Les 10 préoccupations majeures des entreprises marocaines en 2021

Allianz vient de dévoiler les résultats de son Baromètre des risques 2021. Il s’agit de l’enquête annuelle sur les risques d’entreprise dans le monde, menée auprès de 2.769 experts dans 92 pays, y compris au Maroc. Au niveau mondial, le Baromètre 2021 est dominé par des risques liés à la Covid-19 : les interruptions d’activité (41% des réponses), la pandémie/risque sanitaire (40%) et les incidents cyber (40%). «Les interruptions d’activité, la pandémie et les incidents cyber sont étroitement liés, ce qui montre l’accroissement des vulnérabilités dans notre monde fortement globalisé et interconnecté. La pandémie de la Covid-19 nous rappelle que la gestion du risque et de la continuité de l’activité doit encore évoluer, afin d’aider les entreprises à se préparer et à survivre aux événements extrêmes», souligne Joachim Müller, CEO de Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), une entité clé du groupe Allianz et l’un des principaux assureurs d’entreprises.

Au Maroc, la pandémie (58%) est le risque le plus proéminent pour les entreprises, devant les évolutions des marchés dans ce contexte Covid-19 (42%) et l’interruption d’activité (38%). Suivent les risques Incendie (33%), les incidents cyber (21%) et les évolutions macroéconomiques, comme les programmes d’austérité ou l’inflation (21%). «Il était prévisible que le risque pandémique occupe la tête du classement dans le pays. Mais avec un poids de 58%, nous pouvons déduire le degré d’appréhension face à la poursuite des mesures restrictives liées à la Covid-19 en 2021. Ces dernières continueront de ralentir la dynamique économique, ce qui pèsera lourd sur l’ensemble des secteurs», déclare Joerg Weber, CEO d’Allianz Maroc. Pour détailler le classement, au Maroc comme à l’international, la crise de la Covid-19 continue de représenter une menace immédiate pour les personnes et les entreprises. C’est pourquoi la pandémie devance aujourd’hui d’autres risques et, à l’échelle mondiale, remonte de 15 places pour se classer en deuxième position. 

Or, pendant les dix années d’existence du Baromètre des risques d’Allianz, le risque sanitaire n’avait jamais dépassé la 16e position. En 2021, il se classe numéro un dans 16 pays, dont le Maroc, et parmi les trois premiers risques sur tous les continents.  La pandémie montre également que les interruptions d’activité extrêmes, à l’échelle mondiale, peuvent passer de l’hypothèse à la réalité, causant des pertes et des perturbations dans la production, l’exploitation et l’approvisionnement.

Comment renforcer sa résilience

Face à l’augmentation de la vulnérabilité aux interruptions d’activité, de nombreuses entreprises renforcent leur résilience. Les principales mesures adoptées consistent à améliorer le plan de continuité de l’activité (62%), à engager des fournisseurs remplaçants ou supplémentaires (45%), à investir dans des chaînes d’approvisionnement numériques (32%) et à renforcer la sélection et le contrôle des fournisseurs (31%). Selon les experts d’AGCS, de nombreuses entreprises ont constaté que leurs plans avaient été vite dépassés par l’ampleur de la pandémie. 

En outre, les incidents cyber, qui pointent à la troisième place du classement mondial (Vs n° 5 au Maroc), restent un risque majeur et plus souvent cité qu’en 2020.

Place à de nouveaux  concurrents !

«La croissance du numérique et du télétravail, entraînée par la pandémie, accentue également les vulnérabilités informatiques. Déjà fréquentes, les attaques par ransomware causent des dommages de plus en plus importants, ciblant davantage les grandes entreprises avec des méthodes sophistiquées et des tentatives d’extorsion considérables», préviennent les experts de AGCS qui a réalisé l’enquête. S’agissant des évolutions de marchés qui se hissent à la 4e place du Baromètre des risques d’Allianz de cette année (Vs n° 2 au Maroc), la Covid-19 devrait ouvrir une période d’innovation et de perturbation, accélérant l’adoption de nouvelles technologies, des changements de la réglementation et la disparition de secteurs traditionnels et d’acteurs historiques, au profit de nouveaux concurrents. D’autres risques en hausse dans ce Baromètre 2021 sont aussi, en grande partie, des conséquences de la pandémie, tels que les évolutions macroéconomiques (nº 8 avec 13% Vs n° 5 au Maroc avec 21%), et les risques politiques (nº 10 avec 11%, ne figurant pas dans le top 10 Maroc).