mis la clef sous le paillasson. 
Ainsi, les personnes mises au chômage se comptent par centaines, dont plus de 80% ne sont pas inscrits à la CNSS et n’ont pas pu bénéficier du soutien accordé par le Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus.
D’après, Mbarek Oussidi, acteur associatif et promoteur touristique, il a été décidé au sein du réseau de lancer un appel de détresse à travers une pétition adressée au Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, lui notifiant le calvaire vécu par les populations de la région en ces temps du Covid-19 en vue de tirer la sonnette d’alarme et d’inciter les responsables à se pencher sérieusement sur cette réalité déplorable, afin de pouvoir trouver des solutions en concertation avec les opérateurs locaux.
Cela dit, il y a lieu de souligner que le Tafilalet (province d’Errachidia) dispose d’un grand potentiel touristique vu la diversité de ses sites naturels, la richesse de son patrimoine historique et culturel et son importante variété tribale qui constitue une mosaïque d’hommes et de traditions.
Les atouts touristiques de la province sont aussi nombreux que diversifiés. Une multitude de sites variés et paradoxaux avec des dunes féeriques, des palmeraies verdoyantes, des vallées le long des oueds de Ziz, de Ghris et de Guir constituant la grande oasis de Tafilalet. La vocation touristique de la province est confirmée davantage par la richesse des arts populaires et du folklore.
Dans ce cadre, il y a lieu de noter que le produit touristique est réparti en quatre principaux thèmes, à savoir le tourisme culturel, le tourisme désertique et oasien, ainsi que le thermalisme. Ainsi, le tourisme culturel dans la province d’Errachidia se manifeste par le patrimoine architectural et urbanistique de ses Ksours et Casbahs, par la richesse des us et coutumes des différentes tribus de la région, ce qui a contribué à l’enrichissement de la civilisation dans le grand Tafilalet.
Sur le plan du tourisme désertique et oasien, l’espace saharien, situé au sud de la province, avec ses nombreuses oasis offrant ombre et gîtes, constitue un produit original et typique fort prisé qui fait partie du tourisme écologique en vogue de nos jours, et qui répond au besoin de l’aventure et de la découverte de la nature du tourisme international.

Parallèlement, les sources thermales existant dans la province, notamment celle de Hammat My Ali Chérif et de Hammat My Hachem, sont visitées pour la qualité thérapeutique de leurs eaux, tandis que les dunes de sable de Merzouga sont particulièrement fréquentées par les visiteurs nationaux et internationaux pour des cures de bains de sable. 


Les signataires de la pétition lancent un appel de détresse pour inciter le gouvernement à :
• Procéder à une évaluation de la situation socio-économique au niveau de cette destination touristique gravement impactée par le Covid-19 et au soutien matériel urgent des populations touchées par cette crise. 
• Trouver des solutions palliatives durables assurant la paix sociale dans la région et susceptibles d’assurer une vie digne et honorable pour ses populations. 
• Renforcer les capacités institutionnelles des différentes organisations professionnelles et des différentes personnes actives dans le secteur.
• Généraliser la couverture sociale et sanitaire et faire en sorte que toutes les populations bénéficient de leurs services.
• Prendre en considération l’approche participative dans l’évaluation de la situation du secteur touristique dans la région et le traitement des anomalies qu’il a connues en vue de trouver des solutions concertées susceptibles de réorganiser le secteur et d’assurer la protection de l’écosystème naturel de la région.

Mohammed Drihem

Lisez nos e-Papers