Dans la cadre de son projet relatif à la qualification du Site d’intérêt biologique et écologique de Zerhoun en parc naturel Volubilis-Zerhoun, l’Association Ifker pour l’éducation à l’environnement et le développement durable de la ville de Moulay Driss Zerhoun a organisé, récemment, un webinaire sur le thème «Menaces et enjeux de conservation de la tortue grecque dans l’espace méditerranéen». Ledit projet est financé par le Programme de petites initiatives pour les organisations de la société civile d’Afrique du Nord de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Bien connu pour la diversité de ses habitats écologiques composés de forêts, de clairières, de steppes rocheuses et de prairies, le massif de Zerhoun et la nature de son bioclimat semi-aride offrent des conditions optimales pour l’installation et le développement de la tortue grecque (Testudo graeca), qui est une espèce de la famille des Testudinidés, appelée aussi tortue mauresque. La présence d’une végétation très diversifiée, tout au long de l’année, et de ressources en eau suffisantes, offrent les conditions écologiques idéales et sans égales pour une présence notoire de cette espèce dans le massif où l’Association Ifker en a fait un enjeu fondamental dans son plaidoyer pour les ressources naturelles.
L’organisation de ce webinaire corrobore une série d’activités dans les Clubs de l’environnement des écoles de la cité de Moulay Driss Zerhoun, dont le dernier a concerné la tortue et qui a donné naissance à un livret pédagogique au profit des enseignants. Selon Ifker, la tortue grecque, de par son statut de conservation, a été retenue comme espèce indicatrice de l’état écologique de ce massif. Et de rappeler que toutes les espèces de tortues terrestres, partout dans le monde, ont été fortement braconnées dans la nature où le prélèvement illicite de cette espèce se chiffre par dizaines de milliers.
Conscient de la gravité de cette situation, le Maroc a entamé plusieurs mesures et programmes de conservation de sa biodiversité. Sur le plan juridique, le Maroc a ratifié en 1978 la Convention de Washington sur le commerce illicite des espèces menacées. En 2005, il a promulgué la loi n° 29-05 relative à la protection des espèces de flore et de faune sauvages et au contrôle de leur commerce. Face à cette situation alarmante et régressive du statut de conservation de cette espèce menacée d’extinction, il est urgent d’entreprendre des actions de protection, notamment par la recherche et l’éducation au développement durable.
Mohammed Drihem