Dans la continuité des visioconférences organisées par l’Agence urbaine de Marrakech, un troisième webinaire s’est tenu, mardi dernier, sur le thème «Marrakech post-Covid-19, la ville durable».
«La question de la durabilité nous pousse à rénover et à rechercher des équilibres entre les différentes composantes urbaines de la ville, à rendre nos quartiers actuels et futurs décents, flexibles et durables. Même dans des circonstances difficiles, il convient de rappeler que la ville de Marrakech a coexisté avec le concept de durabilité à travers les âges, car c’est une ville qui a toujours été en mesure de perdurer dans le temps et de préserver l’identité historique et culturelle d’origine, ainsi que sa capacité à s’adapter aux divers développements économiques et sociaux», a-t-il conclu.
Pour sa part, le directeur de l’Agence urbaine de Marrakech, Saïd Loqmane, a mis l’accent sur la coordination et la réflexion commune pour faire de Marrakech une ville durable, harmonieuse, intégrée et propre. Dans ce sens, il a émis une série de propositions pour la réalisation de cet objectif, dont l’adoption d’un mode de transport durable et écologique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’une politique urbaine renouvelée dans son volet de planification et de gestion ainsi que d’une gouvernance urbaine multidimensionnelle et d’un financement local durable, tout en soulignant l’importance de l’approche éducative, en tant que l’une des approches de base pour opérer les changements souhaités, afin de préserver les ressources naturelles et de ne pas perturber les écosystèmes.Il a recommandé la généralisation de la numérisation des services publics, le développement d’une nouvelle génération de documents d’urbanisme, flexibles et fondés sur une vision prospective, l’encouragement de l’investissement pour répondre aux attentes sociales, notamment en termes de logements, d’équipements et d’infrastructures, ainsi que l’utilisation des sources d’énergie renouvelables pour faire face au changement climatique et aux crises sanitaires.Les différents panellistes intervenant lors de cette visioconférence ont abordé le concept de la durabilité en rappelant les fondements et principes essentiels pour garantir une ville durable, relevant qu’outre ses effets néfastes à tous les niveaux, cette crise induite par la pandémie du Covid-19 constitue aussi une opportunité pour repenser et concevoir de nouvelles orientations et une vision prospective sur la durabilité de la ville de Marrakech.Sur le plan économique, ils ont mis l’accent sur l’impératif du renforcement de l’économie locale, en encourageant l’investissement dans d’autres domaines, outre le tourisme touché de plein fouet par cette crise, suggérant, dans ce sens, la réinvention des offres touristiques et la promotion du tourisme interne et culturel, afin de favoriser la relance de ce secteur vital.Ils ont insisté aussi sur la nécessité de faire de la ville un «hub» international, l’accélération du chantier de numérisation de l’administration et des services, la gestion efficace et la répartition équitable des espaces verts, la création d’éco-quartiers et d’espaces multifonctionnels, tout en plaidant en faveur d’un changement des paradigmes de développement pour répondre aux nouveaux besoins des populations.Les différents intervenants ont, par ailleurs, souligné l’importance d’une gestion rationnelle et durable des ressources hydriques et appelé à repenser la question de mobilité et de circulation et à impliquer les parties prenantes et les citoyens dans les différentes étapes de réalisation du chantier de «Marrakech ville durable et inclusive».Mohammed Drihem
