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Voilà pourquoi la Haca n’a pas réagi aux propos misogynes de l’invité de Télé-Maroc

Au moment où la polémique enfle sur les réseaux sociaux à propos d’une intervention sexiste et misogyne d’un gynécologue sur un plateau de télévision au Maroc, la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA) est restée sans réaction. Une attitude qui lui a valu de vives critiques de la part des internautes. Toutefois, la position du régulateur a bien une explication. La chaîne en question opère depuis l’étranger et échappe donc à la juridiction du gendarme de l’audiovisuel.

Voilà pourquoi la Haca n’a pas réagi aux propos misogynes de l’invité de Télé-Maroc

Tenir sur un plateau TV des propos sexistes et misogynes allant jusqu’à justifier implicitement le viol est, certes, puni par la loi et la HACA est là pour sévir contre ce genre de dérapages.  Pourtant, un gynécologue se serait rendu coupable d’un tel impair, puisqu’il aurait suggéré que «les femmes doivent se marier pour faire face à la hausse inquiétante des viols». S’ils s’avèrent être vrais (certains affirment que la déclaration a été coupée de son contexte et rapportée de manière incomplète), ces propos sont choquants, d’autant qu’ils ont été tenus sur un plateau de télévision. Qu’à cela ne tienne, ce qui a étonné plus d’un, c’est le mutisme de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle qui est censée veiller au respect des principes de pluralisme, de parité et de la dignité humaine dans les médias. C’est ainsi que le régulateur du paysage audiovisuel marocain s’est retrouvé, malgré lui, au cœur d’une vive polémique consécutive au propos d’un certain Khalid Fathi, gynécologue de son état, sur le plateau de Télé-Maroc. Sur les réseaux sociaux, les pétitions se multiplient appelant le gendarme de l’audiovisuel à intervenir. Certains sont allés jusqu’à l’accuser de passivité, voire de complicité, vu que l’un de ses rôles est de contribuer à promouvoir la culture d’égalité et de parité entre l’homme et la femme et à lutter contre toutes formes de discrimination et des stéréotypes portant atteinte à la dignité féminine. Mais il y a un détail que beaucoup semble ignorer : Télé-Maroc émet depuis l’étranger et est donc hors du périmètre de régulation  de la HACA. Voilà qui explique son silence, ou plutôt son incapacité à agir. En effet, la chaîne en question émet de l’Espagne depuis sa création, ce qui empêche le régulateur de se saisir de la question actuellement. Très regardante, d’habitude, sur ces questions, la HACA se trouve donc les mains liées dans cette affaire. Pourtant, son  dynamisme et la promptitude de ses réactions plaident en sa faveur. Cette instance constitutionnelle s’est toujours acquittée de sa mission avec objectivité et rigueur. Rappelons-nous, elle avait à plusieurs reprises sanctionné des chaînes de télévision et des stations radios pour propos misogynes. C’était le cas en juillet 2019 avec une suspension de deux semaines de l’émission sportive sur Radio Mars. L’animateur avait alors tenu des propos sexistes à l’encontre d’une auditrice en lui suggérant de «regagner sa cuisine et s’éloigner football». La HACA avait également suspendu, en septembre de la même année, et pour une durée de trois semaine, la diffusion d’une émission de talkshow sur la chaîne satellitaire privée «Chada TV», et ce pour non-maîtrise de l’antenne de la part de l’animateur qui n’a pas réagi à des propos misogynes et sexistes proférés par son invité. Par ailleurs, il est à souligner que  face l’ampleur de la polémique, Télé-Maroc a diffusé, vendredi dernier, un communiqué pour présenter des excuses à ses téléspectateurs. Dans le communiqué, la chaîne explique qu’il s’agit d’une émission diffusée il y a six mois et précise qu’elle n’adopte pas les opinions et les positions des invités. Télé-Maroc, qui a retiré l’épisode polémique, affirme offrir un espace d’expression dans le cadre d’un débat télévisé pour des discussions libres. 

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