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La troisième «Matinale» engage le débat sur le secteur de la santé et propose des remèdes aux maux diagnostiqués

Le cycle de conférences consacré au nouveau modèle de développement organisé par le Groupe Le Matin se poursuit, confirmant le rôle de ce dernier en tant que média citoyen ouvert à son environnement et initiateur de débats et de réflexions autour des enjeux stratégiques du pays. C’est ainsi que la troisième Matinale a été organisée vendredi dernier à Casablanca avec comme thématique «Le nouveau modèle de développement face aux défis de la réforme du système de santé». À cet égard, une brochette de spécialistes a débattu de la réalité de ce secteur et des difficultés qui l’empêchent de jouer pleinement son rôle en tant que levier de développement socioéconomique. Les participants ont également exploré les pistes susceptibles d’améliorer l’accès des Marocains aux services de santé.

La troisième «Matinale» engage le débat sur le secteur de la santé  et propose des remèdes aux maux diagnostiqués

La question de la santé occupe une place centrale dans les problématiques de développement. C’est ce qui explique que le Groupe le Matin lui consacre la troisième Matinale de son cycle de conférences sur le nouveau modèle de développement. Lors de cette rencontre animée d’éminents spécialistes, le sujet a été introduit à travers une série de questionnement. Quel est l’état du système de santé au Maroc ? Comment est-il perçu et vécu par les Marocains ? Comment sont formés les médecins et le personnel paramédical ? Quelle connexion y a-t-il entre le secteur privé et celui public ? Qu’en est-il de la carte sanitaire ? Quel est l’état d’avancement du programme RAMED ? Peut-on parler d’un contrat programme ou d’une vision pour la filière médicale, que ce soit dans le domaine du médicament, du tourisme médical ou des biotechnologies ? Ce sont là les premières pistes de réflexion qui ont été proposées au débat par le PDG du Groupe le Matin à l’ouverture de cette rencontre. Rencontre qui était riche en échanges, notamment grâce aux panélistes qui ont défendu leurs idées, proposé des solutions et des recommandations pour permettre au secteur de la santé d’être un pilier du nouveau modèle de développement (NMD).
En raison de leurs riches expériences et connaissances du terrain de la santé, les panélistes ont fait un diagnostic sans concession du secteur. Diagnostic accompagné, c’était le plus enrichissant, de propositions de solutions et de pistes à explorer en matière sanitaire dans le cadre du NMD. En effet, de nombreux aspects ont ainsi été soulevés lors de cette rencontre. Télémédecine, les ressources humaines médicales et paramédicales, le budget de la santé, la gouvernance, la performance du secteur, la protection sociale, la gratuité des soins, les prix des médicaments, la connexion entre les secteurs public et privé… sont autant de points débattus.

En ce qui concerne la place à accorder à la télémédecine pour pallier les maux de la santé, les panélistes ont convenu de son importance. Cependant, ils ont considéré qu’elle ne pourrait, en aucun cas, constituer une solution pour faire face au manque en ressources humaines dont souffre le secteur. D’ailleurs, cette question a été présentée comme un «goulot d’étranglement» qui nécessite un investissement coûteux, mais nécessaire. Or il a été admis que les solutions à proposer doivent être envisagées selon une approche globale.
L’aspect du budget consacré au secteur s’est invité par la force des choses dans le débat. Les participants ont souligné à cet égard la nécessité de renforcer le budget alloué à la santé. Mais cette préconisation a soulevé, en toute logique, la problématique de la bonne gouvernance et de l’efficience dans l’utilisation des ressources ainsi qu’au niveau de la gestion du secteur en général. Dans ce cadre, outre la surtaxation de certains produits jugés nocifs comme le tabac ou le sucre, les participants ont évoqué la voie du partenariat public-privé (PPP) pour optimiser le rendement du secteur ainsi que pour favoriser les canaux et les connexions entre les deux secteurs au profit du patient.
Au fil des discussions, les panélistes en sont arrivés à poser la question de la gratuité des soins. Soulignant la nécessité de faire la distinction entre les concepts du patient contribuable et du patient payeur. Après avoir rappelé que les coûts des soins sont supportés, à hauteur de plus 63% par les citoyens, ils ont suggéré un élargissement afin de changer la physionomie de la protection sociale en appelant à revoir le nombre des offres d’assurance maladie (qui ne concernent actuellement que 30% de la population), entre autres. Le tout, ont-ils insisté, doit être abordé dans à travers la vision d’un contrat social en matière de santé. À ce propos, il a été proposé de «réaffecter» l’argent détenu par la CDG au secteur de la santé.
Outre ces questions, les participants ont exprimé plusieurs recommandations. Il s’agit, entre autres, de procéder à «une véritable refonte» du système marocain de santé et non plus à «une simple réforme». Il a été aussi recommandé d’organiser, de manière régulière, des débats impliquant les parties prenantes pour discuter des améliorations à apporter au secteur. Des débats qui peuvent prendre la forme d’«états généraux de la santé», comme cela se passe sous d’autres cieux. Une autre recommandation a insisté sur l’intégration de la dimension genre dans les solutions proposées.
Autant d’éléments qui ne manqueront pas de figurer sur le livre blanc qui sera élaboré au terme de ce cycle de conférences consacré au NMD et dont la prochaine conférence portera, le vendredi 13 mars, sur l’éducation et la formation. 

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