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«Notre volonté a toujours été celle de maintenir vivant le lien avec le public qui nous suit»

«Notre volonté a toujours été celle de maintenir vivant le lien avec le public qui nous suit»
Miguel Ángel Sanjosé Ribera.

Le Matin : Malgré la pandémie, les Instituts Cervantes au Maroc ont veillé à maintenir leurs activités en s’adaptant à la situation sanitaire du pays. Comment avez-vous géré  cette situation ?
Miguel Ángel Sanjosé Ribera
: Je crois que nous pouvons nous sentir fiers de nous-mêmes en regardant tout ce que nous avons réalisé pendant cette période stressante de pandémie.  Lorsque l’enfermement a été décrété et que la frontière a été fermée au mois de mars dernier, il a fallu repenser toutes nos activités rapidement et les adapter à leurs «versions en ligne». Notre volonté a toujours été celle de maintenir vivant le lien avec le public qui nous suit, notamment à travers des cours en visioconférence et de la plateforme d’apprentissage en ligne AVE GLOBAL de l’Institut Cervantes. En ce qui concerne l’activité culturelle, on a redoublé d’efforts pour offrir un bon programme en ligne avec des expositions, du cinéma, de la musique, des «Clubs de lecture», des colloques et même des concours littéraires que nous avons diffusés via nos réseaux sociaux, Facebook, Twitter, YouTube et à travers des plateformes numériques telles que Vimeo, Microsoft Teams et Zoom. Il faut souligner aussi que tous les amoureux de la littérature espagnole et hispano-américaine ont pu continuer à lire leurs auteurs préférés grâce aux bibliothèques électroniques de l’Institut Cervantes avec leur large éventail de ressources en format numérique.

Selon sa localisation, chaque Institut est confronté à une réalité différente de la pandémie. Comment gérez-vous ces changements tout en veillant à réaliser les objectifs communs ?
Cette pandémie nous a donné l’opportunité d’approfondir le développement des outils de communication numérique et de coordination entre tous les Instituts Cervantes du Royaume. On a partagé régulièrement des expériences et des projets et tous les Instituts ont travaillé ensemble pour faire parvenir au public marocain une bonne offre culturelle et académique en langue espagnole, malgré les limitations imposées par la situation sanitaire. À ce propos, la Conseillerie de  culture de l’ambassade d’Espagne à Rabat a été d’une grande aide en rassemblant tous les centres dans l’organisation des activités conjointes comme, par exemple, le concert en ligne «Música para celebrar unidos» pour célébrer la fin du mois sacré du Ramadan.

Il y a des rendez-vous annuels incontournables que vous avez dû adapter à la situation Covid. Quel a été votre évaluation de cette expérience ?
Bien sûr !  À titre d’exemple je peux vous nommer ici la célébration de la «Semaine Cervantine» qui a lieu chaque année à la fin du mois d’avril autour du jour international du livre. Il s’agit d’une semaine consacrée à la littérature qui a dû se tenir cette année de façon virtuelle. Nous avons réuni autour de notre centre de Fès pratiquement plus de cinquante personnalités liées à la culture en espagnol – parmi les écrivains, les hispanistes, les traducteurs et les éditeurs des deux rives pour lire des fragments de leurs livres préférés dans notre langue ou des textes de leurs propres œuvres. Nous sommes très contents de la participation de nombreux auteurs reconnus dans le domaine de l’hispanisme marocain,  comme Hossain Bouzineb, correspondant de l’Académie Royale espagnole au Maroc, ainsi que d’autres figures comme le directeur de l’Institut Cervantes, Luis García Montero, qui a inauguré l’événement avec la lecture d’un extrait de «Fortunata y Jacinta» de Benito Pérez Galdós, dont cette année marque également le centenaire du décès.  Vous pouvez regarder toutes les vidéos sur le canal YouTube de l’Institut Cervantes de Fès.

Vous avez annoncé l’organisation du Festival Flamenco Maroc en ligne. Comment comptez-vous faire pour réussir ce rendez-vous tant attendu par tous ?
Nous avons un adage en espagnol qui dit : «hay que hacer de la necesidad virtud». C’est à dire : Il faut profiter de la situation pour en tirer les avantages qu’elle nous offre.  La célébration virtuelle du festival nous permettra de compter avec des artistes qui autrement n’auraient pas pu venir au Maroc à cause des difficultés logistiques. On peut organiser plus facilement l’enregistrement de concerts sur place en Espagne et puis après faire le montage et les diffuser via des réseaux sociaux ainsi qu’à travers les plateformes numériques. Nous avons la volonté et l’expérience, et on compte aussi sur le patronage de l’ambassade d’Espagne au Maroc.

Quelle lecture faites-vous de l’usage de la langue espagnole au Maroc ?
Ma lecture est très positive. Il faut souligner que la langue espagnole n’est pas une langue étrangère au Maroc et qu’elle a eu une présence historique dans le Royaume au moins depuis le XVe siècle, notamment dans les régions du Nord et dans des villes comme Tanger ou Tétouan. J’ai vécu 5 ans à Tanger et j’ai pu constater que l’espagnol est bien vif dans toutes les couches de la population. Par notre expérience à l’Institut Cervantes, je peux vous dire qu’Il y a aussi un grand intérêt à l’apprentissage de l’espagnol parmi les jeunes et les enfants, dont le nombre des étudiants dans nos centres a connu une croissance importante ces dernières années.  Il faut en tout cas redoubler d’efforts pour remarquer aussi la facette de l’espagnol – une langue universelle – comme langue de science et qui offre beaucoup d’opportunités  économiques pour ceux qui la parlent.

Avez-vous enregistré un impact de la crise actuelle sur le nombre d’adhérents ?
Cela est indéniable. La pandémie a frappé toute la société et l’Institut Cervantes ne fait pas exception. Mais cela est aussi un phénomène qui ne peut être que passager. «Inchallah», la Covid-19 passera et la normalité nous retrouvera plus forts et plus sûrs qu’avant. 

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