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Le warning de la Banque mondiale sur la productivité

Socle essentiel de la hausse des revenus et de la réduction de la pauvreté, la croissance de la productivité dans le monde marque le pas depuis la crise financière. Le Maroc figure parmi les pays les plus concernés, avec un niveau de productivité à moins de 10% de celui des économies avancées. Sans mesures urgentes, le Covid-19 pourrait faire chuter davantage la productivité du travail pendant de nombreuses années, avertit la Banque mondiale dans une nouvelle étude.

Le warning de la Banque mondiale  sur la productivité
Les niveaux de productivité des économies émergentes et en développement se situent encore à moins de 20% en moyenne de ceux observés dans les pays avancés, voire à seulement 2% pour les pays à faible revenu.

Alors que les décideurs publics et privés travaillent à la relance de l’économie, la Banque mondiale ressort la problématique de la productivité. Socle essentiel de la hausse des revenus et de la réduction de la pauvreté, la croissance de la productivité marque le pas depuis la crise financière de 2007-09. Elle est encore mise à mal par la pandémie du coronavirus à l’échelle mondiale, y compris les marchés émergents et les économies en développement. 
Le Maroc est l’un des pays les plus concernés. Sans mesures urgentes, le Covid-19 pourrait faire chuter  davantage la productivité du travail pendant de nombreuses années, prévient l’Institution de Bretton Woods dans une nouvelle étude. «Les responsables politiques vont devoir soutenir sans faiblir la croissance de la productivité - un levier qui a permis d’extraire des millions de personnes de la pauvreté dans les pays en développement - pour faire face aux graves difficultés découlant du choc économique de la pandémie Covid-19 », soulignent les experts de la Banque mondiale dans le rapport «Global Productivity : Trends, Drivers, and Policies». Ce document de plus de 280 pages publié en anglais s’appuie sur une base de données exhaustive couvrant 35 économies avancées et 129 économies  émergentes et en développement, dont le Maroc.  Selon cette étude, le niveau de productivité de l’économie marocaine représente moins de 10% de ceux observés dans les pays avancés, contre 40% en moyenne dans la région Moyen-Orient/l’Afrique du Nord. Globalement, les niveaux de productivité des économies émergentes et en développement se situent encore à moins de 20% en moyenne de ceux observés dans les pays avancés, voire à seulement 2% en ce qui concerne les pays à faible revenu. 
Alors qu’historiquement, ces pays ont toujours été en retard sur ce plan par rapport aux économies avancées, le recul encourageant de la pauvreté de ces dernières décennies semblait attester d’une progression de la productivité et des revenus dans certains d’entre eux. La convergence vers des niveaux supérieurs de productivité a été associée à des facteurs tels qu’une stabilité politique accrue, un système éducatif plus performant, la diversification des économies et l’insertion dans des chaînes de valeur mondiales. Au Maroc, les gains de productivité intra-sectoriels ont été la principale source de croissance de la productivité pour  l’économie du pays. Cependant, depuis la crise financière mondiale de 2007-09, les différents facteurs ayant contribué à la croissance de la productivité dans les pays émergents et en développement, comme l’augmentation de la population active, le niveau d’instruction et les chaînes de valeur mondiales, se sont essoufflés ou inversés. Aujourd’hui, la chute du commerce mondial et la désorganisation des chaînes d’approvisionnement internationales imputables à la pandémie risquent, si elles se prolongent, d’avoir des effets particulièrement délétères sur les perspectives de croissance de la productivité dans les pays émergents et en développement. « L’effondrement actuel des industries manufacturières mondiales, le ralentissement des échanges, l’érosion du capital humain et des perspectives de prix moroses pour les matières premières rendent ce retard plus dur à rattraper », regrettent les économistes de la Banque mondiale. Pour Ayhan Kose, tout programme de relance de la productivité doit également être global. «Il s’agit de relancer les investissements dans le capital humain et physique, de favoriser la redistribution des ressources en faveur des secteurs plus productifs, de susciter l’adoption des technologies et les innovations et de promouvoir un environnement institutionnel et macroéconomique solide», explique le directeur du groupe d’étude des perspectives de développement à la Banque mondiale. 

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