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28% des jeunes marocains sont des NEET, une urgence à prendre en charge

1,7 million de jeunes marocains de 15 à 24 ans sont des NEET (ni à l’emploi, ni en enseignement, ni en formation), selon une étude réalisée par l’Observatoire national du développement humain et l’Unicef.

28% des jeunes marocains sont des NEET, une urgence  à prendre en charge

L’Observatoire national du développement humain (ONDH) a dévoilé en début d’année, des résultats alarmants sur la situation des jeunes NEET (Not in Education, Employment or Training) au Maroc. L’étude, basée sur un diagnostic et une analyse quantitative et qualitative, vise à comprendre d’abord les causes de l’émergence de cette catégorie, d’analyser l’hétérogénéité des situations et de formuler des propositions pour leur insertion économique et sociale. «L’Observatoire attache une importance particulière à la question de la jeunesse de par ses travaux, car il est conscient que cette catégorie de citoyens est un acteur de développement économique et social et un levier pour la création de la richesse», avait expliqué El Hassan El Mansouri, secrétaire général de l’ONDH.
Il faut noter que le Maroc a mis en place de nombreux dispositifs intégrant la dimension de la jeunesse en vue d’arrêter le flux de ces jeunes NEET. Il s’agit, entre autres, des établissements de protection sociale, des centres de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, des Programmes de réinsertion scolaire et la lutte contre le décrochage scolaire et ceux en faveur de l’autonomisation des femmes. Mais la situation reste encore inquiétante et nécessite de redoubler d’efforts pour intégrer cette catégorie dans la vie active.
Dans le détail, l’étude indique que plus de 28% de la jeunesse marocaine sont des NEET, soit 1,7 million de jeunes de 15 à 24 ans. Parmi eux, à peine 22% sont en recherche permanente et active d’emploi. Cette situation traduit les limites des politiques publiques pour permettre une réinsertion dans le système éducatif et de formation et une amélioration généralisée de la sphère productive marocaine qui exclut de fait 75% des NEET. L’étude fait ressortir également que les NEET sont majoritairement de jeunes femmes (76,4%), dont 36,1% vivent dans le milieu rural. Par ailleurs, l’analyse quantitative, basée sur l’enquête Panel, a identifié 5 profils de NEET qui sont les femmes au foyer rurales à responsabilité familiale qui représentent 54,3%, les jeunes citadins découragés (25%), les NEET en situation de transition (7,8%), les NEET volontaires par choix (7,5%), et ceux qui souffrent de problèmes de santé (5,1%). D’après cette même enquête, l’afflux de jeunes n’ayant pas achevé leur cycle de formation ou disposant de faibles compétences conduit à un très fort sous-emploi offrant peu de rémunérations aux jeunes, mais aussi peu d’opportunités d’acquérir des compétences professionnelles requises par les entreprises. Cette situation crée un cercle vicieux macro-économique. L’analyse des trajectoires des jeunes NEET a permis ainsi d’identifier deux facteurs principaux déterminant la situation de ces jeunes. Le premier facteur est le soutien familial, notamment la possibilité des jeunes de disposer d’un soutien économique. Le second facteur est la détention de compétences professionnelles reconnues par les opérateurs économiques soit un diplôme ou une certification. Conscient de ces défis, le Maroc essaie à travers plusieurs stratégies sectorielles d’amorcer un processus d’inclusion économique et sociale des groupes de jeunes. Parmi les stratégies importantes, on trouve la Politique nationale intégrée de la jeunesse (PNIJ) adoptée en 2019 par le Conseil de gouvernement et qui est articulée autour de 5 axes stratégiques. Il s’agit d’augmenter les opportunités économiques pour les jeunes et promouvoir leur employabilité, accroître l’accès et la qualité de services de base pour la jeunesse et réduire les disparités géographiques, promouvoir la participation active des jeunes dans la vie sociale et civique et dans la prise de décision, ainsi que le respect des droits de l’Homme et, enfin, renforcer les dispositifs institutionnels de communication, d’information, d’évaluation et de gouvernance. 

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