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Cette distinction vient à point nommé pour consacrer une carrière fructueuse qui assiste, actuellement, selon le chercheur et critique Ezzedine Bourka, «à un tournant esthétique, avec une bénédiction vers une expérience nouvelle et renouvelée en termes de travail et de sujets, basée sur le temps et les femmes en tant que sujet, puis sur le surréalisme et l’hyperréalisme comme tendance. Ce nouveau tournant s’opère après plusieurs décennies de recherches avant de s’embarquer, aujourd’hui, dans cette démarche qui se veut un cœur à cœur fait de passion et de sensualité où son travail est fort vivant».
Ezzedine Bourka précise que dans cette nouvelle recherche picturale, «le geste est piloté de l’intérieur. Profond, rapide, il se nourrit d’expériences, de recherches singulières… Pas d’esquisse ni d’ébauche.
La maîtrise et l’aléatoire se conjuguent, s’harmonisent, s’entrelacent. Une vraie chorégraphie s’opère, où les émotions jaillissent, irraisonnées. L’exaltation créatrice est là ! Trace vivante de l’instant, impulsion de devenir, ainsi naît l’ossature». Puis, cette quête artistique se poursuit par un travail d’élaboration pour explorer la condition de la femme avec en trame de fond la part spirituelle de l’être.
Ce véritable cheminement de création, poursuit Bourka, se reflète sur ses sujets, même parfois sortis d’un rêve, car d’autres ambiances et de nouvelles lumières enveloppent ses inspirations. «De la mythologie aux sujets représentant la condition de la femme, ses droits, sa liberté, en passant par des thèmes autour des grandes questions de l’heure comme les bouleversements politiques du monde, Chahidi réussit à nous faire vivre ce même voyage des sens lorsque nous nous laissons emporter par chacune de ses peintures. Un interlude et une parenthèse enchantée assurés.
Et l’on demeure toujours fasciné par la quintessence de ses formes abondantes». Cette démarche créative pluridisciplinaire met en évidence un beau mariage des couleurs froides et chaudes que l’artiste réussit avec brio. Sa recherche s’appuie également sur «un conflit de matières qui s’opère grâce à des mélanges de pigments, venus tout droit des provinces du Sud marocain sous forme de pierres qu’il soumet à un traitement chimique minutieux dans son atelier-laboratoire afin d’obtenir des couleurs nuancées, proches de la nature». Toutes ces métamorphoses réalisées dans la toile de l’artiste donnent naissance à des silhouettes ornées, esquissées, affectionnées où le corps féminin prend vie, respire et s’enrichit.
À noter que cet univers plastique de Chahidi sera exposé en décembre prochain à la Villa des arts de Casablanca.
Parcours
Natif de Casablanca en 1959, l’artiste-plasticien Abdelilah Chahidi est lauréat de l’École des beaux-arts de Casablanca et du Centre régional pédagogique de Rabat. Il est, depuis 2017, ambassadeur de mondial Art Académie en France en qualité d’officier académicien. Après 37 ans de carrière, Chahidi l’alchimiste, comme aiment à le surnommer ses contemporains et les critiques d’art, compte à son actif plusieurs expositions dans les quatre coins du monde, couronnées par des distinctions et des prix, notamment le «Prix Guerrieri di Riace» (Les Guerriers de Riace) qu’il a eu à Lecce (2017), par l’Académie internationale des arts et le «Prix Victor Hugo» pour les droits de la femme. Abdelilah Chahidi a, aussi, été consacré par le Grand Prix de la catégorie «Peinture surréaliste» à la compétition «Meilleure œuvre plastique arabe dans le monde» (le trophée mondial des créateurs arabes), et ce dans le cadre du Forum international des arts plastiques «Art London International Exhibition & Awards», initié par l’organisme mondial des prix créatifs Arabs Group.
