Voyage dans l’univers pictural de Leila Zaki

La contribution féminine des artistes-peintres de Kénitra dans l’enrichissement de la scène picturale nationale ne cesse d’évoluer au fil du temps. La plasticienne Leila Zaki en est l’une des figures de proue, dont l’évolution du travail n’est pas passée inaperçue chez les critiques et les passionnés de la peinture.
Lors du vernissage de son exposition récemment à la galerie de la direction provinciale de la culture, plusieurs grands noms de la culture et des arts n’ont pas manqué d’exprimer leur fascination pour des œuvres d’art où les formes et les couleurs sont en interaction et en parfaite harmonie. «Ma collection “Couleurs et dialogues”, précise Leila Zaki, s’insère dans une nouvelle expérience axée sur la peinture acrylique comme matière, appliquée sur la toile. Il s’agit pour moi de l’exploration d’un nouveau spectre chromatique de couleurs. Parfois vives, parfois plus douces, elles sont manipulées avec différentes techniques à la recherche de l’expression dans l’abstraction dans ses dimensions plurielles.»
Maîtrisant parfaitement les aspects techniques et artistiques d’un domaine de création en pleine mutation, Leila Zaki souligne que cette nouvelle collection s’inscrit dans le courant abstrait moderne où elle a donné libre cours à sa gestuelle. Et ce afin de suivre librement son intuition et l’expression de ses émotions. «Ma seule boussole est mon cœur qui me permet d’installer une dynamique harmonieuse dans un équilibre subtil», dit-elle en substance. 
Décelant cette singularité et cette finesse qui caractérisent les tableaux de notre plasticienne, Yamina Benabbou, présidente des amitiés poétiques et littéraires du Maroc, indique que la collection «Couleurs et dialogues» marque une nouvelle escale de l’artiste dans l’infini de la dimension de l’abstrait avec une approche expérimentale, unique et exclusive. Leila Zaki, explique-t-elle, a placé une partie de son âme dans ces œuvres qui dialoguent entre elles et portent des messages en filigranes pour bercer et bousculer les émotions et les sensations.
Avec son œil d’artiste averti, le plasticien Mostafa Naffi, qui a longuement suivi l’évolution du travail artistique de cette peintre iconoclaste, a déclaré que Leila Zaki est au firmament de la scène artistique locale et nationale. «Elle est, révèle-t-il, l’une des rares peintres marocains à pouvoir maîtriser à la fois la couleur, la forme, l’espace et la matière. Sa longue expérience, en plus d’une période d’arrêt», estime-t-il, lui a permis de faire jaillir une puissante énergie créatrice. Mostapha Naffi qualifie cette nouvelle séquence d’irruption volcanique.
Dans le même ordre d’idées, l’artiste-peintre Sami Fettouh a souligné, dans une déclaration au journal «Le Matin», que le parcours artistique de Leila Zaki a évolué de manière fulgurante, à tel point qu’un saut qualitatif s’est opéré et que ses nouvelles créations s’inscrivent en rupture avec son passé artistique. Il a noté, à cet effet, qu’actuellement, elle est l’une des rares femmes à ne pas se cantonner dans un rôle de faire-valoir artistique au service d’une culture traditionnelle et machiste croyant à la supériorité masculine en la matière. Et d’ajouter qu’elle dispose d’une écriture plastique qui nous parle et qui nous interroge. Dans ces œuvres, conclut-il, on constate l’éclat des couleurs et cette grande liberté d’investir les champs lui permettant, ainsi, d’établir un dialogue serein avec elle-même.
Comme le souligne Naïma Bentouïmou, secrétaire générale des Amitiés poétiques et littéraires du Maroc, chez Leila Zaki les couleurs éclatent et fusent brasillantes et chatoyantes pour s’inscrire, à la fois dans la confrontation, la juxtaposition et l’harmonie. L’inspiration créatrice qui s’en dégage réveille nos émotions et nous inspire tantôt calme et sérénité et tantôt fulgurance et ascensions enivrantes.