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Abdelouafi Laftit : La détérioration de la situation sécuritaire complique l’opération d’identification et de rapatriement

Onze mois après sa constitution, la mission exploratoire chargée de l’élaboration du rapport portant sur la situation des femmes et des enfants marocains dans certaines zones de tension comme l’Irak et la Syrie a rendu sa copie, mardi dernier, à la Commission des Affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des Marocains résidant à l’étranger. Sur 1.659 djihadistes marocains ayant rejoint les mouvements terroristes dans la région syro-irakienne, 345 combattants sont parvenus à retourner au Maroc, où ils ont été jugés en vertu de la législation antiterroriste.

Abdelouafi Laftit : La détérioration de la situation sécuritaire complique l’opération d’identification et de rapatriement

La Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des Marocains résidant à l’étranger de la Chambre des représentants a examiné, mardi dernier, le  rapport de la «mission exploratoire temporaire chargée de s’enquérir de la situation des enfants et des femmes marocains dans certains foyers de tension comme la Syrie et l’Irak». Le rapport présenté devant les députés de la Chambre des représentants a été élaboré après une série de réunions tenues avec des responsables gouvernementaux et des réunions avec des représentants de la Coordination des familles des Marocains piégés et détenus en Syrie et en Irak.

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a révélé, lors d’un exposé devant les membres de la mission exploratoire, que 1.659 djihadistes marocains ont quitté le Royaume pour rejoindre divers mouvements terroristes dans la région syro-irakienne, soulignant la difficulté de gérer le retour de ces combattants compte tenu des procédure à adopter pour vérifier  l’identité des personnes présentes dans les camps existant dans les zones de tension et de la difficulté de travailler dans ces camps, qui sont contrôlés par des forces non conventionnelles. Le responsable gouvernemental a indiqué qu’en plus du nombre de Marocains qui ont rejoint les mouvements terroristes, 290 femmes et 628 mineurs se sont rendus dans les zones concernées, sachant que 345 combattants sont parvenus à retourner au Maroc, où ils ont été jugés en vertu de la législation nationale antiterroriste.
Le ministre a souligné par ailleurs que «si un nombre important de combattants et leurs familles ont été tués, il reste encore actuellement, selon les informations dont disposent les autorités compétentes, plus 250 combattants détenus (232 en Syrie, 12 en Irak et 6 en Turquie), ainsi que 138 femmes, dont 134 d’entre elles sont toujours coincées dans les camps gardés par les forces kurdes.» À ce chiffre s’ajoutent environ 400 mineurs, dont 153 d’entre eux ont pu être identifiés comme Marocains, quant au reste des enfants, les informations disponibles chez les autorités indiquent qu’ils sont nés dans les zones de tension concernées ou dans certains pays européens.

Le responsable gouvernemental a souligné par ailleurs qu’au cours du mois de mars 2019, les autorités marocaines compétentes ont démarré la procédure de rapatriement d’un groupe composé de huit citoyens marocains qui étaient présents dans les zones de conflit en Syrie, et ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires à titre préventif pour examiner leur éventuelle implication dans des affaires liées au terrorisme. Toutefois, la détérioration continue des conditions de sécurité dans les zones où ces combattants sont présents n’a pas permis la poursuite de ces expulsions et a incité les pouvoirs publics à envisager d’autres moyens d’action qui permettraient d’atteindre les objectifs tracés.
Sur un autre registre, le ministre de l’Intérieur a révélé que les services du ministère de l’Intérieur planchent actuellement sur l’étude des demandes de retour qu’ils reçoivent directement ou par voie diplomatique, notamment par des individus qui parviennent à s’évader des lieux de détention ou transitent par certains pays voisins. M. Laftit a également souligné que chaque fois que l’identité marocaine des personnes est vérifiée, son département procède, en coordination avec les services du ministère des Affaires étrangères et de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, à la délivrance des documents nécessaires pour leur retour au Maroc, tout en prenant les mesures appropriées par les services de sécurité en fonction du statut de chaque rapatrié.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a déclaré, selon le rapport, lors de son audition par la Commission, que sur le plan international, plusieurs approches ont été adoptées pour réguler le retour des combattants, expliquant qu’il existe des pays qui proposent de prendre tous leurs citoyens comme le Tadjikistan, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Kosovo en prétextant qu’il vaudrait mieux garder ces éléments sous sa surveillance. Tandis que d’autres affirment qu’il vaut mieux limiter la procédure du retour aux mineurs, comme c’est le cas pour la Tunisie, sachant que d’autres pays comme la France, la Norvège et le Danemark optent pour l’approche du retour au cas par cas, afin de donner la priorité aux individus qui ne présentent pas de danger et faciliter leur intégration. Selon le ministre, il existe même des approches radicales comme celles adoptées par les États-Unis d’Amérique, la Belgique, la Suisse, le Canada, les Pays-Bas et l’Australie qui prévoit la déchéance de la nationalité. 

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