Bank Al-Maghrib (BAM) maintient à 1,5% son taux directeur. La décision a été confirmée à l’issue de la première réunion de l’année de son Conseil, qui s’est tenue hier. Elle était attendue par les experts de la Place, à l’image de CDC Capital Insight (www.lematin.ma). Et pour cause, le Conseil estime que «l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates. Il a jugé en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié», indique BAM dans le communiqué sanctionnant la réunion du Conseil.
0,9% d’inflation
Concernant l’inflation, elle devrait s’inscrire en hausse cette année tout en restant «à un niveau modéré», en raison de la reprise de l’activité et de l’augmentation des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires. Ainsi, BAM s’attend à une inflation de 0,9% cette année et de 1,2% en 2022. «Sa composante fondamentale connaîtrait une évolution similaire, s’établissant à 1,2% en 2021 après un taux de 0,5% en 2020, puis s’accélérant à 1,5% en 2022», précise la Banque centrale.La croissance économique devrait également accélérer cette année. Elle atteindrait 5,3% contre 4,7% initialement prévu lors de la réunion du Conseil en décembre dernier. Selon les prévisions de l’institution, «la valeur ajoutée des activités non agricoles progresserait en 2021 de 3,5% et, tenant compte d’une production céréalière estimée autour de 95 millions de quintaux, celle du secteur agricole rebondirait de 17,6%».Crédit au secteur non financier : tassement attendu Par ailleurs, le crédit au secteur non financier devrait se tasser avec une progression de 3,6% en 2021, contre 3,9% l’année dernière. Quant au déficit du compte courant, il se creuserait à 4,5% du PIB cette année (5,2% anticipés en décembre dernier), contre 1,8% en 2020, pour revenir à 3% en 2022. Les recettes de voyage, elles, augmenteraient graduellement, mais resteraient «en deçà des niveaux d’avant-crise», à 38,1 milliards de DH en 2021 et à 68,2 milliards en 2022. «Quant aux transferts des Marocains résidant à l’étranger, ils atteindraient respectivement 71,9 milliards de DH puis 73,4 milliards», pronostique l’institution. Enfin, les recettes des IDE avoisineraient 3,2% du PIB après avoir baissé à 2,4% en 2020.
Les projections de BAM font, en outre, état d’un déficit hors privatisation à 7,2% du PIB en 2021 puis à 6,7% en 2022. Le taux d’endettement du Trésor, lui, continuerait d’augmenter, passant de 77,4% du PIB en 2020, à 79% en 2021 avant de monter à 81,3% l’année suivante. À noter que le Conseil de BAM a fait remarquer que les perspectives restaient entourées d’un niveau élevé d’incertitudes liées essentiellement à l’évolution de la situation sanitaire aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.