L’écosystème des startups a gagné en dynamisme au fil des ans. Selon Digest Africa, une base de données en ligne pour les startups africaines, les 10 startups les plus financées du Maroc ont à ce jour levé un total de 24 millions de dollars sur 13 tours. Quelque 68% de ce montant est allé à la startup de proptech, Mubawab. Autre levée de fonds importante, celle de Heetch, l’application de covoiturage ciblant les demandeurs de transport de fin de soirée, qui a levé, en 2019, 4 millions de dollars lors d’un tour de table de Cathay AfricInvest Innovation Fund.
Cependant, c’est ailleurs que de plus gros deals peuvent être conclus. L’Association africaine de capital-investissement et de capital-risque souligne par exemple, dans un rapport, le potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) à proposer des accords d’investissement de grande valeur aux startups locales présentes dans plusieurs régions.
D’ailleurs, «les accords de capital-risque multirégionaux continuent de représenter la plus grande part des accords en valeur, et cette tendance persistera probablement à mesure que la Zone de libre-échange continentale africaine gagne du terrain, permettant l’intégration régionale et par conséquent soutenant les startups à vocation multirégionale en Afrique», a déclaré l’association dans un rapport intitulé «Venture Capital in Africa».
Selon ce document, les startups multirégionales représentaient 47% des 1,1 milliard de dollars américains de transactions conclues en 2020. Un niveau trois fois plus élevé que la taille médiane des transactions de 2 millions de dollars, selon le rapport.
À titre d’exemple, la société de services financiers Jumo, présente en Afrique de l’Est, de l’Ouest et du Sud, a levé 55 millions de dollars en financement par emprunt et fonds propres en 2020, auprès de Leapfrog Investments et d’autres investisseurs. Il s’agit de l’un des plus importants accords d’investissement conclus par une startup multirégionale au cours de la période, alors que la scène des startups africaines a résisté à la Covid-19 pour éponger des fonds de croissance de grande valeur.
De manière plus globale, le nombre de transactions de capital-risque en Afrique en 2020 a plus que doublé pour atteindre 319 contre 140 en 2019. Le chiffre de 2020 correspondant à plus d’un tiers (34%) du volume total des transactions de capital-risque conclues sur le continent au cours des sept dernières années.