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La triptyque éducation, formation et emploi sous la loupe

Si la réforme du système éducatif national est déjà lancée depuis 2015, le débat autour des lacunes à améliorer est, quant à lui, toujours d’actualité. Prenant part à ce débat, dans le cadre de son cycle de Matinales en relation avec le nouveau modèle de développement, le Groupe le Matin a organisé vendredi dernier à Casablanca une rencontre autour du thème «L’Éducation, formation et emploi : piliers du nouveau modèle de développement». Une occasion pour revenir sur les insuffisances du système actuel, mais également sur les pistes de réforme ainsi que les réalisations déjà accomplies.

La triptyque éducation, formation et emploi sous la loupe

L’éducation et la formation sont l’affaire de tous. Gouvernement, entreprises, familles et société civile doivent œuvrer main dans la main pour parvenir à un système éducatif à même de garantir l’éclosion de jeunes talents mieux outillés et bien préparés pour affronter les exigences du marché de l’emploi. Il s’agit là de l’une des conclusions majeures de la quatrième matinale du Groupe Le Matin sur le nouveau modèle de développement.
Ouvrant les travaux de cette rencontre, axée sur la thématique «Éducation, formation, emploi : piliers du nouveau modèle de développement», le PDG du Groupe, Mohammed Haïtami, a rappelé que le Conseil économique, social et environnemental (CESE), dans son rapport sur le nouveau modèle de développement, avait accordé une place importante à l’éducation.
En effet, le rapport avait préconisé comme choix n° 1 : «Un système d’éducation et de formation national, centré sur l’apprenant, basé sur la capacitation, la responsabilisation et la motivation des acteurs, dans l’objectif de former un citoyen acteur du progrès économique et social». Assurant que le fait de traiter la question de l’éducation dans le cadre du nouveau modèle de développement ne remet pas en question l’importance de la réforme en cours, les participants à cette rencontre ont tous insisté sur l’importance de la fédération des efforts pour aboutir au résultat escompté.
Prenant la parole à cette occasion, le président de la Fondation marocaine de l’étudiant, Hamid Belfadil, a rappelé que «le Maroc a démontré sa capacité à répondre à des enjeux de formation quand il y a des secteurs dans lesquels il veut se positionner». Il a donné, dans ce sens, l’exemple de l’offshoring, de l’automobile et de l’aéronautique dans lesquels «le Royaume a su répondre au besoin par la formation de profils spécifiques aux métiers».
M. Belfedil a toutefois livré certains chiffres alarmants. Citant le Haut-Commissariat au Plan, il a souligné que 89% des enfants issus du milieu rural se retrouvent sans diplôme, 76% des enfants d’ouvriers sans qualification se retrouvent également dans la même situation, alors que 82% des enfants d’employés et ouvriers qualifiés seront, au mieux, comme leurs parents. Il a également rappelé que «45% des enfants de cadres moyens sont moins bien lotis que leurs parents».
Défendant, de son côté, la qualité de l’enseignement universitaire au Maroc, le vice-président de l’Université Hassan II de Casablanca, en charge du partenariat, de la coopération et du développement, Kheddioui El M’Kaddem, a toutefois reconnu les lacunes liées notamment à l’apprentissage des soft skills. L’universitaire a également livré des statistiques alarmantes quant au décrochage des étudiants universitaires et qui atteint les 47%.
Intervenant également lors de cette matinale, le directeur de la coopération et de la promotion de l’enseignement scolaire privé au ministère de l’Éducation nationale, Aziz Nahya, a tenu à rappeler que la réforme du secteur est déjà en marche, malgré les failles qu’on peut recenser. Rappelant notamment l’adoption de la loi-cadre 51-17 pour la réforme de l’éducation nationale, le responsable a par ailleurs assuré que le secteur public doit apprendre à mieux communiquer sur ses atouts et ses réalisations, qui sont «nombreux».
Cette rencontre a connu également la participation du directeur général de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec), Abdelmounaïm Madani, de l’experte en ressources humaines et coach professionnelle, Sana Griguer, ainsi que du président de la fondation Zakoura Éducation, Jamal Belahrach. Ce dernier a mis l’accent, lui aussi, sur l’importance des soft skills pour obtenir de bons profils adaptés au marché de l’emploi. Cette responsabilité incombe aujourd’hui non seulement à l’école, mais également aux entreprises, a-t-il soulevé.
Comme pour les trois premières Matinales, cette quatrième rencontre a été marquée par la présentation d’un sondage du cabinet Ipsos, réalisé pour le groupe «Le Matin». Il en ressort qu’un total de 87% des sondés sont insatisfaits de l’éducation au Maroc, dont 39% sont très insatisfaits. Le sondage a également révélé que les Marocains sont plus satisfaits du secteur privé que du public. «Pour 71% des personnes interrogées, les établissements privés proposent un meilleur enseignement pour le primaire», souligne Ipsos. 

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