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Abdeslam Seddiki : «Notre espoir est de former un front de gauche au sein de l’opposition»

Se positionnant désormais dans l’opposition, le PPS est déterminé à jouer pleinement son rôle aux côtés des partis de la gauche avec lesquels il espère former un front face au gouvernement. Toutefois, Abdeslam Seddiki, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS), invite le gouvernement à faire, dans les plus brefs délais, «une annonce forte» pour rassurer les citoyens.

Abdeslam Seddiki : «Notre espoir est de former un front  de gauche au sein de l’opposition»

Même en étant dans l’opposition, Abdeslam Seddiki dit faire confiance à cette nouvelle carte politique qui a émané des urnes. Pour lui, la formation de la nouvelle majorité signifie l’approche de la constitution d’un gouvernement avec un nouveau souffle qui prendra en charge les grands chantiers qui attendent le Maroc. «Sur la photo d’annonce de la coalition gouvernementale, les chefs des partis ont affiché une belle entente et un contact cordial, je ne peux que les féliciter pour ça», dit l’invité de L’Info en Face. Selon lui, le Chef du gouvernement désigné avait toutes les raisons pour exprimer sa satisfaction suite à la formation de la coalition, puisqu’il est parvenu à réunir les trois premiers partis politiques et former ainsi un exécutif avec une majorité confortable au Parlement. 

Quant à son sentiment par rapport à la non-participation du PPS à cette coalition, Seddiki a confirmé que dès l’annonce des résultats du scrutin du 8 septembre, le parti avait, à 99%, tranché par rapport à sa position dans la nouvelle carte politique. «Nous ne sommes pas déçus des résultats, on retient que nous avons pratiquement multiplié par deux notre score par rapport à 2016, le parti a présenté des candidats jeunes et compétents, et nous allons jouer pleinement notre rôle au sein de l’opposition», affirme-t-il. Le PPS a été rejoint dans l’opposition par l’USFP qui, finalement, et contrairement à certaines prévisions, passe dans l’autre camp. Une décision que M. Seddiki qualifie de souveraine tout en précisant que le Chef du gouvernement désigné est libre de choisir la majorité selon ses propres priorités, car au final, c’est lui qui sera responsable de l’action du gouvernement dans sa globalité. Cela dit, l’invité de L’Info en Face estime que cette architecture a donné une opposition faible numériquement et un Parlement non équilibré, puisque la majorité occupe près de 68% des sièges au perchoir.

De plus, la nouvelle opposition comprend des partis qui partagent le même référentiel idéologique que la majorité, note l’invité, faisant probablement allusion à l’Union constitutionnelle. Par ailleurs, il rappelle que son parti, qui a toujours été favorable à une alliance avec les formations de la gauche, peut très bien créer une coalition au sein de l’opposition avec l’USFP. «Nous n’avons aucun problème dans l’avenir à coordonner avec l’USFP et nos camarades de la gauche unifiée, mais nous sommes contre le fait qu’il y est un chef de file au sein de l’opposition. Notre espoir est de parvenir, dans les plus brefs délais, à créer un front de la gauche dont le pays a besoin et qui fera le contrepoids de la droite», indique le membre du PPS. Interrogé sur la possibilité d’une coordination avec le PJD, M. Seddiki estime que ce parti doit d’abord travailler sur sa reconstruction pour régler ses problèmes en interne. «Une fois que le PJD aura clarifié son positionnement, on verra si un rapprochement est possible, mais notre choix prioritaire pour une alliance dans l’opposition va aux partis de la gauche», précise-t-il.  

Sur le rôle du PPS au sein de l’opposition, M. Seddiki indique que son parti mènera «une opposition nationale, constructive et patriotique, sans surenchères, sans nihilisme et sans démagogie». Selon lui, le PPS jouera son rôle pleinement au sein de l’opposition, se penchera sur le suivi des chantiers du gouvernement, critiquera ce qui doit l’être et saluera les actions qui le méritent. «Notre attention se portera particulièrement sur le déploiement du nouveau modèle de développement», indique l’invité de L’Info en Face. Concernant le programme gouvernemental, l’invité reconnaît que la barre des promesses est placée très haut et que le prochain exécutif aura la responsabilité de tenir ses promesses. «Nous allons bien évidemment accorder un délai de grâce au nouveau gouvernement, mais il va falloir accélérer les transformations pour réaliser les engagements», souligne l’invité, sans exclure l’option de faire une annonce forte juste après la formation du gouvernement pour agir favorablement sur le moral des électeurs. 

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Qui pour succéder à Nabil Benabdallah ?

L’avenir politique du PPS était également au cœur du débat. Interrogé sur la possibilité du départ de Nabil Benabdallah, du moins en tant que secrétaire général du parti, notre invité n’a ni confirmé, ni infirmé l’idée. Cependant, il a rappelé que c’est une décision qui sera prise par les militants du parti dans le cadre d’une consultation en interne. Il a également ajouté que le parti regorge de bons profils, hommes et femmes, qui pourront dans l’avenir diriger le parti. «Si nous ne pouvons pas préparer la relève, c’est que nous avons échoué dans l’une de nos missions», conclut l’invité de L’Info en Face, avant de souligner que M. Benabdallah a beaucoup donné pour le parti et que ce dernier, le temps venu, lui rendra l’hommage qu’il mérite, et la vie continue !

 

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