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La transition énergétique sous la loupe du CESE

Le triplement de la consommation énergétique, d’ici 2050, se traduirait par la réduction de 12% la facture énergétique du Maroc. Cette performance s’expliquerait, selon le Conseil économique, social et environnemental, par une exploitation optimale du potentiel d’énergies propres. Cependant, la politique énergétique adoptée en 2009 se heurte encore à des obstacles, dont le faible taux d’intégration dans les nouvelles installations et des choix technologiques à forts coûts.

La transition énergétique sous la loupe du CESE
Le CESE estime que le potentiel énergétique propre pourrait satisfaire 5 fois la demande énergétique totale actuelle, voire beaucoup plus à l’avenir. Ph. DR

Lors d’un atelier en visioconférence, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rappelé que la consommation nationale totale en énergie était 17,2 millions de tonnes équivalent pétrole en 2019. Cette consommation est dominée par les différents types de transport (40%) suivis de l’industrie (23%) et de l’agriculture (20%), le reste étant représenté par le secteur tertiaire, l’éclairage public et les ménages. 
Le CESE estime que le potentiel énergétique propre pourrait satisfaire 5 fois la demande énergétique totale actuelle, voire beaucoup plus à l’avenir, ce qui fait dire au Conseil que «l’exploitation de ce gisement permettrait de positionner le Maroc en leader de la transition énergétique». Les avantages présentés par les énergies vertes ne s’arrêtent pas là puisque la dépendance énergétique pourrait baisser jusqu’à 17% en 2050 et la balance des paiements serait allégée de 74 milliards de dirhams. Sur le plan environnement, les émissions de gaz à effet de serre s’en trouveraient réduites de 30% améliorant ainsi la santé de la population et renforçant la résilience face aux changements climatiques.
Devant de si prometteuses perspectives, se pose alors la question d’identifier les obstacles qui doivent être dépassés par le Maroc qui a adopté une politique énergétique dès 2009, basée essentiellement sur le recours aux énergies renouvelables. Dans le chapitre réserve aux «insuffisances et limites de la stratégie de 2009», Le CESE a décerné la palme d’or ex æquo aux choix technologiques chers et au faible taux d’intégration industrielle locale. Le CESE a également pointé les coûts de revient du kWh (1,62 DH pour Noor 1, revendu à l’ONEE à 0,85 DH), le dysfonctionnement du marché des hydrocarbures et la gouvernance inadaptée à l’évolution du secteur. Mis côte-à-côte, ces dysfonctionnements ont conduit à des bénéfices limités pour le citoyen qui n’a pas vu sa facture électrique baisser, alors que la décompensation opérée en 2014 a provoqué une augmentation structurelle des prix. Le Programme d’électrification rurale global n’a pas eu d’effets d’entraînement en dépit de sa réussite, déplore le CESE.
En conclusion, le CESE considère que la nouvelle stratégie énergétique devra «être socialement juste, équitable et inclusive, responsable sur le plan environnemental et soutenable sur le plan financier. Elle doit en définitive, permettre de bien gérer les impacts, en maitrisant et en minimisant les plus nocifs d’entre eux et en maximisant les plus avantageux pour l’ensemble de la communauté». 

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