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Le Forum économique mondial (WEF) s’alarme. Le monde fait face à une nette montée des risques globaux dont la prise en charge est d’une pressante urgence. Ainsi, l’économie mondiale est confrontée à un «ralentissement synchronisé», les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, et les cyber-attaques devraient augmenter cette année, les citoyens protestent davantage contre les conditions politiques et économiques de leur pays et expriment leurs préoccupations concernant les systèmes qui exacerbent les inégalités. C’est la quintessence de la 15e édition du rapport sur les risques globaux qu’a publié hier cette prestigieuse organisation internationale indépendante qui se dit soucieuse d’améliorer l’état du monde en engageant les dirigeants d’entreprise, les politiques, les universitaires et autres de la société à façonner les agendas mondiaux, régionaux et industriels.
À noter que «The Global Risks Report 2020» précède la 50e réunion annuelle du Forum de Davos qui aura lieu du 21 au 24 janvier et dont il devra influencer l’agenda (www.lematin.ma).
Ce rapport vise à sensibiliser à la nécessité d’une approche multi-partie pour la recherche de solution et l’atténuation du risque global.
Ainsi, les auteurs du rapport indiquent que de puissantes forces économiques, démographiques et technologiques façonnent un nouvel équilibre des pouvoirs.
Le résultat est un paysage géopolitique instable - dans lequel les États voient de plus en plus les opportunités et les défis à travers des lentilles unilatérales.
Ils relèvent surtout des risques pour la stabilité économique et la cohésion sociale. En effet, expliquent-ils, les faibles barrières commerciales, la prudence budgétaire et les investissements mondiaux solides, autrefois considérés comme des éléments fondamentaux de la croissance économique, s’effritent à mesure que les dirigeants avancent les politiques nationalistes. Les marges de relance monétaire et budgétaire sont également plus étroites qu’avant la crise financière de 2008-2009, créant une incertitude quant à l’efficacité des politiques contra-cycliques, note le Wef, ajoutant qu’un climat économique difficile pourrait persister en 2020.
Les sondés dans le cadre du Global Risks Report, qui est une enquête annuelle sur la perception des risques globaux réalisée dans le monde entier, s’inquiètent surtout de la désapprobation de la manière dont les gouvernements abordent les problèmes économiques et sociaux profonds. Ce qui a déclenché des protestations dans les divers pays de la planète, affaiblissant potentiellement la capacité des gouvernements à prendre des mesures décisives en cas de récession. «Sans stabilité économique et sociale, les pays pourraient manquer de ressources financières, de la marge budgétaire, du capital politique ou du soutien social nécessaires pour faire face aux principaux risques mondiaux», préviennent-ils.
Le WEF s’alarme également de la montée des menaces climatiques et de la perte accélérée de la biodiversité. Les cinq dernières années sont sur le point d’être les plus chaudes jamais enregistrées, les catastrophes naturelles sont de plus en plus intenses et fréquentes, et l’année dernière a connu des conditions météorologiques extrêmes sans précédent dans le monde entier. Ce qui a des impacts négatifs en termes de vies humaines, de tensions sociales et géopolitiques et d’impacts économiques.
Parmi les autres préoccupations majeures figurent les conséquences de la fragmentation numérique, avec des problèmes tels que l’inégalité d’accès à Internet, l’absence d’un cadre mondial de gouvernance technologique et la cyberinsécurité.
De même, les systèmes de santé font face à de nouvelles vulnérabilités résultant de l’évolution des schémas sociétaux, environnementaux, démographiques et technologiques, qui menacent d’annuler les gains spectaculaires de bien-être et de prospérité que les systèmes de santé ont soutenus au cours du dernier siècle. n
