Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Société

UNICEF : La pandémie de Covid-19 aggrave la crise mondiale de la garde d’enfants

L’Unicef a récemment publié un résumé de recherche qui examine la situation des services de garde d’enfants et d’éducation de la petite enfance à travers le monde et inclut une analyse des effets de la fermeture généralisée de ces services familiaux essentiels en raison du Covid-19. D’après ce document, 40 millions d’enfants sont privés d’éducation préscolaire au cours de l’année cruciale précédant leur entrée à l’école à cause de la pandémie.

UNICEF : La pandémie de Covid-19 aggrave la crise mondiale de la garde d’enfants
Bien que la pandémie du coronavirus soit avant tout un problème de santé publique, elle a eu des répercussions importantes sur de nombreux secteurs, notamment sur l’éducation à cause de la fermeture prolongée des écoles. Les élèves du préscolaire sont particulièrement touchés par cette situation. Selon un nouveau résumé de recherche publié récemment par l’Unicef, au moins 40 millions d’enfants dans le monde sont privés d’éducation préscolaire au cours de l’année cruciale qui précède leur entrée à l’école à cause de la pandémie.

Ce résumé, publié par le Centre de recherche Innocenti de l’Unicef, examine la situation des services de garde d’enfants et d’éducation de la petite enfance à travers le monde et inclut une analyse des effets de la fermeture généralisée de ces services familiaux essentiels en raison du Covid-19. 

«Les perturbations provoquées par la pandémie de Covid-19 dans le secteur de l’éducation empêchent les enfants de démarrer leur scolarité de la meilleure manière possible. Les services de garde d’enfants et d’éducation de la petite enfance jouent un rôle fondamental dans chaque aspect du développement des enfants. Or ce rôle fondamental est gravement menacé par la pandémie», a indiqué Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef. 

Intitulé «Childcare in a global crisis, The impact of Covid-19 on work and family life» (La garde d’enfants en pleine crise mondiale, les effets du Covid-19 sur le travail et la vie de famille), le résumé de recherche remarque que les mesures de confinement ont forcé de nombreux parents à concilier la garde de leurs enfants et leur emploi rémunéré, et que les femmes subissent de manière disproportionnée cette situation sachant qu’en moyenne, elles passent trois fois plus de temps à s’occuper de leurs proches et des tâches ménagères que les hommes. 

«La fermeture de ces structures a également plongé les familles avec des enfants en bas âge, qui étaient déjà nombreuses à ne pas avoir accès à des services de protection sociale, dans une crise bien plus profonde, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Les structures de garde d’enfants sont essentielles pour fournir aux enfants des services intégrés, de l’affection et des services de nutrition ainsi que pour les protéger et les stimuler, tout en leur permettant de développer des compétences sociales, affectives et cognitives», conclut le document de l’Unicef. Et d’ajouter : «Avant la pandémie de Covid-19, de nombreux parents n’avaient pas d’autre choix que de laisser leurs enfants en bas âge dans des environnements peu sûrs et non stimulants à une étape essentielle de leur développement en raison du caractère inabordable, de la piètre qualité et de l’inaccessibilité des structures de garde d’enfants et d’éducation de la petite enfance. À l’échelle mondiale, plus de 35 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient parfois privés de la surveillance d’un adulte».

Le résumé de recherche indique également que sur 166 pays, moins de la moitié proposent des programmes d’enseignement préscolaire gratuits pendant au moins un an, et ce chiffre chute à 15% dans les pays à revenu faible. 

«De nombreux enfants en bas âge qui restent à la maison n’ont pas la possibilité de jouer et de bénéficier du soutien à l’apprentissage dont ils ont besoin pour bien se développer. Dans 54 pays à revenu faible et intermédiaire disposant de données récentes, près de 40% des enfants âgés de 3 à 5 ans ne recevaient aucune stimulation socio-émotionnelle et cognitive de la part d’un adulte au sein de leur foyer», souligne l’Unicef dans son document, précisant que l’absence de solutions de garde d’enfants et d’éducation de la petite enfance contraint également de nombreux parents, en particulier les mères travaillant dans le secteur informel, à emmener leurs enfants en bas âge au travail. Plus de neuf femmes sur dix en Afrique et près de sept femmes sur dix dans la région Asie et Pacifique travaillent dans le secteur informel et ont un accès limité, si ce n’est inexistant, à une forme de protection sociale. De nombreux parents sont pris au piège de ces emplois incertains et mal rémunérés, ce qui alimente les cycles intergénérationnels de pauvreté, indique en outre le rapport. 

L’accès à des services de garde d’enfants et d’éducation de la petite enfance abordables et de qualité est essentiel à la prospérité des familles et à la cohésion sociale. L’Unicef plaide en faveur de services de garde d’enfants accessibles, abordables et de qualité, de la naissance à la première année d’école.

Dans le but d’inciter les gouvernements et les employeurs à améliorer leurs politiques en matière de garde d’enfants et d’éducation de la petite enfance, notamment en permettant à tous les enfants d’accéder à des centres de garde d’enfants de qualité, adaptés à leur âge, abordables et accessibles, et ce quelle que soit leur situation familiale, l’Unicef propose dans son résumé de recherche des orientations et des recommandations. «La pandémie de Covid-19 aggrave la crise mondiale de la garde d’enfants. Les familles ont besoin d’être soutenues par leur gouvernement et leur employeur pour surmonter cette période difficile et protéger l’apprentissage et le développement de leurs enfants», affirme Henrietta Fore.

Les orientations de l’Unicef mettent aussi en avant d’autres politiques favorables à la vie de famille, notamment des congés parentaux rémunérés pour tous les parents afin de prévenir toute interruption entre la fin de leur congé parental et la disponibilité de services de garde d’enfants abordables et l’aménagement des modalités de travail répondant aux besoins des parents qui travaillent. L’Unicef recommande également de multiplier les investissements en faveur du personnel des services de garde d’enfants extérieur à la famille, notamment en matière de formation, et de mettre en place des systèmes de protection sociale incluant des transferts en espèces au profit des familles travaillant dans des secteurs informels. 

Lisez nos e-Papers