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Ahmed Ghayet, le militant associatif qui croit en la jeunesse

Distribution de masques et de repas, sensibilisation des citoyens, consécration des valeurs de la tolérance, de la citoyenneté, de l’engagement, écoute et implication des jeunes, etc. Avec une grande expérience dans le domaine associatif, Ahmed Ghayet s’investit depuis plusieurs années dans le domaine social en mettant en avant la richesse du Maroc : celle d’avoir une jeunesse active et engagée qui a besoin d’être écoutée et mise en valeur.

Militant associatif dans l’âme et homme du terrain, Ahmed Ghayet est sur tous les fronts. Face à cette crise sanitaire et ses impacts lourds sur la population, on l’a vu multiplier les initiatives citoyennes que ce soit dans le cadre de l’association «Marocains Pluriels», dont-il est le président, ou d’un collectif associatif réunissant au service d’autres actions solidaires de jeunes.

Très proche des jeunes, parce qu’ils les côtoient sur le terrain, va à leur rencontre, les écoute et parce qu’il croit en eux, Ghayet met à leur disposition sa longue expérience dans le domaine associatif et les accompagne pour concrétiser leurs projets et idées associatifs. «Franchement, je pense bien connaître nos jeunes, je sais leurs capacités, leurs qualités et leur potentiel. Proactifs, concernés, présents, courageux… je les ai vus partout se mobiliser, s’activer, se mettre à la disposition des plus fragiles, des précaires. Je n’ai pas senti de peur en eux, peut-être une attitude spécifique à leur jeunesse : 20 ans c’est l’âge de l’intrépidité. Et puis, ils ont été galvanisés en quelque sorte, dans les quartiers notamment, ils ont senti à quel point ils pouvaient être utiles, ils ont vu que notre société – qui jusqu’alors les ignorait, voire bien souvent les méprisait – découvrait d’un seul coup que cette jeunesse était valeureuse, patriote, talentueuse», nous dit-il.

Ainsi, et depuis le début de la pandémie, on va le voir aux côtés des associations comme «Les 109», «Kech Jeunesse», «Moga’jeunes», «Rihla» ou encore «Hip-hop Family», lancer de nombreuses opérations de solidarité.

Lancée parallèlement dans différentes villes depuis le début du mois de Ramadan, l’opération «Abouab Ramadan» (Les Portes du Ramadan), organisée sous le slogan «Pour que jeûner ne signifie pas souffrir de la faim» est un vrai succès. Elle s’est déclinée en 2 étapes : la collecte lancée bien avant le mois sacré qui a permis de récupérer et de stocker différentes denrées alimentaires et la distribution des paniers, qui a débuté le 17 avril. Pandémie oblige, les bénévoles ont déposé un panier (kouffa) aux portes des bénéficiaires identifiés auparavant par les bénévoles.

En avril 2020, et en s’associant à «Morocco l’Ghedd», ainsi qu’à un groupe de bénévoles, «Marocains Pluriels» lançait l’appel «Une bougie pour la mémoire, l’hymne national pour les victimes», pour rendre hommage à toutes les personnes qui militent aux premiers rangs ainsi qu’aux victimes de la Covid-19.

 «Aux victimes, aux corps médicaux, aux éléments des Forces de l’ordre qui sont mobilisées sur le terrain, c’est pour eux que nous souhaitons rendre hommage», expliquait Ahmed Ghayet. Sans oublier l’opération «Chargi lih» pour envoyer des recharges de téléphone à ceux qui étaient dans le besoin afin de pouvoir suivre leurs cours en distanciel. 


Ahmed Ghayet, président de «Marocains Pluriels»

«L’engagement naît souvent d’un déclic, je pense que pour ces milliers de jeunes marocains, ces jeunes qui sont sur le terrain, que j’appelle les valeureux, les bénévoles du quotidien, ces 15 mois ont été un déclic et beaucoup se sont investis dans l’engagement associatif à cette occasion. Quinze mois de pandémie, c’est bien sûr 15 mois de souffrance, de deuil, ce sont 15 mois qui ont changé nos vies avec beaucoup de douleur, mais on peut aussi réfléchir en ce que ça a changé en positif dans nos vies. Personnellement, j’ai vécu trois domaines dans lesquels beaucoup de choses ont changé et évolué : la jeunesse, le terrain et la culture. Nos jeunes, souvent marginalisés, ont prouvé qu’ils sont une valeur sûre pour le pays. Soudainement, notre société s’est rendu compte qu’elle pouvait compter sur ses jeunes, ceux que l’on disait blasés, égoïstes, repliés sur eux-mêmes, uniquement intéressés par leurs smartphones et les réseaux sociaux... Ils ont révélé qu’ils étaient patriotes, qu’ils aimaient ce pays et la population d’où ils étaient issus, qu’ils avaient envie de venir en aide aux plus démunis. Au fait, j’ai vu au cours de ces 15 mois émerger une nouvelle force à côté de nos soignants, à côté des Forces de l’ordre et des autorités, cette force est celle de la jeunesse. J’espère que notre pays s’en souviendra et qu’après la pandémie la société saura faire une place à ces jeunes parce qu’ils ont construit leur place avec leur sueur, leur courage, leur souffrance aussi. J’ai été également frappé par l’inventivité de ces jeunes qui ont été solidaires au cours de cette crise. Personnellement, je me suis efforcé de suivre ces jeunes et c’est épuisant, mais eux, ils ont fait preuve d’une résilience absolument époustouflante. Je connaissais ces jeunes, j’étais conscient de leur potentiel, de leurs valeurs, de leurs forces, mais ils m’ont conforté dans cette opinion que j’avais d’eux et, surtout, ils m’ont donné raison contre beaucoup de gens qui se moquaient de l’action que je menais, qui me disaient que je perdais mon temps. Aujourd’hui, beaucoup me félicitent et les félicitent pour tout ce qui a été réalisé. Et puis il faut rappeler la place de la culture, qu’on néglige, à qui on accorde des budgets dérisoires... On s’est rendu compte que sans la culture on perdait notre âme et les jeunes, les acteurs culturels, les activistes, les artistes ont fait vivre la culture sur les réseaux sociaux et quelque part ça nous a sauvés, ça nous a empêchés de perdre pied. Donc voilà, mon ressenti c’est beaucoup d’admiration pour notre jeunesse, du respect pour notre population. Toutes les leçons sont là ! Il suffit de se pencher sur ces 15 mois que l’on vient de vivre, de les regarder avec lucidité, avec franchise, avec courage et d’en tirer des enseignements.»

 

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